Le plus belges des Hollandais dirige depuis plus de 10 ans le tophockey belge. Bert Wentink va bientôt prendre sa pension avec le sentiment du devoir accompli. Les Red Lions font partie du top mondial et il leur est possible d’aller chercher une médaille olympique.
Bien coincé dans un coin de tribune du Master de Düsseldorf, il a suivi avec intérêt « ses » joueurs et évalué homme par homme les prestations au long des trois rencontres.
Une des préoccupations de chacun en Allemagne était de se préserver des blessures. En cela, tout est OK pour les Red Lions même si certains ont encore besoin de soins. Comme pour les Diables Rouges, devoir se passer d’un Van Doren (le Kompany du hockey) aurait pu être difficile. Bert Wentink utilise volontiers les comparaisons avec d’autres grands sports. » Il y a des joueurs dont on ne peut pas se passer si on veut briller. Je vois 8 joueurs dans cette catégorie, encore 4 qui sont déterminants au niveau de leur club mais pas au niveau international. Mais attention, les autres ont un rôle indispensable pour former l’équipe. «
Faut-il élargir le groupe des Red Lions ? Là, Wentink est clair : « Si c’est pour avoir un autre Top 8 équivalent à celui que j’ai cité, oui. Autrement NON. »
Et Wentink de reprendre le schéma de recrutement de la fédé pour arriver à présenter une équipe A performante. Le nombre d’équipes en District (ex-Provinciales) est passé de 4 à 6.
» Cela c’est très bien. On travaille alors le quantitatif, pas le qualitatif. Mais pour trouver des élites pour la BNT, on en regarde pas la quantité. On voit si dans les équipes U16, U18 et U21 si on a des joueurs qui sont au niveau des meilleurs des équipes adverses. Il est certain que si vous êtes le 16e ou le 20e d’un tel noyau, vous n’intéressez pas l’équipe A. Etre sélectionné dans une équipe U, c’est important pour le joueur lui-même, pour ses parents , pour son entourage; mais pas pour moi qui doit trouver les futurs Red Lions. Il faut de toute façon voir le joueur individuellement et sous tous ses aspects. Certains sont vite prêts à monter en A, d’autres prendront plus de temps. Je ne m’intéresse pas tellement au résultat de l’équipe qu’à la prestation individuelle. Si j’ai deux ou trois joueurs qui sortent du lot, c’est bon ! «
Le High Performance Manager tempère bien sûr ses propos en soulignant les progrès qu’on réalisé l’ensemble des équipes de jeunes sur tous les plans. » Il y a 10 ans, on pouvait monter directement de U18 en A. Aujourd’hui, le niveau des A est si élevé que ce n’est plus vrai. Le chemin à réaliser par les U18 et les U21 est bien plus long. Aujourd’hui, les U21 constitue une vraie réserve pour les A alors qu’il y a 10 ans, les A étaient déjà tous partis de ce noyau. J’ai détecté à la mini World Cup l’an passé des possibles A comme Wegnez, Verheijen, Kina ou un U18 De Sloovere. Mais ils doivent encore progresser. «
Le trou est donc grand et la passage par les différentes étapes est nécessaire. Le tout encadré par du personnel le plus qualifié possible. Et là, Wentink fait appel à tous ceux qui sont tentés par le boulot de moniteur, de formateur. » Nous en avons un urgent besoin. Et dans les deux langues : il faut que chaque enfant soit encadré dans sa langue. Il y a moyen de faire une belle carrière dans ce genre de job. »
Wentink prendra sa pension à la fin de l’année. Il revient sur son parcours et sur les places occupées par les A sur le plan mondial. Si la déception est du côté des Dames qui seront redescendues en 14e place après les JO, il se satisfait du chemin des Messieurs. Quelle est la place réelle de ses Red Lions ? Aujourd’hui 6e, 4e il y a deux ans, 12e il y a 10 ans.
» Il y a 6 équipes qui se valent au top mondial. L’Australie est au-dessus, il y a ce groupe Pays-Bas, Angleterre et Belgique qui peuvent se disputer l’hégémonie européenne. Dans un bon jour, les Belges peuvent battre n’importe qui; mais il faut que tout le monde soit à son pic de forme et puisse être capable de prendre les bonnes décisions. Dans un mauvais jour, les Belges seront derrière. «
Wentink ne cache pas ses préoccupations et parle beaucoup avec ses staffs. Il reprend le parcours de Marc Wilmots à la tête des Diables Rouges et se pose la question de son éviction. Où cela a-t-il failli, est-ce transposable au hockey, la Belgique a-t-elle raison de poser autant de questions et la structure belge est-elle saine pour le sport ? Des questions qu’il est vraiment passionnant de partager avec lui.