En cette Journée Internationale des droits des femmes, il était intéressant de voir comment l’égalité homme-femme était appliquée au hockey. Et si des discriminations étaient relevées.
Hé bien non, il n’y a aucune différence entre les deux. Enfin si peu…
Un phénomène général
Le sport féminin est bien moins présent dans les médias que le masculin. C’est général. Deux exemples repris dans un journal sportif il y a peu. Lors de la remise du Soulier d’Or en foot, il y avait 6 pages consacrées à l’événement : 5,75 pour les Messieurs et un tout petit confetti en bas de la 6e page pour le soulier d’or féminin, annonçant que ce n’était pas Tessa Wullaert qui l’avait décroché, mais bien Janice Cayman. Autre exemple plus proche, une grande page cyclisme avec la mise en avant de la victoire d’un Slovène aux Strada Bianche, avec grande photo (et un Belge 8e), et sous, cette page, l’annonce de la victoire (historique) d’une belge, Lotte Kopecky, sur un petit tiers de page. Allez voir sur tous les médias, c’est la même proportion un peu partout.
Lié aux résultats
On ne peut nier que nos Red Panthers sont en retard par rapport aux Red Lions au niveau des résultats et de la qualité du hockey déployé par rapport aux autres nations européennes. Mais la Belgique se situe tout de même dans le top 5 européen féminin et notre championnat Dames Honneur entre tout doucement dans la catégorie des bonnes compétitions internationales. En tout cas, pas de quoi la bouder ou la faire passer au second plan. Pourtant, c’est bien ce qui se passe. Au niveau des journaux, c’est pratiquement le désert si ce n’est dans La Libre où la rubrique occupe 1/8e de la place le lundi tout en ayant une bonne place sur le web de la libre. On relèvera tout de même la parité réalisée dans le supplément de début de saison où La Libre a fait du quasi 50-50. Au niveau TV, seules les TV régionales s’intéressent aux Dames avec BX1 et TV Com qui relayent régulièrement en direct des rencontres Dames de Bruxelles et du Brabant Wallon. A niveau national, seules 3 rencontres Dames seront reprises par rapport aux rencontres Messieurs dont une est diffusé chaque dimanche. Heureusement, les rencontres des Red Panthers sont diffusées au même titre que celles de Red Lions; et là, il n’y a plus de discrimination. La diffusion est bien liée aux résultats et les Lions ont entraîné les Panthers dans le même bateau médiatique, les Lions en proue, les Panthers en poupe.
Des stars
Sur nos chaines nationales, on voit depuis quelques années l’arrivée de chefs de plateau ou de rubrique féminines. Deux femmes dirigent les débats en foot : Christine Schréder à la RTBF et Anne Ruwet à RTL. Comme consultante lors des rencontres de hockey, Anouk Raes et Jill Boon sont aux côtés des commentateurs masculins. Sur les autres chaînes, on met des femmes pour faire joli, mais rarement pour leur confier les rênes de l’émission. Il n’y a rien à faire, cela reste difficile. Nous avons pourtant de réelles stars féminines. Prenons simplement Laurine Delforge, la meilleure arbitre du monde.
Pas assez de femmes
Le sport reste une affaire de mecs : c’est ce qu’on entend souvent dire. Pourtant, l’équilibre est en train de changer. A la Fédé et dans les Ligues, il y a une obligation d’une certaine mixité. Dans les 3 conseils d’administration, il y a au total 26 administrateurs (dont 3 présidents, 2 directeur, 1 CEO) répartis comme suit : ARBH (7/3), LFH (9/3), VHL (9/3); certains font double emploi entre les 3 entités. Au total 26 personnes dont 7 femmes pour 19 hommes. Au niveau des clubs, Dominique Jamar, Isabelle Frankignoulle, Sara Bussière et Laurence De Meeus doivent se sentir bien seules à la réunion des présidents. On est tout de même loin de la Fédé d’il y a 30 ans lorsque le président d’alors demandait à Astrid Vervaete de représenter les femmes au sein des rouages de la direction : elle devenait la première à tenter de représenter les besoins des femmes au sein de la Fédé. Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, il y a encore une grande disparité. Par défaut de candidates pour occuper les fonctions les plus hautes, pour se trouver aux postes stratégiques, que ce soit dans les directions ou dans les médias. Le championnat dames restera toujours en retrait de celui des messieurs, dans une programmation défavorable et/ou annexe.
Pourtant elles valent mieux, non ?
Dominique JAMAR est présidente du Hockey Namur depuis novembre 2014, ce qui en a fait la première présidente de Belgique (TBC). Elle assistait aux réunions de la THL jusqu’à ce que Namur décide de ne plus y aller. Et à la LFH, il y a bien 4 administratrices.
Bien évidemment ! Comment ai-je pu l’oublier…