Ce mardi matin dans La Libre, le CEO de l’ARBH était interrogé sur la récente divergence de vue entre les clubs, lesquels voulaient défendre la solution d’une DH à 14 alors que la Fédé voulait revenir à 12 équipes en DH. Serge Pilet défend le championnat belge prioritairement (lire ici « Si on doit choisir, la DH passe avant la Pro League ») et réfute le fait que l’ancien président Marc Coudron défendait plus les équipes nationales que le championnat belge. Le G10 et l’ARBH sont finalement arrivés à un compromis, le G10 abandonnant sa demande de DH à 14 en contrepartie d’une consultation des clubs sur les sujets qui se cachaient derrière sa demande.
Opportuniste
Serge Pilet avait été critiqué en traitant le G10 d’opportuniste : on pouvait effectivement clairement voir que les clubs descendants avaient tout intérêt à faire passer la formule à 14. Mathieu Bertrand, qui était le prote-parole du G10 rejette cette accusation : « Il ne s’agissait pas du tout de cela, mais bien de gérer le problème de la communication entre les clubs et l’ARBH. Les clubs ont des soucis sur plusieurs plans et cela s’est remarqué depuis des années. Pourquoi la Fédé ne consulté-t-elle pas les clubs. On est obligé d’organiser en groupe de pression alors qu’il suffit de nous consulter. Et alors, comme avec la THL, le G10 bloque le système. Notre souci, c’est d’essayer de sauver les clubs descendants : ces fameux clubs ascenseurs sont lésés alors qu’ils continuent à former des jeunes et qu’ils les voient partir pour d’autres clubs plus forts. »
Ouvrir un débat
Mathieu Bertrand est devenu le porte-parole de clubs qui constatent que la consultation des clubs ne se fait pas assez : « Si on ne l’ouvre pas sur des points fondamentaux, on risque de voir des blocages de plus en plus fréquents. Si Serge Pilet, que je respecte énormément, déclare que la structure des divisions nationales doit être 12/12/12, c’est son avis certes, mais c’est aux clubs à décider. Et c’est énervant de réduire le débat à ce 12 ou 14 : il y a autre chose derrière cela. »
Le pourquoi
Le G10 a demandé de passer la composition des divisions nationales à 14 pour plusieurs raisons.
D’abord, parce que les clubs ont progressé et que 14 équipes leur permettra de garder leurs jeunes et de leur offrir une perspective de jouer au top. On voit trop de transfert de bons jeunes des clubs avec de bonnes écoles vers les gros clubs, continuant de les appauvrir. « On a bien sûr une solution de trouver des mercenaires et de compenser avec de l’argent, mais ce n’est pas toujours possible et souhaitable. On pourrait alors parler de défrayer la formation des jeunes, mais ça je n’en veux pas. A 14 équipes, il y a plus de place pour garder nos jeunes. »
Ensuite, il fallait adapter la taille du championnat à celle de la progression du hockey belge. Il y a un problème de calendrier, il y a moyen d’adapter la structure du championnat.
Enfin, on veut le meilleur championnat du monde tout en acceptant des équipes montantes. La structure actuelle ne permet as aux équipes montantes de se défendre normalement dans la structure actuelle. « En créant la structure de la DH comme celle de la saison qui vient de se terminer, on a un premier tour de 13 rencontres qui permet aux équipes montantes de se mettre au rythme de la division. Et ensuite au second tour, elles repartent à zéro et on leur donne une meilleure chance de se défendre et éventuellement de se maintenir. Et pour le top 8, on a bien des rencontres de tout haut niveau. Dans les deux cas, on a des rencontres hyper-intéressantes, disputées et spectaculaires. Le système linéaire ne permet pas cette adaptation pour les clubs montants. »
Un compromis, vraiment ?
Le G10 s’est finalement aplati devant la Fédé. C’est ce qu’on aura entendu et serait la réalité du vote du 19 juin. « On pourrait croire cela. Mais ce n’est pas vrai. Avec la discussion qui a eu lieu entre nous d’abord, avec l’ARBH et la THL ensuite, on a mis au jour les problèmes qui se posent. L’ARBH nous a promis d’ouvrir le débat en septembre. Il ne faut pas oublier que tous dans les clubs nous sommes des bénévoles et que ces discussions prennent du temps : j’espère qu’il y aura du monde pour participer à la discussion. A la Fédé, il y a des professionnels qui sont là pour transposer nos besoins et qui pourraient trouver des solutions : attention, c’est facile de faire confiance à la Fédé et de les laisser faire; il faudra que les clubs soient attentifs aux solutions apportées. Dans notre hockey, on n’aime pas le conflit et il n’y a d’ailleurs pas d’intérêt à en avoir. On en bouge pas vite pour bouger bien. Non, le G10 ne s’est pas couché, mais il a préféré une solution intermédiaire; on a été pris par le temps. »
Comme l’annonce Serge Pilet dans l’article de La Libre, ce schéma 12-14-14 est bétonné pour deux ans. Rendez-vous en septembre pour les forums promis aux clubs.