La problématique des équipes qui jouent l’ascenseur a fait resurgir celle du calendrier dans sa globalité. La professionnalisation d’une part et la mondialisation d’autre part ont fait que le hockey ne sera plus jamais comme avant.
La fédération internationale prend en compte les grands groupes qui poussent vers plus de médiatisation du hockey; l’Inde en est le leader avec un sponsor qui y met des millions. La fédération belge a pris la décision de briller au niveau international et a mis la plus grande partie de ses moyens dans cette politique. Les clubs n’ont rien pu (ou voulu) faire et doivent maintenant en subir les conséquences. Il faut dire également qu’ils ont bénéficié de la réussite des Red Lions, des Red Panthers dans une moindre mesure, et de clubs comme le Dragons qui a brillé en EHL ou les clubs du top 6 qui ont attiré des internationaux qui ont fait que le championnat belge est devenu l’un des meilleurs au monde.
Pour caser toutes les compétitions, le calendrier est devenu trop petit. Pour Géry Dohmen, président d’une des clubs majeurs de ces dix dernières années, il faut reprendre tout à zéro : « Il faut repartir d’une feuille blanche et arrêter de présenter des solutions partielles ou des adaptations au coup par coup. La formule que nous connaissons aujourd’hui ne peut plus répondre à toutes les attentes. Les clubs doivent vivre, les équipes nationales également. »
Alignons toutes les compétitions qui s’annoncent : Les Jeux Olympiques bien sûr, la World League puis la Global Home and Away League, l’Indian League (IHL), la Malaysian League (MHL), les championnat d’Europe, l’Euro Hockey League, les coupes d’Europe de club (dames), les compétitions en salle (Coupe du Monde, d’Europe des Nations et des clubs). Il faut également rajouter les compétitions pour Juniors (U21) qui ont un impact sur nos championnats. Géry Dohmen : « Ainsi, nous perdons beaucoup de joueurs qui sont convoqués pour ces compétitions qui reprennent nos équipes nationales, mais aussi ceux qui veulent aller à l’IHL qui est très lucrative. Il faut tenir compte de la surcharge de travail que cela représente : ces joueurs doivent également se reposer. Il faut aussi tenir compté des clubs qui montent et doivent trouver le temps de se stabiliser; là, on pense bien sûr aux équipes qui, comme le Pingouin ou l’Antwerp en Messieurs, ne sont pas vraiment des équipes pour la Nationale 1. Si on veut évoluer, il faut tenir de tous ces éléments extérieurs, mais aussi en Belgique de l’intérêt des médias, surtout TV, de celui des clubs. »
Il est vrai qu’offrir un seul match par semaine est trop peu pour la TV. « Il faut définir ce qui est attrayant. Les matches de poules sont-ils intéressants pour les médias; le play-off n’est-il pas plus intéressant ? Des play-down seraient certainement d’un grand intérêt sportif et émotionnel. » Parmi les éléments à prendre en compte, le passage à 14 équipes en DH pourrait constituer un plus : « Oui, mais aussi rester à 12 ou diminuer à 10 : c’est à voir. Il faut garder un championnat fort pour garder nos joueurs, tous nos joueurs. Il faut aussi que le championnat soit compatible avec nos règlements, qu’il servent les intérêts des clubs et tienne compte de la liberté des joueurs. On a fait de nos meilleurs joueurs des professionnels, qui gagnent de l’argent. On ne pourra plus empêcher nos joueurs d’aller en IHL ou en MHL; l’année prochaine, il y aura beaucoup lus de joueurs qui seront concernés et intéressés. Il faudra en tenir compte. »
La cellule compétition de l’ARBH qui a mis sur pied l’Open League devra étudier cela en collaboration avec le HHDC qui représente les clubs du top et qui tient à faire respecter leurs revendications.
Comme le soulignait le président du Léopold Cédric Deleuze, il faut tenir compte de la mondialisation du hockey : » Sur les 10 pays du top mondial, 5 n’ont pas de championnat national comme le nôtre. Cela pèse sur notre calendrier. »
Le point de vue de cet autre observateur ucclois (C.F.) est également intéressant : « Le nouveau président de la FIH va vouloir inonder la saison de matchs internationaux. Le hockey en Belgique va aller vers un statut similaire au rugby en France qui s’est fortement développé ces 10 dernières années pour aboutir à une professionnalisation sans atteindre les salaires du football évidemment. Tout comme au rugby en France, il faudrait établir un calendrier fixe quel que soit le calendrier international en veillant juste que les play-offs puissent être jours en présence des internationaux. Pour le reste, quand ces derniers sont là, ils peuvent évidemment jouer, s’ils ne sont pas là, tant pis…
Trois avantages majeurs:
– un championnat qui n’est pas condensé, ce qui permet aux clubs de vivre toute une saison et d’avoir une bonne visibilité médiatique
– une meilleure répartition des joueurs de l’équipe nationale dans tous les clubs de DH
– la possibilité aux jeunes de pouvoir se frotter plus rapidement aux joueurs de DH quand les internationaux sont absents. »
Cet avis est corroboré par des décisions qui avaient été prises en Irlande où tout une saison de championnat s’était déroulée sans internationaux. Dans certains pays, le championnat est régional et se termine par une finale d’une ou deux semaines qui permet de disputer le titre national. C’est le cas en Australie et cela avait coûté à la Gantoise la perte de Jade Close pour une compétition de quatre jours : là aussi, il faudra que l’ARBH change ses règlements sous peine d’être mise hors-jeu au plan international.
Reste à déposer la feuille blanche sur une table bien garnie de tous les intervenants de notre monde du hockey, et en oubliant tous les rapports de force : pas simple !
A 8, 10, 12 ou 14, il y aura toujours deux équipes qui seront des oiseaux pour les plus gros chats, sans en déduire qu’elles ont un niveau insuffisant pour la DH.
Il faudrait donc définir la taille du contenant (nombre de journées de championnat) et le remplir avec le nombre voulu d’équipes, le plus grand possible, évidemment, afin de faire fonctionner les clubs.
Je suis pour le point de vue de Cédric Deleuze (idem que le rugby pro en France).
On joue donc un championnat régulier de début ou mi septembre à mi ou fin novembre.
On enchaîne avec un championnat salle sur décembre, janvier, mi février.
Reprise du gazon début mars pour finir par de Play Offs mi ou fin mai.
Pour le 1er septembre, les équipes doivent fournir une liste de 22 joueurs de plus de 18 ans.
Si à cette date ils ont des joueurs repris dans les équipes nationales U21 et A (à charge de la Fédération de publier une liste pour le 1er juillet), il ont droit à un supplément d’inscriptions égal au nombre de joueurs repris.
Ceci reste jusqu’à la fin du championnat sans plus tenir compte des mouvements dans les sélections.
Il serait possible de faire cela par demi saison mais alors il faut permettre que des joueurs jouent plusieurs championnats dans la même saison.
Ceci est bien sûr d’application tant pour les hommes que pour les femmes.
On reste pour le moment avec des divisions Honneur à 12 équipes avec un descendant direct (12ème) et des Play Offs pour le maintien/montée en même temps que le Play Offs pour le titre Honneur (le 11ème d’Honneur joue le 3ème de N1 et le 2ème de N1 joue le 4ème de N1 dans des 1/2 finales aller retour et la finale est identique à ce qui sera fait en Honneur.
Pendant les championnats tous les matches hommes se jouent à 15h (Honneur et N1) et les dames à 12h.
En plus d’avoir des compétitions à un horaire régulier, cela permet le samedi d’avancer les matches de U19 dont certains joueurs sont repris en Honneur ou N1 le dimanche (pour les dames les U16 jouent le samedi matin).