Lors de la conférence de presse tenue par Patrick Keusters, le sujet de l’arbitrage a occupé les échanges durant une bonne partie du temps. Il faut dire que le week-end dont on sortait avait été riche en incidents. Avec le but non valide du White Star, les incidents relevés dans la presse avec notamment l’ambiance détestable au Daring, l’amoncellement de cartes avec une vingtaine de jaunes dont deux doubles signifiant la rouge, une sortie d’arbitre les larmes aux yeux, on a assisté à une journée haute en couleur.
Au secours !
Que s’est-il passé ce dimanche. Le relevé des cartes est édifiant. En division Honneur 1 verte et 3 jaunes (dont une doublée) à Liège, 2 vertes et 3 jaunes au Léopold, 2 vertes et 1 jaune à Daring – Gantoise, 2 vertes et 2 jaunes à Uccle – Herakles, et en Nationale 1 5 vertes et 2 jaunes pour Namur, 3 vertes et 2 jaunes pour l’Amicale, des jaunes à Rasante – Wellington dont une doublée, 4 vertes et 1 jaune au Victory, 3 vertes et 1 jaune à LLN-Antwerp et à Langeveld – Beerschot. Et certains arbitres ont gardé leurs cartes en poche pour ne pas alourdir la note !
Tolérance Zéro
Si des instruction semblent avoir été données aux arbitres d’être plus sévères, à la conférence de Presse, Patrick Keusters ne voulait pas tout de suite aller vers la tolérance Zéro pour les discussions. « Il faut que les directives soient données, que tous les arbitres se mettent au même diapason et qu’ils acceptent d’aller vers cette tolérance nulle en ce qui concerne les discussions. Il a été communiqué aux clubs que les arbitres allaient être plus sévères pour les débordements verbaux. »
L’exemple du rugby inspire depuis longtemps les penseurs de la Fédé mais la mise en application semble compliquée. Cela par manque de directive du comité d’arbitrage, mais aussi par le fait que le monde du hockey est petit et que tout le monde se connaît et se côtoie en dehors des terrains : « Donner une carte jaune à un ami, non, ça ne se fait pas ! » Un détail a également été mis sur la table, c’est la personnalité de chaque arbitre. « Chaque arbitre a tendance à privilégier sa propre manière de gérer les choses, soit en étant sec, soit en étant plus pour le dialogue. Il faut pouvoir respecter cela. Mais si on admet la tolérance Zéro, il n’y a plus de place pour cette attitude. »
Passion ou émotion
Un joueur peut avoir des réactions suite à ce qu’il considère comme une faute ou une injustice vis-à-vis de lui. Il doit exister un délai d’expression du joueur qui lui permet, pendant un très court moment, d’évacuer sa frustration. On a cité un laps de temps de 2 ou 3 secondes après lequel le joueur doit avoir retrouvé sa lucidité et sa capacité à « rentrer son explosion« . Pour après revenir à un état d’acceptation de la décision de l’arbitre. C’est la différence entre l’état émotionnel ou l’état passionnel. Et dans le même temps, de voir l’arbitre ne pas réagir au quart de tour mais de laisser au joueur le temps de se calmer.
Il sera important au comité d’arbitrage de décider de la durée de ce fameux laps de temps. Il faudra aussi définir ce que contient cette fameuse tolérance Zéro en termes de discussions. Chose finalement assez facile si on regarde l’exemple du rugby : « Si un joueur veut parler à l’arbitre, c’est non; seul le capitaine peut le faire : il lui demande l’autorisation et si l’arbitre la lui accorde, alors seulement, il peut lui adresser la parole. »
La verte puis la jaune
Depuis l’introduction de la carte verte, le travail est devenu plus facile pour les arbitres. La Verte est une sorte de tampon avant la sanction plus sévère. Et elle est bien utile. Reste cette fameuse règle qui veut qu’après la 3e jaune, toute nouvelle jaune vaut une rouge. Suivant le mode d’attribution (certains arbitres n’hésitent pas à la brandir, d’autres en connaissent les conséquences et sont plus réticents à sortir jaune), les conséquences peuvent être très dommageables. Et anti-sportives. On ne peut pas mettre en balance un championnat pour 3 bavardages intempestifs durant la saison. Il faut revenir à la vraie jaune et différencier la jaune émotionnelle. C’est pourquoi il serait plus juste de revenir au système des autres sports qui accorde une journée de suspension après 3 ou 5 jaunes et remettre le compteur à zéro pour une deuxième série, sanctionnée alors du double de la sanction au bout des 3 supplémentaires.
Communication
La communication entre le Comité d’Arbitrage et les joueurs est aussi importante. Si l’arrivée massive de cartes de dimanche est due à un renforcement de la sévérité, il eut été de bon aloi que les joueurs soient prévenus. De ce côté-là, il y a nécessité à communiquer et cela aurait eu un double effet : prévenir et prévenir ! Etre juste avec les joueurs et les mettre en meilleure condition pour se maîtriser. Il nous semble aussi juste de remettre sur le site la liste des cartes comme cela se faisait précédemment : autre élément dissuasif. Et qu’on ne vienne pas nous parler du RGPD.
Le comité d’arbitrage (nous continuerons à appeler cette cellule ainsi, plus facile à cerner) a du pain sur la planche.
Dans le monde de notre hockey belge les enjeux
sportifs et financiers sont devenus très importants.
Fini l’amateurisme d’antan.Je parle en connaissance de cause.
Maintenant on ne parle plus que de sommes à 5
chiffres ( primes de transfert, salaires annuels, sponsoring, voitures , etc ).
Pour ce qui est des budgets , on se situe à
6 chiffres.
On copie le foot avec les moyens du bord.
Et dans cette jungle…nos dévoués arbitres
ont de plus en plus de mal à garder l’église
au milieu du village.
Le fair -play et le respect mutuel tendent malheureusement de plus en plus à disparaître.
Reflet de notre société.
Comment ne pas être d’accord avec Yvon