Les clameurs se sont tues après l’élection de Tayyab Ikram à la tête de la présidence de la fédération internationale. Et donc après l’échec de Marc Coudron.
Pas l’échec de Coudron
Si on parle du double échec de l’ancien président belge, il faut le relativiser. On doit plutôt parler de l’échec de la fédération européenne par rapport aux autres fédérations continentales, lesquelles ont voté d’un seul homme, sur l’injonction des 4 autres présidents des Fédés asiatique, africaine, océane et panaméricaine, pour Ikram.
Les chiffres sont clairs : si on fait les compte des voix des différents continents, on arrive exactement à la somme des européens contres les 4 autres fédés du reste du monde.
Loin de nous de jeter l’opprobre sur Tayyab Ikram qui nous semble à priori un homme plus universel et plus ouvert que son prédécesseur; et ce n’est pas simplement parce qu’il a joué à l’Old Club/en fait au Standard. Mais il est quelque part coincé par les engagements pris par l’équipe précédente. Si Marc Coudron avait été élu, il n’aurait pas nécessairement pu supprimer d’une simple signature la Pro League. Il n’aurait pas non plus pu résorber en un geste les millions de déficit réel de la FIH. Le passage du tout aux supporters à tout aux sportifs aurait été un processus de longue haleine.
Le job de la EHF
C’est le hockey européen qui est donc face aux autres fédés continentales. C’est donc lui qui doit défendre le modèle défendu par Marc Coudron. L’EHF doit donc démontrer au reste du monde que notre système est le bon et pousser les pays à mettre en place des compétitions nationales, engendrant du même coup la multiplication des clubs et l’augmentation des membres. Là où Batra et son équipe a fait fausse route, c’est de croire qu’en restent un petit sport à moins de 10 millions de pratiquants (le chiffre doit être vérifié), il continuera à s’imposer comme sport olympique. Des 144 pays membres de la FIH, seulement 95 en Messieurs et 78 en Dames possèdent un classement sportif et au sein de ces pays, 73 en Messieurs et 63 en Dames ont réellement joué des compétitions ces deux dernières années. C’est évidemment très ennuyeux de voir des pays potiches au sein d’un fédé internationale qui se veut dynamique.
Le job de l’ARBH
Et la Belgique dans tout ça ?
Notre pays est un des fondateurs de la FIH et a toujours occupé une place prépondérante dans le dynamique des FIH et EHF. Mais seulement jusqu’à la fin du siècle dernier. Depuis 20 ans, on peut compter sur les doigts d’une main les Belges qui ont officié au sein des deux fédés. Et c’est une grosse erreur que de s’en être éloigné. Certes, grâce à l’une ou l’autre personnalité de notre Fédé, nos équipes nationales ont pu se montrer sur le plan mondial; ainsi, elle a pu monter des organisations de grande envergure, comme l’euro de 2013 ou celui de 2019. Mais elles ont coûté un fameux paquet de millions à notre pays. Et ce sont les fédérations internationales et les autres pays qui ont profité de notre bonté pour participer à de belles compétitions. On dira la même chose des Pays-Bas. Seule l’Inde a fait un gros effort grâce à des mégas sponsors… et à Batra. Et on relèvera aussi l’Angleterre qui a reçu les JO en 2012 et la France qui fera de même en 2024. On ne demande pas de récompense, mais une certaine justice. Il est évident que les pays de la réussite doivent pourvoir aussi la partager : les petits pays comme le Vietnam ou le Népal pourraient également se développer, avec notre soutien et nos méthodes.
Des représentants belges à l’international
Là où l’ARBH doit absolument s’investir, c’est dans la création d’un « ministère des affaires étrangères » qui enverrait des représentants au sein de la FIH et de l’EHF. Cela nous aidera entre autre à renforcer notre modèle sportif et la structure club qui fait le succès du hockey dans notre pays. Cela pourrait aussi augmenter notre présence arbitrale Messieurs en international : depuis le retrait de Greg Uyttenhove, c’est le désert. On peut espérer que Sébastien Michielsen, brillant siffleur de la finale de la Nations Cup, reçoive une belle promotion. Les arbitres belges sont très bien vus au niveau international, mais à un moment, il faut qu’il soit poussés…
La défense des championnats nationaux, qui a donné lieu à la création en Belgique de la THL et au niveau européen de la EHCO, passera mieux si les membres du Board et des différentes commissions sont parties prenantes dans des pays où le hockey est un succès. L’international étouffe nos clubs, il faut le faire savoir. Alors, il faudra que, rapidement, notre président Patrick Keusters et son grand orchestre envoie quelques musiciens dans le concert international. Et que la présidente de l’EHF Mme Marijke Fleuren mette sur pied une comité pour étudier cet énorme choc Europe-Monde qui s’est passé lors de l’élection de Tayyab Ikram avant que le clash n’arrive et qu’une scission plonge le hockey dans une crise plus profonde encore.
La démocratie
Loin de nous l’idée de revenir au suffrage censitaire ou capacitaire : un pays égale une voix, oui, mais encore faut-il que chaque pays joue le jeu de l’extension du hockey. Si des pays sont des coquilles vides, il faut faire quelque chose pour les inciter à se développer… Au nouveau président de prouver qu’il a un système pour y arriver !
Bonjour Philippe, ce n’est pas à l’Old Club que Tayyab a joué, mais bien au Standard!…
Analyse détaillée et pertinente de M.Demaret.
Messieurs de la Fédé à vous de jouer
René DAUTEL
Je crois que tu as oublié Laurine Delforge -qui a arbitré la finale au J.O…..2 fois-, Céline Martin-Schmets et une floppé de jeunes qui font une ascension filgurante dans l’arbitrage international…. dans ton désert. Cela vaudrait peut-être un petit rectificatif.
J’ai indiqué, après correction, qu’il s’agissait des arbitres Messieurs.
Pour Laurine, il s’agit d’un phénomène rare.
Il y a plus d’une vingtaine d’arbitres internationaux qui peinent à percer…
Mais merci de le relever…
Il est vrai que le principe d’un pays = une voix semble inadapté.
Il faudrait trouver un moyen de pondérer ce système de sorte que les pays les plus actifs au niveau hockey (nombre de clubs, championnats, classement mondial) puissent avoir une ou plusieurs voix supplémentaires pour compenser.
Compliqué peut-être mais pas impossible. Where there’s a will, there’s a way!!