Archive du 26-01-2016 Etes-vous bien assuré ? Le tour de la question avec René Pirlot, le Risk Manager de la fédé.
On ne parle pas de sport sans parler des risques de la pratique. Le hockey fait partie des sports qui présentent un certain danger s’il n’est pas bien encadré. Et pour tout risque, il convient de prendre une assurance. Une bonne !
Cela fait 25 ans que René Pirlot assure l’ARBH. Il a suivi l’évolution d’un sport qu’il a lui-même pratiqué au plus haut niveau puisqu’il fut international. Le Léoman peut en raconter des tonnes sur le hockey.
« J’ai vécu le passage d’une fédération de 12.000 membres à celle qui approche aujourd’hui les 40.000 membres. J’ai pu assister également à l’accélération du jeu, à l’ouverture à de nouvelles générations et à de nouveaux milieux de gens qui n’ont pas de parents qui pratiquaient le sport. Tous ces faits ont eu une grosse influence sur les couvertures que nous avons assurées pour le hockey. »
Le patron de Tolrip, une société qui est spécialisée en couverture des risques du sport, souligne que la prime demandée aux hockeyeurs n’a pas bougé depuis 16 ans. « Dans le même temps, le coût des frais médicaux a explosé. Aujourd’hui, on ne soigne plus comme il y a 20 ans. Il y a des spécialités qui sont arrivées et les médecins se sont spécialisés en proposant des services de plus en plus pointus. On est de mieux en mieux soigné – et c’est tant mieux -, mais cela coûte également plus cher. »
L’assurance que la fédération prend pour ses membres couvre les frais médicaux mais également les frais liés à la responsabilité civile qui entraînent de temps à autre une défense en justice et l’appel aux avocats. « Ce sont des frais qui ne sont pas à négliger. Il n’y en a pas beaucoup mais une fois qu’une procédure est enclenchée, cela peut faire monter la facture à des niveaux impayables. » Et de citer un cas où une balle de hockey a abouti sur la façade d’un bâtiment contigüe à un terrain. Les frais de réparation se sont élevés à plus de vingt mille euros. Face aux quelques euros que coûte l’assurance, on voit facilement que l’assureur n’a pas la vie facile : « Si nous devions aller au coût réel, nous devrions faire payer l’assurance hockey 10 fois plus cher ! Certains assureurs n’acceptent plus de couvrir les sportifs. »
Et pourtant, pour nombre de parents, qui ont malheureusement dû faire appel à l’assureur, les remboursements sont trop faibles. « Il y a évidemment des limites. Nous devons être cohérents vis-à-vis des assureurs ; ces derniers ne s’en sortent pas. Nous avons enregistrés 950 accidents l’an passé. Ce n’est pas une augmentation par rapport aux années précédentes mais, comme je l’ai dit, les frais par accident sont de plus en plus élevés. Nous avons fait à diverses reprises des mailings pour proposer des assurances complémentaires à des prix sans concurrence, mais ce fut sans retour de la part des membres. Heureusement, certains clubs, souscrivent à une extension de couverture pour tous leurs membres joueurs.»
L’assurance couvre les risques liés au sport mais ne peut pas tout couvrir. Ainsi, on a beaucoup parlé des balles qui atterrissent sur les voitures garées en bord de terrain ; ce risque n’est pas couvert : « Il y a le principe d’ « acceptation de risque » pour celui qui se gare en connaissance de cause ; c’est la même chose pour le spectateur qui assiste au match. C’est la même chose pour tous les sports. C’est la raison pour laquelle nous insistons sur la prévention.»
D’où le titre de Risk Manager qu’accepte volontiers René Pirlot. L’obligation pour tous les joueurs de porter le protège-dent a été accueilli avec un grand soulagement. « Nous voulons mettre en avant la prévention. Pour le joueur, nous insistons sur le port des jambières et du protège-dent ; c’est obligatoire, encore faut-il que les arbitres fassent respecter l’obligation. Il faut aussi insister sur la bonne préparation physique (échauffement, stretching, boire, cooling down). Au niveau des équipements, la présence d’une pharmacie, d’un défibrillateur, d’une civière, etc. doit être contrôlée ; cela peut se faire facilement lors de la visite des inspecteurs. Tout comme le placement de filets pour éviter que les balles ne sortent du terrain ; je cite ce club qui a rehaussé les filets derrière le but à 7 mètres : il n’y a plus eu aucuns dégâts aux voitures garées derrière. Ce sont des choses faciles à mettre en œuvre et qui nous épargneraient beaucoup d’accidents.»
La règlementation concernant les dangers du sport, les risques sont une matière compliquée. « Nous avons organisé des clinics pour les clubs qui ont eu un grand succès. La règlementation des asbl (tous les clubs doivent avoir cette structure) est compliquée et nous prodiguons volontiers des conseils, y compris aux courtiers des clubs qui ne connaissent pas toujours les subtilités de cette matière. C’est ainsi que pour une organisation d’un grand événement, nous avions été consultés : nous avons fait diminuer le coût d’une assurance de 50% et ce fut une économie de 10.000 euros ! »
Des conseils et des clinics que les clubs peuvent toujours solliciter chez Tolrip : yaka demander !