Le groupe des 10 a diffusé une note à tous les clubs de l’ARBH pour expliquer ses motivations. Cette note a été rédigée par le président de l’Old Club au nom de Namur, l’Orée, Langeveld, Wellington, Pingouin, Rasante, Polo, Uccle Sport, White Star.
Les inter-tires sont de la rédaction
Note en néerlandais cliquer ici
L’impossible championnat linéaire à 14 : Et si on ouvrait un vrai débat ?
Dix clubs ont souhaité ouvrir le débat et présenter leurs arguments pour maintenir 14 équipes en DH pour la saison 2021-2022 et passer à 14 équipes dans toutes les autres divisions de la Belgian League.
Lors du webinaire francophone organisé par la Fédération le 3 mai dernier, webinaire où nous ne pouvions, étrangement, ni voir les participants, ni voir les réactions écrites des participants, ces dix clubs ont été qualifiés par le CEO de l’ARBH d’« opportunistes ».
Aujourd’hui, ces dix clubs – rejoints depuis par d’autres – souhaitent sortir des controverses stériles et des jugements de valeur pour ramener le débat sur son seul et unique objectif : faire progresser le hockey. Ce qui ne peut se faire qu’en ouvrant le débat, dans le respect des points de vue et de tous ses intervenants c’est-à-dire ses membres. Explications.
Vers le professionnalisme
Il faut partir d’un préalable important : au cours de ces dernières années, la Fédération n’a eu de cesse de prôner le professionnalisme au sein de sa structure mais également au sein des clubs, faisant ainsi miroiter une nouvelle évolution du sport à l’instar d’autres sports collectifs professionnels (football et basket par exemple).
C’est ainsi que des réglementations très contraignantes ont imposé aux clubs des investissements extrêmement importants pour leurs infrastructure sportives, leurs terrains, leur sécurité ou encore en matière d’éclairage.
La dernière initiative dans ce sens est évidemment l’édifiante licence (copié-collé du foot, du basket et de toutes ses dérives) que tous les clubs de DH viennent d’affronter et dont on pourrait parler très longuement. Ce n’est pas le sujet ici.
Calendrier surchargé
Quoi qu’il en soit, on nous parle de professionnalisme mais lorsque quelques clubs proposent d’allonger le championnat linéaire pour le rendre encore plus attractif et motivant, la réponse manque singulièrement de ce professionnalisme. Et d’évoquer un calendrier overbooké comme seule explication au refus d’ouvrir le débat. Or, rien n’est plus inexact.
Il y a 52 week-ends (parfois 53) dans une année et le championnat linéaire à 12 couvre 22 week-ends plus 1 ou 2 éventuellement pour quelques équipes. Si l’on passe à 14 équipes en championnat, cela fait 26 week-ends, soit la moitié d’une année. Quid des autres week-ends ?
Si l’on prend se réfère au football en Belgique et en Europe, il suffit de calculer le nombre de rencontres dans les championnats linéaires d’Europe. Pour le top européen, comme l’est d’ailleurs le championnat de hockey en Belgique, cela représente 38 rencontres. Douze de plus que la formule à 14 que nous préconisons. En outre, pour la plupart de ces clubs de football, il y a les compétitions européennes, la coupe nationale (qui n’existe plus en hockey) et pour les internationaux, des programmes aussi chargés que pour nos champions du monde et d’Europe.
Comment les professionnels du football y arrivent ? Ils commencent plus tôt et ils terminent plus tard. Enfin, ils ne s’arrêtent pas avant le 15 décembre et recommencent dès la mi-janvier.
Certes, ils ne sont pas « bloqués » par des compétitions de salle et ne connaissent pas les périodes d’examens scolaires ou universitaires de janvier et de juin.
Les sujets tabous
Il faut donc aborder ces deux sujets tabous (les études et le championnat « salle ») ; ils sont loin d’être insurmontables puisqu’il faut simplement glisser 4 journées supplémentaires sur toute une année.
Concernant le championnat de salle, il s’agit d’un sport différent, d’une compétition différente même si la Fédération est le même organisateur. Des joueurs et des joueuses ne se révèlent qu’en salle et des joueurs et des joueuses arrêtent quand la salle commence. D’autres font les deux avec succès. Des joueurs et des joueuses peuvent passer d’un club en gazon vers un autre club en salle. Ce ne sont donc pas les mêmes équipes et un titre national en salle peut être gagné par des joueurs provenant de 4 ou 5 clubs différents en gazon. Il est donc aberrant de considérer que la compétition de hockey en salle doit suspendre le bon déroulement de la compétition de hockey sur gazon.
Si on veut conserver celle-ci, notamment les dimanches (on reviendra plus loin sur le Super Sunday), il suffit de programmer la compétition Messieurs et Dames le samedi pour la salle et le dimanche pour le gazon.
Concernant les études, si on veut jouer et évoluer dans une compétition de plus en plus professionnelle de haut niveau, souhaitée au plus haut niveau de notre Fédération, il faut, si on est étudiant s’adapter et s’organiser en conséquence. Quand les championnats reprennent début septembre, il faut bien que les étudiants en deuxième session s’adaptent de toute façon. En plaçant 4 journées supplémentaires, il est parfaitement possible que celles-ci n’empiètent que très partiellement sur la période de préparation aux examens.
Super Sunday
Le Super Sunday est une innovation récente dont peuvent, en fonction des dispositions du calendrier, profiter certains clubs. Aucun règlement ne traite de ce sujet. Il s’agit donc d’un avantage non négligeable pour les clubs qui, la même journée, peuvent recevoir tant en DH Dames qu’en DH Messieurs, des adversaires intéressants.
Le CEO de la Fédération a signalé qu’avec des compétitions à 14, certaines journées devraient se disputer en semaine et dès lors (on y reviendra), nuiraient à la pratique du Super Sunday.
Cette argumentation est relativement incompréhensible parce qu’en ajoutant deux rencontres à domicile en plus pour toutes les équipes de la Belgian League, cela permettrait donc deux Supers Sundays éventuels supplémentaires.
Si ce dernier était généralisé à tous les clubs de la Belgian League, de la DH à la D3, l’argument serait évidemment défendable mais à partir du moment donné où il n’intéresse que quelques-uns, on ne comprendrait pas pour quelles raisons il serait un obstacle à l’évolution de la compétition.
L’argument du Super Sunday a été soulevé parce qu’éventuellement, en passant à 26 journées au lieu de 22, certaines rencontres devraient se disputer en semaine et donc en soirée. Et alors ?
En soirée
Quel est le problème quand on sait que la Fédération a exigé de la part des clubs de mettre des éclairages performants ? On suppose bien que ces investissements obligatoires ne l’ont pas été pour la qualité des entraînements mais pour qu’on puisse effectivement jouer en compétition.
On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi en jouant par exemple le vendredi soir, cela nuirait au succès des rencontres. Cette saison, l’Old Club de Liège a, avant le confinement, joué 4 rencontres avec un maximum de 400 spectateurs. La seule rencontre qui a rempli les tribunes et refusé du monde, c’est celle du dernier vendredi soir du mois d’août. Les 3 autres qui ont suivi ont attiré entre 300 et 350 spectateurs et il n’y a eu aucune personne refusée.
Il y a quelques années, lorsque la formule du Super Sunday fut proposée par certains clubs, elle a connu certaines réticences avant d’être adoptée. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les rencontres jouées en semaine ?
Pas d’obstacle à 14
En résumé, il n’y a donc aucun obstacle sérieux qui pourrait empêcher la bonne tenue d’une compétition d’une Belgian League de 14 équipes dans toutes les divisions. D’ailleurs, paradoxalement, la proposition de la Fédération vise à réduire le nombre de matchs dans la DH. Or, en principe, pour la renommée et la médiatisation du hockey, cela devrait être l’inverse.
Le webinaire du 3 mai a montré la difficulté de la Fédération d’avoir un réel dialogue avec les Clubs. Nous espérons que cela n’était qu’une erreur et que, revenu à de meilleurs sentiments, la Fédération noue un vrai dialogue « de terrain » avec ses membres.
Pour terminer, et nous rappellerons gentiment au CEO de la Fédération les paroles de Jacques Dutronc dans l’Opportuniste : « Toujours du bon côté ».
J.F. BOURLET
Président de l’Old Club de Liège
Changer le réglement en fin de championat , sachant que le championat DH a été complet ???
Si c’est vraiment possible , ce n’est pas normal ! Dès lors je comprends mieux le mot opportunisme …
D’ailleurs je trouve que pour faire progesser le hockey , il faut qu’il y ait des équipes de DH qui descendent chaque année en D1 , pour faire justement progresser la D1 . Et que soit disant ces équipes seront trop fortes en D1 est probalement faux et dénigrant pour les autres clubs qui n’ont pas pu jouer cette saison.
C.Bekaert