Le sort des descendants de division Honneur occupe bien plus de monde qu’il n’y paraît. D’autant que les politiques générales de l’ARBH, la fédération belge, mais aussi de la EHF, la fédération européenne, et encore plus la FIH, la fédération internationale, ont une influence prépondérante sur notre organisation.
Et le danger est bien plus grand qu’il n’y paraît. A commencer par celle de la FIH qui vient de licencier toutes ses commissions, à l’exception de celle de ses athlète et de la juridique et disciplinaire. Exit donc toutes ses commissions et Marc Coudron qui était le seul représentant belge à ce niveau. Le président indien repartira d’une feuille blanche pour recréer ses commissions. Avec la prépondérance des compétitions internationales par rapport aux compétitions nationales, le hockey belge et européen a du souci à se faire.
L’arrivée de la Global League, avec un minimum de 14 matches internationaux aller-retour à caser dans le calendrier, la montée en puissance de l’Indian League et de ses petits frères, la volonté belge de décrocher l’or à Tokyo, voilà des éléments qui vont restreindre la vie des clubs belges. Au plus vite est fini – expédié – le championnat , au mieux !
L’arrivée du HHDC sur le paysage belge est une bonne chose quand on sait qu’à l’ARBH, 80% des moyens avaient été mis pour faire monter les équipes nationales vers le top européen et mondial.
S’occuper des descendants
« Il faut s’occuper des descendants » martèle Robert Lycke, l’ex-président de l’ARBH. » Ces clubs qui descendent – et qui montent – font des efforts financiers et d’encadrement pour proposer des équipes de division Honneur compétitives. Il faut tenir compte des mouvements de joueurs. Les équipes qui descendent doivent se reconstruire, se motiver. Dans l’environnement actuel, c’est compliqué. On devrait quelque peu copier ce qui se fait au foot actuellement. On reste à 12 équipes en DH, il y a 1 descendant et on organise un play-off avec le 11e de DH plus les 2e, 3e et 4e de division 1. On doit rester dans le sport mais aussi tenir compte de la situation qui évolue et faire en sorte que des clubs comme le Wellington et le Pingouin y trouvent leur compte. »
Le Pingouin, justement; intéressant de connaître son avis.
Bernard Dandoy est un observateur averti du hockey belge. » Pour la recherche de renforts, je suis pour de bons effectifs belges. Les étrangers ne nous apportent plus assez, car il nous faut bâtir à moyen et long terme et les étrangers ne font que passer… Les clubs qui disposent d’équipes de jeunes en DH en U16 et U19 ont un gros avantage sur tous leurs rivaux puisque la relève est assurée et il ne faut plus qu’habituer petit à petit ces graines de stars au rythme de l’équipe-fanion et les entourer de trois grosses pointures à chaque ligne pour leur permettre d’être rassurés et soutenus. Il faut un voire deux ou trois échanges possibles d’une saison à l’autre entre DH et D1 car il faut permettre aux promus de s’aguerrir et d’acquérir le rythme de l’élite. »
Faut-il passer à 14 équipes en division Honneur ? « Oui, si les 10 meilleurs clubs belges ne concentrent pas chez eux les 160 meilleurs joueurs et « ouvrent » le jeu. Mais ce n’est pas ce qu’ils font, certains même allant jusqu’à débaucher des joueurs supplémentaires pour que leurs rivaux ne les aient pas dans leurs rangs… Cette situation est absurde pour les joueurs qui font banquette et pour les clubs descendant de DH puisque leurs meilleurs éléments, qui côtoient leurs éventuels futurs coéquipiers dans les sélections nationales, sont une proie facile pour les « grands » clubs. Nous avons vécu cela lors de chaque descente avec Nicolas Dumont, Tom Degroote et, plus récemment Julien Dallons et Alexis Lemaire. La DH est un véritable aimant et l’obligation que leur donnent les coaches nationaux d’évoluer au plus haut niveau pour continuer à progresser n’est pas étranger à ces transferts (plus de raison que de coeur). »
Pour Bernard Dandoy et son club, le constat est sans appel. Les clubs de queue de classement sont pillés, avec l’assentiment des entraîneurs nationaux. La force des clubs qui descendent est telle qu’elles ne devraient pas descendre sauf cas de vraie faiblesse. Comme le soulignait Jeroen Baart, il y a des équipes qui ont de vrai noyaux de DH et certainement pas de nationale 1 dont le niveau est trop bas comparé à celui de son grand-frère.
» Pour les montées/descentes, je suis favorable aux tours finaux, sauf peut-être au dernier classé de DH et au premier classé de D1 (à discuter) mais je crois que des clubs menacés comme l’Antwerp ou le Bee ont encore leur place en DH et, seul le Well a perdu (et fait perdre) son temps cette saison. Cela avait été le cas aussi avec Namur il y a trois ans. Par contre, le Pingouin, avec ses 18 points l’an dernier, (et, dans une moindre mesure, la Gantoise), n’a connu son sort qu’à la dernière journée. Donc un tour final (aller-retour éventuellement) entre les 10 ème et 11 ème de DH avec les deuxième et troisième de D1 se justifie car il permet de situer les clubs de D1 par rapport à l’élite. Cela apporte du suspense supplémentaire en plus d’un intérêt purement hiérarchique. »
L’organisation d’un play-down serait intéressant à plus d’un égard. Un vrai play-off en plusieurs rencontres où tout le monde joue contre tout le monde : 6,8 rencontres qui attireraient le monde, qui permettrait aux joueurs de nationale 1 de se situer et dont émergerait la meilleure équipe.
Ce système est à appliquer aux Messieurs, et bien sûr aux Dames également, même si le niveau n’est pas le même et qu’on serait plus enclin à ne pas monter à 14 pour les Dames, et même à laisser planer la menace du passage à 10 si le niveau ne monte pas plus vite. Pourquoi ne pas décider du nombre d’équipes en division Honneur en fonction du nombre de points acquis par les deux derniers ?