Il s’en est fallu de peu pour que le retour à la compétition des Red Panthers soit un succès. Même un gros succès. Les Belges ont tiré sur la transversale de l’Australie pour le 1-1. La tête de la poule était possible en forçant le nul face à l’Espagne. Il suffisait de marquer un seul des pc contre la Corée et les demi-finales étaient dans la poche… et même plus.
Au contraire de cela, la Belgique termine dernière de la compétition des qualifiés et n’est même pas sûre d’aller en coupe du Monde. Elle vient de confirmer qu’elle est à sa place dans le ranking mondial, terminant le tournoi avec deux victoires, cinq défaites dont deux nuls et défaites aux shoot-outs, trois pc marqués sur 28, et une impression générale d’impuissance lors des vraies rencontres décisives. Des résultats qui détruisent la belle image que l’équipe avait réussi à construire dans les trois rencontres initiales. Et des défaites ruineuses sur plusieurs plans, non seulement pour les caisses de la Rasante, de l’ARBH, de Woluwé-saint-Lambert et de Visit Brussels, mais aussi pour le moral des troupes et du hockey féminin.
Qu’a-t-il manqué à nos Red Panthers pour briller à l’issue du tournoi ?
Une fois de plus (et en guise d’excuse), on nous a annoncé une équipe rajeunie, avec cette fois-ci 6 nouvelles joueuses au compteur vierge de toute compétition officielle. Alors que toutes les nations présentaient des équipes renouvelées, la Belgique s’est à nouveau singularisée avec pas moins de 12 joueuses ‘espoirs (FIH -23 ans)’ alors que les autres pays n’en présentaient tout au plus que 6. La Belgique n’est pas à même de présenter ne fut-ce qu’une seule fois une équipe mûre ! Le mal belge.
En regardant les stats, on voit que depuis au moins 5 ans, les staffs belges n’ont pas trouvé un seul pc efficace. Ils se sont enfoncés aveuglément dans les mêmes phases qui ne sont efficaces qu’en championnat de Belgique contre des équipes faibles. Jamais, oui, jamais une phase. Seule éclaircie, le sleep de Versavel. Alors qu’à Kontich, au qualificatif olympique, les joueuses montaient sur le terrain avec confiance, ici, on a senti l’impuissance et le manque d’assurance jusque dans les tribunes. Le manque d’un coach mental ?
Oui, l’équipe belge était prête pour son tournoi : la preuve, les trois belles prestations d’entrée. Non, elle n’était pas assez prête pour un tournoi de haut niveau. Une joueuse du cadre soulignait avant le début de la World League le manque de rencontres de haut niveau lors de la préparation. Il est vrai que depuis Brasschaat et la malheureuse élimination des JO, les Belges n’ont participé qu’à un seul tournoi en deux ans, en Irlande – et encore contre des équipes moins bien classées qu’elles tout en se vantant d’une brillante médaille d’or. Rien en Belgique pour montrer ce qu’elles savaient faire, pour faire leur communication et pour amener du monde au Stade Fallon. Ce qu’il leur fallait, c’était des tournois contre des équipes du niveau de l’Allemagne, des Pays-Bas. Et pas des matches en chocolat.
Recommencer à la base
Pour amener nos joueuses au haut niveau, il faut une bonne base. Large. C’est le championnat qui la fournit. Ce sont les clubs. Surentraîner les 22 du squad des Red Panthers, c’est les fatiguer. Physiquement, mais aussi et surtout mentalement. Alors qu’à la fédé, on réclame le passage de la division Honneur à 10 voire à 8 pour laisser la place à l’équipe nationale, on s’entête à placer les matches les plus intéressants dans un mouchoir de poche. Et à liquider les finales en moins de 24 heures ! Là pourtant se trouve une occasion en or de générer des matches de haut niveau.
Oui, il est vrai que jouer un Braxgata-Parc (la saison passée) ou un Waterloo Ducks-Orée (la saison prochaine) n’apporte pas grand chose aux équipes du top. Par contre, ces matches valent de l’or pour les petites équipes qui doivent mesurer le fossé qui les sépare du top. C’est là aussi que revêt une importance majeure la coupe du Belgique qui servait de promotion pour le hockey.
Non, il ne faut pas multiplier ces matches déséquilibrés. Oui, il faut jouer pour s’améliorer. Réduire un championnat de Belgique à 16 rencontres n’a aucun sens, sportivement parlant. Il faut jouer beaucoup et de matches à enjeu.
Oui, il faut multiplier les matches de haut niveau. Créons un play-off final long, dur. Organisons des finales en au moins trois manches. Pour offrir aux équipes nationales des joueuses déjà plus prêtes qu’elles ne le sont. Obligeons les clubs à participer aux coupes d’Europe, pas comme cette année.
Les Red Panthers 2017
Ne jetons pas la pierre aux 18 qui ont donné le meilleur d’elles-mêmes à cette World League. Offrons-leur ce supplément qui leur a manqué. De toute façon, nous n’avons pas le choix.
Souvent d’accord avec les analyses de Philippe Demaret, mais pas trop cette fois-ci. Pour la première fois depuis que je suis le hockey féminin, j’ai observé un brin de fond de jeu, pas uniquement basé sur des passes transversales ou sur une ou deux individualités. Des Panthers aussi qui physiquement ne sont plus en excédent de poids et sont sur la bonne voie pour devenir des sportives de haut niveau. Elles peuvent – et ce n’est pas un détail – affronter le top mondial sans être quasi sûres de se prendre un râteau à 2 chiffres. Les résultats à La Rasante le prouvent… Quant au surentraînement, contredis deux paragraphes plus loin par le manque de compétition, je pense qu’il ne faut pas mélanger les rôles (coachs/observateurs).
Hey Tech, il n’est pas écrit que les Panthères n’étaient pas physiquement en forme. Elles ont progressé, mais les autres équipe aussi. Et quand on voit certaines joueuses rattrapées à la course ou incapable d’en rattraper une autre, on se dit que tout n’est pas parfait. A Kontich, elles n’ont pas non plus pris 9-0. A Brasschaat non plus ! Mais elles ne sont pas capables de tenir un tournoi entier.
Moi, je trouve que cet édito est un beau résumé de la situation : il faut des entraînements, mais surtout des matches à enjeu. Et je suis inquite avec ces filles qui n’ont pasp ris de vacances depuis 10 ans !
Quel retour sur investissement réel (financier surtout) ont fait évoluer les équipes nationales.
Certes il y a une médaille aux JO mais ensuite …. un championnat belge : le meilleur européen pour l’un et le plus faible pour l’autre …
Quels sont les cadres valables et capable pour emmener une bonne équipe à un super niveau européen? Peu…
On se plaint de PC et shoot-out ? Mais il y a t-il un spécialiste belge qui pourrait solutionner cela?.
Ce mal Belge, pour moi, n’est pas réel; faut trouver les bons cadres qui pourrons enseigner cela c’est tout.
Dans chaque métier, (car sportif pro est un métier), il faut être entouré de spécialiste : le rugby est un bon exemple il y a des spécialistes de chaque secteur de jeu avant, mêlée, touche, drop…
Mais même avec cela l’équipe de France de rugby est dans le même questionnement que toi.
http://video.rugbyrama.fr/rugby/test-match/2017/video-test-match-pourquoi-le-xv-de-france-va-mal-et-pourquoi-c-est-inquietant_vid987565/video.shtml
Quel beau résumé de la situation ! Tout y est. Oui, nos filles font de gros efforts, même plus intenses que nos hommes. Mais sont-elles bien encadrées ? La sortie de Boomgaardt n’a pas été expliquée par l’arbh. Mentalité hollandaise contre mentalité belge ? On nous cache des choses
Pendant trois jours, nos Red Panthers ont réussi à nous faire croire en elles. Puis tout s’est déréglé. Dans ce genre de tournoi, le début ne sert à rien. C’est aux quarts de finale qu’on voit les vraies équipes. Rien n’a changé proportionnellement à la précédente world league : aux moments cruciaux, nos joueuses ne sont pas là. Et je ne vois pas de réaction au bord du terrain pour relancer la machine, ni sur le terrain un leader pour donner des ordres. Le smatches sont-ils bien préparés?
On a bcp trop joueuses dans l’équipe qui jouent de manière stéréotypée en n’apportant aucune intuition, fantaisie ou créativité
De bons petits soldats créés par Pascal Kina qui font bien tout ce qu’on leur dit
Il faut du talent et des caractères !