Oui, OK, je l’écris cet édito : merci de m’avoir poussé à résumer vos pensées et vos demandes par rapport à cette crise inédite.
Vous êtes tous déconcertés par les mesures ou non-mesures en tout sens décrétées par les différents ministres des sports, par les administrations des sports et par les trois entités de notre fédération. Alors que tous les sports ont arrêté leurs compétitions, le hockey est comme ce petit village gaulois : il résiste. Avec l’assentiment de beaucoup de monde qui veut continuer à pratiquer son sport mais aussi en se foutant pas mal des demandes de précaution de la Fédé et des clubs.
Où se contamine-t-on?
Ce n’est pas sur le terrain pendant les matchs que les joueurs se contaminent. S’il n’y a pas d’études scientifiques à ce sujet, les échos et infos sur les contaminations confirment bien que c’est avant, après, pendant le covoiturage et dans les petits diners d’après match entre équipiers que les contaminations du hockey ont eu lieu. Je n’ai pas retranscrit ce téléphone d’un parent furieux qui décrit les atmosphères dans les clubs qu’il a visités ces dernières semaines ; rien n’a changé par rapport à l’année passée, l’ambiance est toujours aussi festive, sans aucun respect des consignes de sécurité : « le hockey est rétif à la discipline et au respect des règles. Et personne ne joue au policier pour faire respecter les règles. C’est dans nos gènes, c’est dans notre non-éducation. » Ce parent n’a pas tort, cela fait longtemps que je réclame un Quality Control et la seule réponse que j’ai eue est qu’on n’est pas à l’armée ici ! A quoi bon établir des règles si ce n’est pour ne pas les suivre.
La peur du virus
En attendant, la contamination s’est emballée et de plus en plus de parents rechignent à voir leurs enfants participer aux compétitions. Des coachs voient de plus en plus les parents refuser de covoiturer. Des équipes ne veulent plus se déplacer; elles tentent de faire remettre les matchs, règlent à l’amiable la tenue du match ou même le résultat. La peur du forfait infligé par l’ARBH est bien présente. Il nous faut accepter cette volonté des parents de protéger leur enfant et de se protéger eux-mêmes. Une des craintes exprimées est de voir la fédé ne pas reprogrammer les rencontres remises, comme cela l’a été trop souvent par le passé. Ce responsable sportif nous expliquait que les mois de décembre et janvier sont tout à fait disponibles pour prolonger la compétition et faire jouer tous les matchs. Nul doute qu’on est parti aujourd’hui pour la remise de toutes compétitions pendant un mois et qu’il faudra reprogrammer.
Eviter la révolte
Les membres (et leurs parents cotisants) ont déjà été soumis à une rude épreuve la saison passée en payant une cotisation complète pour une demi-saison (un peu plus tout de même). Payer une nouvelle cotisation complète pour voir cette saison à nouveau coupée ne passera pas. On peut s’attendre à des demandes de remboursement auxquelles les clubs ne pourront pas répondre, eux qui sont déjà fortement touchés par l’arrêt du fonctionnement des bars. Les membres ont droit à un fonctionnement du hockey de septembre à mai, soit 9 mois. Les clubs sont prêts à trouver des solutions en interne (avec des compétitions inter-équipe du club même), le temps que les chiffres de la contamination redeviennent plus raisonnables. Ils attendent de la Fédé qu’elle conserve la saison complète, en la reprogrammant dans les nouvelles plages disponibles, sans aucune remise. Cela demandera un gros effort de reprogrammation. Il faudra éviter à tout prix une révolution des membres qui, autrement, risquent de quitter ce sport qui ne les respecte pas (!!).
Il est évident que lorsque l’on pa8e 600 à 800 euros de cotisations pour jouer 10 matchs, il va falloir que les clubs et la fédération soient inventifs pour proposer un semblant de saison complète à leur membre.
Il est comprehensible que les clubs sont en difficultés… mais pourquoi la saison dernière n’ont ils pas mis leurs joueurs pros en chômage temporaire comme certains clubs de foot ( même de D1 !) ?? Il faut être imaginatif…autrement tous le monde sera soit en faillite, soit dégoûté.