C’est il y a près d’un an et demi que le Cambrai Hockey club a reçu la charge de l’organisation du championnat d’Europe B Messieurs qui vient de se terminer.
Gérard Detrez est le patron de l’organisation. Avec près d’une centaine de bénévoles et une quinzaine de personnes dans son comité d’organisation, Gérard Detrez a déjà à son actif plusieurs tournois, dont les championnats d’Europe Dames outdoor en 2013 et indoor en 2016 : « Ma conclusion est qu’il faut trouver une personne qui soit retraitée pour faire ce job, ou alors un salarié; mais ça coûte cher. Et notre budget est limité. »
Il est vrai que les chiffres avancés à Cambrai sont loin d’être aussi importants que ceux dont on a pris l’habitude d’entendre les montants en Belgique et aux Pays-Bas. « On est à un budget de 70.000 euros. Mais il faut modérer cela avec le fait que le club, les terrains et l’infrastructure appartiennent à la Ville. Nous avions organisé une tournoi en 2013 sur ce terrain qui datait de 2004 et nous avions déjà prévenu la Ville que le tapis était usé et qu’il faudrait le remplacer si nous voulions organiser des tournois internationaux. Pour Cambrai, c’était important de rester un pôle sportif et elle a réalisé cet investissement. »
Une bonne fréquentation
Cambrai est connu comme un des centres du hockey dans les Hauts de France, après Lille bien sûr. La salle indoor Van Poulle est bien connue à l’étranger. Le club outdoor compte plus de 230 membres, ce qui n’est pas beaucoup : le tournoi aura tout de même frôlé les 2.500 spectateurs pour la semaine, avec un pic de 700 visiteurs le samedi des demi-finales. « Cambrai n’est pas une très grande ville, mais la Municipalité est heureuse de voir organisés des tournois comme celui-ci. Tous les hôtels sont bien occupés, cela rejaillit sur le commerce: cela fait plus de 200 personnes pendant une semaine logés, nourris ; les Russes, par exemple, sont ici depuis 15 jours. Cambrai est une sous-préfecture de quarante mille habitants; la période de ce tournoi est très mauvaise, en pleine période de vacances. La fréquentation est bonne et on respecte notre feuille de route. »
Le cahier de charge de ce tournoi est moins contraignant que les autres tournois comme celui du Touquet ou des championnats A : « Ce ne serait pas possible de monter des tribunes pour 5.000 spectateurs, de suivre toutes les normes techniques. Déjà le fee d’entrée à payer à la fédération européenne est important (10.000 euros); celui du Touquet pour les finales des Hockey Series était de 80.000 euros : impayable. Nous avons ici un tournoi familial, qui rassemble tout un club et qui crée un formidable engouement et un bel esprit de club. On a amélioré certaines choses comme l’éclairage qui est passé à 500 Lux, une tour TV-vidéo, la table technique, une tour streaming, la caméra professionnelle : tout cela a été acheté et restera. C’est un bénéfice pour le club. »
Un pôle pour 2024
Le club est donc bien doté et il envisage de poser sa candidature des championnats d’Europe U21 dans deux ans. « Le Nord est une terre de hockey avec beaucoup d’organisation à Lille, au Touquet, à Douai. On ambitionne de devenir un pôle de hockey pour 2024. Entre le stade de Colombes (où se joueront les matches des JO) et Cambrai, il n’y a pas un feu rouge; les deux stades sont distants de pas plus de 175 kilomètres. Le fait que la France soit remontée en A est excellent pour vendre le hockey. »
Le hockey difficile à vendre
Cambrai a une équipe Dames en Elite (l’équivalent de la division Honneur) et une équipe Messieurs en Nationale 1. La France est grande et la fédération doit tenir compte de l’éloignement, des avions et des trains à prendre. « Il n’y a donc pas moyen de programmer les matches à heure fixe : une fois c’est 13.00hr, une fois 15.00hr, une fois le samedi soir, parfois, on essaye de faire disputer deux rencontres sur le même week-end pour mutualiser les déplacements. Alors, c’est difficile de fidéliser les gens; On a une moyenne de 150 spectateurs qui assistent aux rencontre : c’est bien. »
Une âme à ce tournoi
Le tournoi de Cambrai était familial et tout a été fait pour qu’il le reste. Le droit d’entrée restait modeste : 8 euros sauf pour le dernier jour à 10 euros. « On travaille local, avec nos bénévoles. Ce qui est amusant, c’est que nous avons un club de bénévoles (des quasi-pro de toute la France qui ne font que cela) qui a envoyé une quinzaine de personnes. Ce club de personnes participe à toute une série de manifestation sportives : Roland Garros, coupe du monde de Hand, la Fifa, le rugby, l’enduro du Touquet. Nous avons une âme dans ce tournoi. Tout s’est bien passé; nous étions prêts; c’est surtout la préparation qui aura été dure. Il faut de la rigueur, mais c’était bien. »