Cet article est daté du 19 décembre 2016. Il est d’actualité en ce 02 mars 2018 alors que la THL vient d’être mise sur les rails.
Les clubs de division Honneur Messieurs et Dames se sont regroupés en une association de défense de leurs intérêts.
Cela fait des années que les clubs et les équipes nationales se débattent face à un calendrier de plus en plus chargé et tentent de trouver chacun un espace pour s’exprimer.
Depuis la structuration et la mise en place d’un encadrement professionnel autour des équipes nationales, la bataille du calendrier est devenue une préoccupation majeure des clubs. De moins en moins de place leur était laissé et leurs joueurs de plus en plus accaparés par les stages, entraînements et compétition internationales.
Il y a quelques années, il y eut même un clash entre les clubs et la fédération lors d’une assemblée générale : les clubs retiraient alors à l’ARBH le pouvoir de décider du nombre d’équipes pouvant évoluer dans une division, ceci afin de contrer le Conseil Général dans sa volonté de réduire la DH à 8 ou 10.
L’an passé, les clubs de division honneur se sont regroupés en une association de fait appelée le HHDC, Hockey Honour Division Council.
Il regroupait tous les clubs évoluant en DH (Messieurs et Dames) ainsi que les équipes descendantes, ces dernières pour une année. Quatre clubs coordonnent les activités du HHDC, en la personne de leur président.
Réunis pour répondre aux questions concernant ce groupe, Fabrice Rogge, Cédric Deleuze et Hans Borstlap soulignent l’apport positif qu’il apporte au profit de l’ARBH.
Fabrice Rogge : » Tous les clubs de DH ont intégré ce groupe qui veut pratiquer une bonne ouverture vers la fédé. C’est un grand groupe car les 18 clubs qui en font partie forment une représentation large du monde du hockey. Nous nous réunissons tous les deux mois pour traiter des grands problèmes. Nous représentons ainsi la grande majorité des clubs qui ont choisi d’investir dans le ‘topsport’. »
Dès que la fédération a eu vent de la création de ce qu’on pouvait appeler ce groupe de pression, les réactions fédérales ont été vives.
Cédric Deleuze : « Nous avons été très ouverts et nous avons expliqué nos buts : aider la fédé à trouver la meilleure solution pour tous, dans une bonne entente. Nous voulons être une plateforme de consultation et de décision. Et cela fonctionne. Nous avons été heureux de voir Adam Commens, le nouveau High Performance Manager, venir à notre dernière réunion et Serge Pilet, le Secrétaire Général de l’ARBH, est également venu plusieurs fois, de même que la fédération nous a invités à un de leur conseil d’administration. »
Le HHDC a créé quatre Task Force chargées d’étudier les gros problèmes qui se posent aux clubs de DH.
1. L’arbitrage propose des changements aux règles.
2. L’audio-visuel et marketing est en contact avec Play-Sport Telenet.
3. Les contrats de joueur et les transferts doivent évoluer avec la professionnalisation et le cadre légal belge/régional.
4. Le calendrier et le format des compétitions qui sont sous pression de l’international.
Hans Borstlap : « C’est évidemment le sujet le plus délicat. La fédé a fait un gros boulot ces dix dernières années pour amener le hockey belge au top mondial. On applaudit. Mais les clubs ont contribué à ce succes aussi et il faut qu’ils évoluent dans la même direction en mettant en place une structure plus rigoureuse et plus professionnelle. »
La division Honneur représente un gros enjeu pour le hockey belge. Le championnat belge est le vrai fonds de commerce du hockey et les clubs de l’élite sont inquiets du développement que la FIH veut donner à ses compétitions et notamment au nouveau venu : la Global League.
C.D. : « Quand on a entendu il y a quelques mois que certains voulaient aller vers 8 clubs en DH, on a émis une position très claire de ne pas réduire et également qu’il fallait que les joueurs restent dans les clubs. N’oublions pas qu’ils sont payés par les clubs. Un équilibre doit être trouvé qui satisfait tout le monde. »
F.R. « En Angleterre, les joueurs de l’équipe nationale sont 6 jours sur 7 en stage. En Belgique, ce n’est pas possible. Si les succès des Red Lions ont créé un boost des clubs (on est passé de 20 à 40 mille), il faut éviter d’aller vers les extrêmes. Nous sommes là comme interlocuteur à l’ARBH pour trouver un compromis. »
Passer à 8 équipes en DH pour créer un calendrier n’est donc pas la solution retenue par les clubs. Les inconvénients de passer à 8 sont nombreux. Et de citer pêle-mêle les arguments suivants : aligner 8 clubs sera moins attrayant, la différence entre les clubs de DH et de Nat 1 est grande, diminuer le nombre d’équipes va encore agrandir ce trou, pas mal de clubs sont ambitieux et mettent des moyens, il faut éviter l’axe Bruxelles-Anvers et inclure Namur, Gand, Bruges, Liège, plus de clubs jouent en faveur de la promotion.
H.B. « On sait qu’on va devoir que le championnat va devoir changer et s’adapter. Nous avons des solutions. On a travaillé des formes de compétition qui permet de jouer avec autant d’équipes qu’avant et de concilier cela avec la Global League. »
C.D. « Il est normal que les clubs se protègent et gardent un espace pour pratiquer leur sport. »
Quelles solutions apporter ? Un schéma pourrait mettre en place un championnat d’automne et un de printemps. En partageant la division en deux poules, se terminant par un play-off et en attribuant un ticket européen à chaque fois, plus un super-play-off, on aurait une compétition qui se tient.
F.R. « quitte à faire l’un ou l’autre double week-end vendredi-dimanche. »
L’arrivée de la télévision sur les matches de hockey est une bonne chose.
C.D. : « Il faut être efficace vis-à-vis de la TV. Le feedback est bon et les chiffres d’audience sont bons. Il faut que les spectateurs soient plus nombreux et que les gens viennent au match. Aujourd’hui, les clubs payent la venue de la TV ; un jour, il faut espérer que cela s’inverse et nous y travaillons. »
H.B. : « Avec la Global Home and Away League, on aura plus de TV et plus de sponsors. Cela devrait également descendre vers le championnat belge. Il ne faut pas oublier que les clubs mettent de l’argent pour bâtir un championnat de qualité et que ce sont eux qui contribuent à offrir des joueurs de qualité aux équipes nationales. »
F.R. : « Quant à rendre les matches payants, c’est à réfléchir. Il faut d’abord qu’il y ait plus de monde. Offrir une compétition de qualité est le premier but à atteindre. »
Les clubs ont donc mis en place cet interlocuteur face à l’ARBH et ses Ligues. Pour un mieux et pour un dialogue constructif. Ce qui ressort nettement des déclarations du HHDC.
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