Le Pingouin vient d’élire son nouveau président pour succéder à Renaud Fayt. Il s’agit de Luc Onana Alima.
Après ses études en Sciences mathématiques au Cameroun, Luc Onana vient suivre en 1990 un doctorat en Sciences Appliquées à l’UCL. C’est là qu’il rencontre Pascale qui deviendra son épouse et le plongera par elle et ses enfants interposés dans le monde du hockey. Des sports, il en a pratiqué une série. Principalement le squash, mais aussi, lorsqu’il était au lycée dans son pays d’origine, la lutte libre et le foot. Après son doctorat, il devint assistant en sciences Informatique, Mathématique et Algorithmique. Il partait quelques années en Suède où il devint directeur d’un centre de recherche en informatique à l’université de Stockholm. Il fit de nombreux voyages aux USA, boosté par de nombreuses publications qui attirèrent le monde scientifique. Il rentrait en Belgique pour se fixer à l’université de Mons tout en créant en 2009 la société Loa Dependable IT Systems qui a pour ‘core business’ de faire de la consultance stratégique.
Sortir d’une conversation avec le Dr Onana, c’est se retrouver plus riches de quelques évidences. Sa grande spécialité, c’est de partir d’algorithmes mathématiques pour concevoir des projets. Et chaque chose de la vie peut être transformée en projet. Dans une construction quelle qu’elle soit, il convient de s’arrêter pour réfléchir au pourquoi, au comment des choses. Avec Luc Onana, les choses deviennent évidentes après quelques instants d’échanges. Il a appliqué ses connaissances de base au développement et au conseil. Outre son exercice en tant que professeur d’informatique à l’Université de Mons, il a créé une société de consultance qui aide les entreprises à développer leurs projets.
« Diriger un club de hockey, oui on peut le faire via des algorithmes. Le Pingouin fait face à des problèmes. Lorsque l’on m’a approché pour diriger le club, j’ai mis un certain temps à me décider. Il s’agissait de moderniser le club avec la participation de tous. »
Onana s’est composé un large comité avec deux administrateurs par poste. « Chaque administrateur est issu d’une cellule. Je n’ai pas peur d’avoir trop de monde autour de moi. Il faut une masse critique pour pouvoir travailler. Je veux maximiser le résultat du travail des bénévoles et assurer une fluidité de l’information. Je suis reparti de la définition du club, une asbl qui veut promouvoir la pratique du hockey via un projet sportif porté par l’ensemble de ses membres. J’ai pu fédérer tout le monde autour d’un projet que j’ai mis un peu de temps à mettre sur pied; c’est pour cela que j’ai demandé de retarder la date de l’assemblée générale pour pouvoir présenter un projet fini. » Le nouveau président en était presqu’à dire que le plus gros du travail était fait.
Son chantier, il le divise en deux grandes parties.
1. Le projet sportif. « Je veux maintenir les jeunes talents au Pingouin. Il faut donc leur présenter un projet sportif solide, avec une mise en oeuvre menée de main de maître tout en gardant l’esprit de famille du club. La méthode Pingouin. Cela prendra du temps. Nous avons déjà une coordination sportive avec mes deux administrateurs en la matière, Matthieu Bertrand et Pauline Gillet. Je vais faire appel à des techniciens extérieurs pour mettre en place des méthodes de travail. Il faut des consultants extérieurs qui peuvent analyser et amener des nouvelles choses.
2. L’axe infrastructures et gestion des ressources. « On doit accueillir les membres et les équipes qui viennent nous visiter au mieux. Le cadre du Parc de la Dodaine est idéal. L’arrivée du nouveau club house sera certainement un point important de notre développement. Nous devons également développer des relations fortes avec la Ville. Le Pingouin est un des gros acteurs sportif de Nivelles. Pour tout cela, et au niveau infra – et donc son impact financier – , je veux appliquer une approche incrémentale. Ne pas aller trop vite, grandir suivant un indice bas, question de ne pas se casser la pipe et limiter les risques. La maîtrise de la complexité. » Le Pingouin possède deux terrains. SI le terrain du haut connaît des soucis de stabilité du sous-sol, il espère que cela sera bientôt réglé. « Nous sommes en discussion avec la Ville pour un troisième terrain; il existe plusieurs pistes. »
Les ambitions du Pingouin sont d’organiser à terme de grands événements internationaux. D’ici deux ans, ou même avant, le club sera à même de hoster un grand tournoi. « Les gens sont très motivés. Une meilleure gestion permettra de supporter de grandes choses. Nous serons un exemple. La santé financière du club est bonne. La manière de faire les choses va changer, cela c’est sûr et nous allons devoir nous adapter. Une première chose que j’ai constaté est la carence de gros sponsors. Nous avons pourtant à Nivelles des acteurs économiques importants. Nous allons les impliquer. On leur expliquera avant, pendant et après tout ce que nous allons réaliser. »
« Notre politique sportive sera de garder une stabilité. Nous voulons gagner, mais avec les gens du club, en respectant les adversaires, les arbitres. Nous les accueillerons d’ailleurs avec respect. C’est l’esprit du hockey. » A ce propos, Luc Onana a dû réagir après des incidents lors d’une rencontre de DH. « Il y a eu un manque de respect de quelques personnes. Cela a déteint sur le reste. Nous avons écouté puis, en cellule, chacun a tenté de trouver des pistes pour améliorer la tenue des supporters. Nous allons essayer de faire changer les choses mais de manière discrète. Ce genre de comportement irrespectueux est contagieux. Le même jour, j’avais rencontré ce genre de comportement ailleurs. Je suis pour aller vers la personne avec gentillesse ; cela est également contagieux. »
Ce papa de quatre enfants, dont le plus connu est Nelson qui joue en équipe première et également en U18, veut reconstruire l’équipe Dames qui s’est désintégrée juste avant qu’il n’arrive aux affaires. « Ca prendra au moins 4 ans. Je veux le faire avec un socle solide via une stratégie de formation de nos jeunes. Si nous pouvons offrir à nos jeunes un équipe bien balancée, avec si nécessaire des étrangers – et si on peut le faire -, un premier pas intelligent de l’objectif sportif sera atteint. »