Les coachs de division Honneur ont pris l’interruption du championnat comme un coup de massue, prévisible certes, et doivent dorénavant ronger leur frein en attendant la suite.
Trois coachs appartenant à chaque région ont répondu à nos questions : Manu Brunet (Daring) pour la région bruxelloise, Jean Willems (Waterloo Ducks) pour la Wallonie, et Philippe Goldberg (Braxgata) pour la Flandre. Trois situations différentes : Bruxelles où tous les entraînements sont interdits, la Wallonie où les entraînements sans contacts sont autorisés et la Flandre où les entraînements normaux sont autorisés.
Jean Willems : « Il faut d’abord que la fédération éclaircisse la situation car sur le site, ce n’est pas clair. On peut ou on peut pas, j’attends. » Manu Brunet : « Il faut effectivement attendre l’analyse de la fédération. Quelles possibilités aurons-nous ? Pourrions-nous aller nous entraîner ailleurs ? Y aura-t-il une dérogation pour la DH ? On réfléchit aux alternatives. Si on reprend le 22 novembre ou le 10 février, ce sera évidemment différent. » Philippe Goldberg : « On ne recommencera jamais le 22 novembre : Bruxelles ne peut pas s’entraîner jusque là et il faudra leur donner deux semaines pour se remettre dans le bain. Je comprendrais tout à fait qu’ils ne soient pas d’accord de reprendre sans entraînement, comme ça s’est passé pour nous au mois de septembre. »
Jouer en décembre
Jean Willems : « on peut jouer en décembre s’il fait beau. En tout cas, il faut terminer complètement le premier tour. Mon équipe doit encore jouer les trois deniers et, sans manquer de respect pour eux, il est important pour nous de les jouer pour accumuler des points : il ne faut pas oublier que le second tour prend en compte la moitié des points accumulés au premier tour. Qu’on doive jouer en février, ok, en tout cas il faut finir ce premier tour. » Manu Brunet : « Terminer au mois de décembre est la meilleure option, mais il faudra voir si c’est possible. Il reste 5 matchs pour nous, le Racing en a 7 ! » Philippe Goldberg : « Il faut tenir compte de beaucoup d’éléments. En janvier, j’ai une majorité d’étudiants et ils ont des examens : pas possible pour eux de jouer. D’autres ont des étrangers qui retournent dans leur pays pour les fêtes; est-ce qu’on les lâche au risque qu’ils ne puissent revenir à cause de la pandémie ? Je vois tout de même que les chiffres de la pandémie sont catastrophiques. »
Manque d’anticipation
Jean Willems : « On aurait pu éviter ce blocage actuel en jouant des doubles week-end en septembre. » Philippe Goldberg : « On n’a pas écouté les coachs en début de saison. On n’a prévu aucun scénario de rechange en cas de problème : scénario A si tout va bien, scénario B si on a des remises, scénario C si tout s’arrête. Je ne sais pas comment il faut faire, je laisse ça aux spécialistes et je ne sais pas si on a assez de temps pour finir le championnat. Si on change la formule pour la suite, est-ce que tout le monde sera d’accord ? En tout cas, l’arrêt est dramatique pour les clubs au même titre que pour les resto ou les cafés. » Manu Brunet : « Tout le monde devra faire des sacrifices. Les staffs des équipes nationales devront faire preuve de compréhension. »
La Pro League dans le chemin
Manu Brunet : « Annuler la Pro League dans une année pré-olympique n’est pas une bonne idée. Il faut garder les choses comme on est parti. Il faut d’abord viser la santé des joueurs. puis travailler de façon globale. En août, on s’est montré solidaires en proposant nos terrains aux Anversois. Si une réciprocité est possible, ce serait bien. » Philippe Goldberg : « Je sais ce que représente les JO et la médaille d’Or qu’on vise. Si c’est possible au niveau de la charge physique, il faut continuer. Il ne faut pas oublier que les internationaux qui font une double week-end sont mis en danger : il y a risque de blessures si la charge est trop importante. Et puis il y a les entraînements: ceux sans contact pour la Wallonie, ça ne sert à rien, ce n’est pas la même chose que ce que nous pouvons faire avec contact. »
La double appartenance
Jean Willems : « Mes internationaux appartiennent à deux bulles, celle de l’équipe, et celle des Red Lions. Il faut se poser la question de savoir à quelle bulle ils appartiennent. Pour moi, un joueur appartient au club ; normalement, les équipes nationales ne devraient pas jouer la Pro League cette semaine. L’ARBH doit défendre les clubs, priorité à la bulle du club. » Philippe Goldberg : « Je ne pense pas que la situation va aller en mieux avant un certain temps. Je ne suis pas spécialiste et je ne vois pas de solution actuellement. Ce que j’attends, c’est de la clarté, une décision et on s’adaptera. » Manu Brunet : « Il faut une solution qui convient à tout le monde. »