Les parents d’Elias, 13 ans lors de l’accident, sont plutôt fâchés, c’est le moins qu’on puisse dire. Leur fils, joueur au Primerose, était victime d’un coup de stick sur la bouche; il perdait 5 dents. Cet accident était relaté dans la Dernière Heure où les parents se plaignaient d’un manque de couverture de l’assurance fédérale.
Seulement 500 euros
Effectivement, l’assurance contractée par l’ARBH auprès de Belfius, ne couvre chaque dent d’une somme limitée à 500 euros. Christophe Pirlot, patron de chez Tolrip, qui est l’agent d’assurance de la Fédé, explique que cette couverture est limitée vu la faible cotisation (quelques euros par assuré) payée par l’ARBH. Rien n’empêche chaque membre d’un club de prendre une extension (comme le font certains clubs d’ailleurs). « Mais cela ne couvrira pas plus les dents qui sont une des blessures les plus fréquentes. Les coûts des dentistes sont énormes et je comprends le parent qui est désemparé face au coût qui peut monter à 2000 euros par dent. Il n’y a qu’une possibilité pour couvrir mieux les dents, c’est l’assurance spécifique du style DKV ou Dentalia. »
Le protège-dent
Pour être couvert pour des accidents aux dents, il faut obligatoirement porter un protège-dent. Mais il y a un manière de le porter et il y a également plusieurs types de protections. On voit assez souvent des protège-dents qui ressortent de la bouche. Ils ne protègent rien !
Gloria Comerma, joueuse du Watducks, a regardé la photo de cet article et est un peu interpellée par les dégâts à la bouche du jeune. « Il est important que le protège-dent tienne bien à la denture supérieure. Nous fabriquons chez @ccoverbe des protections rigides. Les protections molles peuvent effectivement se plier et créer des fractures concentrées en un endroit. On ne peut rien dire concernant la manière de porter son protège-dent d’Elias. Avec une protection rigide, c’est sûr qu’on aurait eu une répartition du choc et que ce serait surtout la lèvre qui aurait encaissé. Mais encore une fois, il faut voir comment s’est passé le contact avec le stick. »
Sur le marché, il existe plusieurs type de protections. La protection à 5 ou 10 euros est basique et il faut également voir comment elle est façonnée : le joueur doit les plonger dans l’eau bouillante et la coller aux dents de façon à ce qu’elle tienne toute seule. Sur l’image d’illustration ci-dessus, le protège n’a même pas été façonné ! Certaines protections comportent une assurance comme le shock-doctor. Celles qui sont fabriquées par les dentistes ou celle de chez @ccoverbe coûtent bien plus cher mais sont aussi très protectrices.
Appel à la justice de l’ARBH
Les parents d’Elias ont été choqués par l’accident de leur fils : on peut les comprendre. Ils ont déposés une plainte qui a été classée sans suite. Ils ont ensuite saisi le comité de Contrôle et fait Appel : dans les deux cas, ils ont été déboutés. En résumé, il s’agit d’un accident inhérent à la pratique du hockey.
Irrégularités et manque d’empathie
Les parents ont été très choqués par les circonstances de l’accident de leur fils. Ils estiment ne pas avoir été suffisamment protégés, écoutés et que les enjeux n’ont pas été pris en compte. Le manque d’empathie de la Fédé leur va loin, explique le papa d’Elias.
Quant aux irrégularités, ce dernier montre une série de faits troublants selon lui, dans la manière de gérer cette affaire. Il se base sur ce qui se trouve sur le site de l’ARBH, sur des problèmes de parution des jugements, d’incompatibilité de la composition des comités, de conflit d’intérêt et de dissimulation. Le comité d’Appel a en partie expliqué certaines choses à ce sujet. Mais effectivement, le site hockey.be est très en désordre, pas à jour et il manque de clarté. Ainsi, pour pouvoir lire les jugements, le parcours est plutôt subtil et le lien https://hockey.be/fr/arbh/organisation/comites-juridictionnels/jugements-comite-dappel/jugements-comite-de-controle/ est un bel exemple du b… qui règne sur cet outil indispensable de communication de la Fédé.
Conclusion
Le papa d’Elias a contacté plusieurs médias pour alerter les parents du danger que courent les enfants en ce qui concerne la couverture des dents. « Nous souhaitons apporter de la visibilité à cette affaire et nous voulons conscientiser un public plus large. » Concernant sa propre défense, il a annoncé via son avocat lors de l’Appel vouloir aller au TAS.
La réaction complémentaire du papa d’Elias se trouve sous l’article
En tant que père d’Elias, je souhaiterais apporter les précisions suivantes :
– Elias portait bien son protège-dents, ceci ne fait aucun doute. Afin d’éviter des commentaires malveillants, la boite sur la photo ne correspond à la marque de son protège-dents utilisé. Comprenant très bien la nécessité du port d’un bon protège-dents, il faut néanmoins préciser que la majeure partie des dégâts se situe au niveau des incisives inférieures (3 dents détruites et 2 nerfs touchés)
– Il n’y a pas qu’une possibilité pour couvrir mieux les dents contrairement à ce qui est indiqué plus haut. Il y a tout d’abord un devoir d’information de la Fédé et des clubs (pas uniquement mettre les documents en ligne). Ensuite, il y a lieu de s’interroger sur les “quelques euros” par assuré payés par l’ARBH. A titre d’exemple, la couverture est trois fois supérieure aux Pays-Bas
– Nous confirmons en effet avoir été choqués par l’absence d’empathie dans ce dossier, mais pas uniquement au niveau de la Fédé: aucun contact avec le club adverse (qui a mentionné lors de l’audition du Comite de contrôle que ceci devait être analysé avec froideur) et aucun contact avec les parents du joueur. Lorsque la faute a été sifflée par les arbitres, Elias a directement été évacué vers le dug-out, le jeu reprenant ainsi directement. Je n’ai pu aller chercher les morceaux de dents restants que quelques minutes après au moment de la mi-temps. Aucune prise en charge du club et des arbitres (qui assument le rôle de délégué au terrain)
– Le Président du club adverse était, jusqu’à début novembre 2022, mentionné sur le site web de la Fédération comme membre de la commission disciplinaire d’appel (https://cc.bingj.com/cache.aspx?q=hockey.be+comite+juridictionnels&d=4764201253081762&mkt=fr-BE&setlang=en-US&w=cHJaP6h9hVN2giiKNUHbB2E8ILdscyTJ). Son nom a subitement disparu du site au moment de la notification du premier jugement, qui a mis huit jours calendaires à nous parvenir. Ce jugement comporte deux versions avec deux dates différentes (celui archivé à la Fédé 10 novembre et celui que nous avons reçu 2 novembre). Le jugement d’appel mentionne qu’il n’est plus membre de la commission d’appel depuis juin 2017, balayant d’un revers de la main un conflit d’intérêt. Le site internet n’aurait donc pas été mis à jour pendant plus de 5 ans. Risible…
Je tiens à vous notifier mon soutien.
J’ai moi même perdu 3 dents a 11 ans durant un match, heureusement que mes parents avaient une assurance qui couvrait les frais dentaires car l’assurance de la fédération est très basse.
Ce fut un choc, qui m’a fait avoir plein de complications ( Visite dentiste tous les deux mois, a 11 ans, pas possible de placer une couronne, abcès, gros coûts dentaires), mais l’impact le plus dur fut au niveau psychologique, perdre trois dents en étant jeune est très dur et faut apprendre à vire avec.
J’ai maintenant 25 ans, j’ai appris à vivre avec mes fausses dents, personne ne remarque plus mes fausses dents grâce aux progrès de la médecine.
J’ai investi dans un protège dent a 150€ fait sur mesure chez un dentiste depuis cet incident. J’ai dû le changer déjà 4x mais depuis je me sens protégé et j’ai continué ma passion qui est le hockey.
Merci bcp pour votre soutien. Ce n’est en effet pas facile. Content de savoir que vous avez pu continuer votre passion. Pour Elias le traumatisme est malheureusement encore la et il ne remontera pas sur un terrain.