Ce coûteux éclairage : quelle décision prendre ?

Le temps presse pour les clubs. Certains clubs n’ont pas reçu l’autorisation de disputer des rencontres sur leur terrain fauté d’un éclairage conforme.

Ce fut le cas au Wellington, qui avait pourtant disputé une rencontre de division Honneur dames en mars mais qui plus tard, fut prié d’aller jouer ailleurs. Le club a pris la décision de s’équiper en LED et est à la recherche de fournisseur.

Nous avions déjà évoqué le prix du remplacement des éclairages dans un article précédent. Il s’agit de grosses sommes. La FIH a sorti ses recommandations en la matière et la fédération belge n’a pas encore officiellement pris de décision. Mais comme le dit un responsable, l’ARBH a pour habitude de se rallier aux règles internationales. On notera ici la subtilité entre les mots recommandations, règles et règlements.

Un comité technique se réunit ce jour pour discuter du côté sportif de l’éclairage : quelle luminosité faut-il exiger pour quelle type de rencontre ? Serge Pilet, le Secrétaire Général, a lu les recommandations de la FIH : ‘Il faut 750 LUX en journée pour les matches internationaux et 1400 LUX en nocturne pour les terrains déjà installé, les nouveaux devant être dotés de 1650 LUX. Il est clair qu’on va vers 500 LUX pour les matches de division nationales. Nous allons étudier cela. Mais cela va se faire progressivement. Devant les coûts énormes, nous devons nous donner le temps pour installer et encaisser ce choc financier pour les clubs. » Les propositions du comité technique vont être présentées au conseil d’administration de la fédé qui devra décider.

Le technique et les prix

Au niveau technique, il semble bien qu’on aille vers un niveau de 350 LUX de puissance lumineuse pour des matches de division inférieures et vers 500 LUX pour les divisions nationales. Autre point techniques important, les fabricants de lampes vont abandonner les lampes au sodium pour le LED d’ici deux ans.

Au niveau financier, le prix d’une lampe est d’environ 3.600 et 4.200 euros tout compris ; ce prix varie suivant le nombre de lampes installées. Si on compte qu’il faut 16 lampes pour atteindre 350 LUX ou 28 lampes pour 500 LUX, on voit qu’on monte à des prix énormes pour des clubs qui en général n’ont pas de tels moyens. D’autres sources nous évoquent des prix moins élevés avec des lampes de qualité moins sûres^ou de durée moins longue; d’ici quelques années, le LED aura diminué de prix.

Un achat groupé

Il est clair qu’un achat groupé pourrait être intéressant. Mais les échéances, pour nous, sont courtes : d’autres clubs sont-ils en phase d’investissement pour un re-lighting en septembre ? Veut-on se concentrer sur le prix, y compris avec des fabricants « exotiques » qui ont des garanties aléatoires ou un centre de distribution trop éloigné pour assurer un bon approvisionnement de pièces de remplacement ? Certains clubs peuvent avoir des partenaires privilégiés, quid ? La THL doit-elle s’emparer du problème pour gérer cela. Il est clair qu’il y a d’un côté les matches internationaux, de l’autre les rencontres de championnat et enfin l’éclairage nécessaire pour les entraînements. Sans oublier le voisinage qui sera incontestablement concerné par le phénomène ; il est évident que les terrains situés en zone d’habitation ne pourront pas être dotés de tels éclairages.

Il faut également savoir que les subsides ne sont pas les mêmes en région bruxelloise qu’en région wallonne ou flamande. Un responsable : « Pour l’obtention de ces subsides, plusieurs devis doivent être demandés. Que privilégier, les subsides régionales ou l’achat groupé ? La fédé pourrait aussi nous appuyer concernant les subsides dont la procédure en Région Bruxelloise et le modalités d’applications sont dans une logique difficile à comprendre. »

Réactions

Du côté des clubs, les réactions sont diverses : « Un achat groupé pourrait avoir du sens en effet et pourquoi pas organisé par la fédération mais cela impliquerait un moratoire et des tolérance par rapport à la situation existante. Nous attendons d’eux des précisions quand au timing d’entrée en vigueur des différents niveaux de performance attendues et seront fixés dans les tout prochains jours je suppose. »
Un autre son de cloche assez original nous est parvenu : »Pour nous, pas question de nous ruiner avec une installation qui coûterait 100.000 euros. Nous ne voulons pas des rencontres en nocturne qui sont non seulement ennuyeuses au niveau des déplacements et de la suppressions des entraînements prévus à ces heures-là, mais aussi ne nous rapportent rien au niveau bar. De plus, ces programmations en semaine et en nocturne sont causées par le calendrier de l’équipe nationale et de la FIH : que ce soient eux qui paient la note ! »
Et encore un dernier (provisoirement) avis : « Plutôt que de nous doter d’un nouvel éclairage, nous préférons louer un terrain pour les deux ou trois soirs de la saison où des matches sont programmés; cela nous coûtera beaucoup moins cher. »

Philippe Demaret