L’affaire qui secoue les médias et notamment Facebook en cette fin de semaine de qualificatif olympique est celle de l’équipe de Grande Bretagne qui s’est retrouvée à 12 sur le terrain face à l’Irlande. C’est un téléspectateur attentif qui s’est rendu compte de la présence en surnombre de l’équipe britannique et qui a diffusé sur Facebook l’image des 12 joueuses.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel « phénomène » se produit et il y a quelques mois on avait mis en avant le manque d’attention de la table des officiels. Une réaction est venue de leur part en affirmant que ce n’est pas nécessairement à eux de vérifier constamment le nombre de joueurs sur le terrain.
La règle
Mais à qui donc incombe le contrôle de jouer à 11: en principe cela devrait être au capitaine de l’équipe de s’assurer de la chose. Ce serait à lui de gérer le nombre de ses coéquipiers; en pratique, c’est un des membres du staff qui désigne les changements. Mais au milieu du terrain, les choses ne se passent pas aussi simplement.
Tout va trop vite
Il est fini le temps où les changements se limitaient à remplacer deux joueurs au cours de la rencontre. Les anciens se souviennent effectivement que le banc ne pouvait contenir que deux joueurs réserves (qui ne montaient qu’une fois, et même pas du tout) plus éventuellement un gardien de réserve. Aujourd’hui, une équipe se présente avec 16 joueurs et les remplacements se font de plus en plus rapidement, avec souvent une volée de 4 joueurs qui montent toutes les 4 à 6 minutes. Les staffs ont assimilé cette manière de jouer pour apporter sans cesse des forces fraîches sur le terrain. Il devient donc très difficile de contrôler ces changements; certaines équipes utilisent un survêtement pour se passer le flambeau du changement. Précédemment, des panneaux avec le numéro de dossard du joueur était alignés devant la table et ce panneau servait de témoin pour le changement. Aujourd’hui, en réalité, on se tape dans la main et il n’est pas rare d’ailleurs de voir un joueur anticiper sa montée sur le terrain; ce qui fait que pendant une ou deux secondes effectivement l’équipe se trouve à 12 sur le terrain.
Adapter la règle
D’ici 10 ans, il est certain que chaque joueur sera pucé comme il l’est déjà aujourd’hui avec le petit boîtier qui permet de suivre son état physique, lequel est connecté avec le PC du préparateur physique dans le dug-out. D’ici 10 ans, le petit boitier sera sans doute relié au pc de la table et le programme décèlera toutes les anomalies, dont le surnombre, ou le départ trop rapide sur pc. La vitesse d’exécution du hockey moderne exige dorénavant une adaptation des règles. Comment cela doit-il être réalisé: il faudra inventer un système de passage de témoin précis et discipliné. Aujourd’hui, les arbitres, le capitaine d’équipe, le manager, la table ou les officiels n’ont plus le temps et les capacités de contrôler les changements. Les dernières anomalies ont été découvertes par les téléspectateurs attentifs, ce qui est plutôt amusant mais inquiétant pour la régularité du jeu.
Le monsieur règlement des compétitions va devoir user d’un bon paquet d’imagination pour trouver un système de changement infaillible; mais le changement restera toujours humain et comme l’erreur est humaine, on pourra toujours tenter le coup de jouer à 12… du moment que personne ne le remarque…