La tâche de juge n’est pas la plus spectaculaire dans la panoplie de fonction à occuper dans l’organisation d’une rencontre de hockey.
Pourtant, celle-ci est devenue indispensable tant les choses vont vite en hockey. Le jeu s’est accéléré, le hockey s’est professionnalisé, les enjeux sont devenus importants, les arbitres ne peuvent plus tout faire seuls alors qu’il y a une vingtaine d’années, c’était ce même arbitre qui gérait tout.
Si les Belges avaient disparu du panel international, ils sont revenus en force et la création des MO (les fameux Match Officials) en Belgique a suivi celle qui a toujours existé en international : le juge.
Il y a quelques jours, un Belge s’est assis à la chaise de juge des rencontres de l’EHL. Christophe Lefèvre a officié lors de la moitié des matches et était pour le reste présent dans les couloirs du stade pour contrôler les équipes et le matériel, dont la fameuse courbure des sticks.
« Je suis arbitre depuis de nombreuses années et je trouve cela très enrichissant; j’ai besoin d’être sur le terrain pour continuer à sentir le hockey. D’autant que le niveau en Belgique a sérieusement augmenté et que c’est beau à voir. J’ai été appelé par Caroline van de Leur qui a initié cette fonction de MO et j’ai suivi des formations prodiguées par l’EHF. J’ai fait quelques matches en Belgique mais je préfère toutefois siffler en Nationale 1. Je me réserve cette fonction de juge pour l’international. J’ai débuté en coupe d’Europe III en Slovénie l’année passée. On y apprend beaucoup et certainement plus dans ces tournois dit « plus petits » qu’ici à Rotterdam où l’organisation est bien huilée. »
Le juge de l’EHL dispose d’un système bien en ordre à Rotterdam. Le marquoir, les systèmes de contrôle, les feuilles de match électroniques, le matériel : tout fonctionne comme sur des roulettes. « Ce n’est pas le cas dans les autres organisations et là, il y a beaucoup à faire. »
Le juge est noté après chaque tournoi. Comme pour les arbitres, il reçoit des avis : presté au-dessus de la moyenne, presté normalement. « Les autres avis, il ne vaut mieux pas les recevoir. « Lefèvre en est à deux tournois en extérieur et quatre en salle. Il insiste sur le fait que les juges belges soient représentés à l’international. « A l’hôtel des officiels, on a beaucoup de contacts avec les autres juges, mais aussi les arbitres et autres officiels. C’est important pour se faire une meilleure idée de tout ce qui doit se faire et tout ce qui s’est passé comme fait marquant dans les rencontres. »
L’objet essentiel de gestion du match est la tablette de gestion des informations, relié au marquoir : ce dernier est l’endroit sur lequel les 6.500 spectateurs ont les yeux fixés. A la table, un des deux juges a le temps à gérer, l’autre travaille dans le tms, un logiciel qui enregistre tous les faits qui interviennent dans la rencontre. « Gérer cette tablette est assez stressant car il ne faut rien manquer et cela exige une attention de tous les instants. »
Christophe Lefèvre est revenu de Rotterdam avec plein de belles images dans les yeux, dont les fameuses séances de shoot-outs où il a dû quitter sa chaise pour le klaxon…