Souvenons-nous de Yves, qui nous avait avoué avoir triché alors qu’il arbitrait il y a pas mal d’années. Son témoignage vous avait étonné, attendri, ému, fâché. Une contrition qui avait interpellé.
Aujourd’hui, c’est une responsable de salle (Marie-Claude) qui nous envoie ce coup de gueule.
Consternant
Je voudrais encore une fois taper sur le clou de l’arbitrage en salle concernant les équipes de jeunes. Il est, et je pèse mes mots, consternant. Que, devant des enfants de 10/12 ans, des gens tenant un sifflet, se prennent pour des arbitres et accumulent les fautes, les discussions entre « collègue » car par d’accord sur l’application de « leur » règlement… est lamentable. Que les clubs désignés pour ce faire ne soient pas présents à l’heure dite et laissent la place à un jeune « qui veut bien s’y coller », tout aussi nul. Que des équipes se présentent, sans une personne habilitée à pratiquer l’arbitrage, devrait être sanctionné et bien plus sévèrement que certaines autres fautes. Il en va de l’éducation à notre si beau sport, des enfants qui le pratiquent.
Un autre aspect du Hockey en salle, la proximité du « supporter ». L’arrogance et la non-sportivité de certains est lamentable. Notre sport est un de ceux dont le Fair-Play est légendaire… Répandre la bonne parole dans les clubs ne ferait pas de mal non plus. Rappeler aux parents qu’une équipe qui se prend un 10/0, n’a nul besoin des ricanements des « supporters » adverses et que l’équipe qui enquille 10 goals à une autre, peut aussi rester sportivement Fair-Play.
Gagné 9-1 : fier !
Lu également ce week-end plusieurs post sur Facebook de coach qui félicitent leurs joueurs U9-10-12-14 de la victoire éblouissante sur des scores du style 10-0 ou 12-3. Félicitons effectivement ces joueurs et joueuses qui ont écrabouillé l’adversaire. Mais est-ce bien le but du jeu ? Ne devrions-nous pas insister plutôt sur la manière dont le résultat a été acquis, sur le courage des adversaires. S’il est du devoir de la Fédé d’éviter d’arriver à programmer des rencontres aussi déséquilibrées, il est du devoir des parents de faire en sorte que ce ne soit pas l’effort facile, le succès contre trop faible qui soit mis en avant. Comme le montre pas mal d’affiches à l’entrée des stades, ce n’est pas la Coupe du Monde, ce n’est qu’un jeu, nous sommes là pour éduquer…
Nous avions rencontré Piou Vanden Berghe qui avait mis dans ses tablettes pour la prochaine saison de salle le coaching arbitral et parental dans les prochains travaux de la Fédé. Ce coup de gueule est également valable pour le hockey de plein air.
Voilà de beaux sujets de réflexion…
Je veux réagir aux commentaires « coup de gueule sur… ». Ne soyons pas naïfs et n’embellissons pas le passé pour ce qui est du fair-play, du respect de l’adversaire. Les sarcasmes et moqueries des grands clubs vis-à-vis des petits ont toujours existé (sans réaction de la fédé) : moqueries sur le jeu pratiqué, les installations, les terrains, etc alors que de gros efforts étaient réalisés quoique nombreux en pensaient … mais sans aide des pouvoirs publics et même de l’ARBH (ça ne fera pas plaisir, je sais), les clubs de province avaient beaucoup de mal.
Officiant moi-même, en ma qualité de parent et manager d’équipe(s) de jeunes (U10-U12), régulièrement comme arbitre en salle et en plein air, je préciserais quand même que le bât blesse à plusieurs niveaux:
– en premier lieu, une absence cruelle de quelque résumé clair du réglement en salle: oui, il y a les « rules of hockey » de la FIH (en anglais, probablement pas évident pour tout le monde), il y a les vidéos de la Fédé pour l’examen théorique (dont l’accès est bloqué après 1 an – très pratique pour ceux qui veulent réviser plus tard) et quelques présentations en powerpoint qu’on peut trouver sur l’internet (surtout sur des sites de clubs hollandais, en néerlandais évidemment). A part cela, pas grand chose…;
– en ce qui concerne le réglement en plein air, on a au moins les résumés graphiques, assez pratiques pour une compréhension générale, mais qui ne couvrent par définition pas toutes les phases potentiellement litigieuses (exemple type: le jeu dangereux, souvent clair, parfois moins avec des interprétations diverses pour conséquence);
– ensuite, l’absence de volontaires pour arbitrer voire de passer les examens théoriques (obligatoires en salle), surtout regrettable de la part de ceux qui pratiquent eux-mêmes le hockey – les excuses sont parfois faciles (c’est fou le nombre de personnes qui prétendent ne rien comprendre aux règles et qu’on entend ensuite invectiver les arbitres pendant tout le match pour des kicks, backsticks, avantages non sifflés etc.) ;
– le manque de concertation préalables entre arbitres (surtout quand ils « représentent » chacun une autre équipe) est un autre problème (dans mon expérience, telle concertation permet d’éviter des interprétations diamètralement opposées (p.ex. sur les balles hautes en salle dans les catégories U9-U10) – idem pour la concertation pendant le match (ne pas voir un « kick » dans son cercle peut arriver à tout le monde, mais il ne coûte rien, en cas de doute, de consulter son homologue si celui-ci se trouvait en position « utile ») ;
– les mentalités/égos de certain(e)s, qui se sentent obligés de montrer qu’il sont les « chefs » sur le terrain (et qui ne se gênent pas pour siffler dans le cercle de l’autre ou de lancer des commentaires devant les jeunes) ;
– enfin, effectivement un manque de sportivité de certain(e)s, sur ou autour du terrain (j’ai gardé un très mauvais souvenir du comportement lamentable d’une entraîneuse d’une équipe d’U12B (je ne citerai pas le club, tout en précisant qu’il ne s’agissait pas d’un grand club, pour éviter tout cliché) en février dernier, qui avait réussi à transmettre sa rage à toute son équipe suite à un renversement de score, avec des propos carrément injurieux pendant et après le match et des sticks qui volaient de tous côtés après le dernier but…)