Albert Camus : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde »
La crise qui touche le monde entier a mis toutes les activités sportives sur la touche. Notre championnat a été interrompu et sur base de certaines prévisions qui annonçaient l’impossibilité de jouer en mai, les décisions sont tombées. Pas de titres, pas de descendants, des montants et une compétition adaptée pour l’année prochaine, sous réserve d’acceptation de la formule par la prochaine assemblée des clubs. On reprendrait fin août, profitant que l’été sera exempt de compétition.
Sauf que rien n’est encore défini sur l’évolution de l’épidémie. Le Gouvernement a parlé d’un déconfinement progressif à partir du 3 mai et tout le monde se met à rêver de reprendre le chemin des clubs et des terrains. Et là, il nous faut raison garder et se rendre à l’évidence que les choses ne seront pas aussi simples. Car il faut bien se mettre en tête qu’on ne sait toujours pas si un infecté ne pourra pas être réinfecté. Que toute personne qui n’a pas fait la maladie pourra la faire. Et que toute personne qui n’a pas fait la maladie reste en danger. Jusqu’à ce qu’arrive le vaccin (en principe pour la compétition 2021-2022). Que va-t-il se passer si les 18 joueurs d’une équipe et son staff se remettent à l’entraînement ? Qui a fait le Covid-19, qui ne l’a pas fait ? Que se passera-t-il lorsque de nouveaux cas se présentent dans une équipe ? Et bien sûr, il faut multiplier le cas par le nombre d’équipes qui vont se rencontrer, en championnat ou en rencontres d’entraînement ? Il est sûr qu’on irait alors vers un rebond, avec un nouveau confinement. Avec des joueurs infectés et obligés de rester écartés des stades, la compétition sera-t-elle équitable ? Beaucoup de questions pour un avenir incertain et en tout cas pas de certitude quant à une reprise, même à huis clos, du championnat.
Les décisions
En fin de compétition, l’ARBH a pris des décisions concernant les montants. Un peu vite semble-t-il car les clubs de Nationale 3 ne sont pas d’accord avec l’accession de Huy en Nat 2. Et peut-être trop vite pour les autres décisions. Que va devenir le KO16-2020 de l’EHL ? Pourra-t-on voyager en octobre pour un hypothétique premier tour de l’EHL 2021 ? Qu’en est-il de la Pro League où tout est en suspens : la FIH n’a pas annoncé autre chose qu’un gel jusqu’au 17mai ; la Fédé n’a pas remboursé les tickets et la suite de la Pro League reste à l’affiche alors que toutes les grandes manifestations sont interdites jusqu’au 31 août. La compétition belge 2020-2021 pourra-t-elle reprendre en septembre ; loin d’être sûr ! Les joueurs étrangers ne pourront peut-être pas revenir en Belgique. Il faut bien sûr tout prévoir comme si on revenait à la normale. Mais il faut également prévoir une nouvelle situation de crise qui reviendrait avec une nouvelle intensité. Si le Gouvernement n’avance qu’à petit pas, c’est bien parce que la situation évolue de manière totalement inconnue et que nul ne sait réellement ce qui se passera d’ici deux semaines, un mois, 3 mois… Alors, le hockey doit lui aussi tempérer ses décisions et prévoir plusieurs scénarios, allant du plus optimiste au plus catastrophiste; ce dernier n’étant simplement que celui qui oblige les personnes âgées ou à risque à rester chez elles jusqu’à la fin de l’année.
N’allons donc pas trop vite dans les décisions et la programmation et prévoyons des alternatives au cas où le Corona nous jouerait encore des tours.