La Pro League est finie. Ouf ! « On » va pouvoir enfin se reposer. « On », nous, eux, enfin pas tout le monde… Les Red Lions et Red Panthers vont prendre deux semaines de congés mille fois mérités. Les staffs vont un peu se reposer. Les spectateurs aussi ; enfin, pas tous.
Si la Pro League nous a amené pas mal de satisfaction, elle n’a pas atteint tous ses objectifs. L’idée de la FIH était d’offrir des spectacles de haut niveau sur toutes les télévisions, partout dans le monde, de présenter des spectacles de haute qualité dans les pays où les équipes nationales se présentaient à domicile.
On ne reviendra pas sur les terribles déplacements que les équipes ont dû se farcir : pour le futur, les équipes diviseront ces déplacements par deux en disputant les matches aller et retour dans un seul des deux pays. Et pour 2020, Jeux Olympiques obligent, il n’y aura pas de Final Four : le titre ira directement au vainqueur du round robin.
Nos internationaux ont été jusqu’au bout de leurs forces et on mesure déjà les dégâts chez certains. On verra plus tard, et notamment lors du prochain championnat quel sera leur état de forme. Si on doit admirer leurs prestations, on peut aussi aspirer pour eux à un peu de repos. C’est d’ailleurs le souci constant des staffs.
La grosse déception de la Pro League est la faible assistance aux rencontres. Nombreux sont ceux qui ont choisi de pas assister à tous les matchs : trop, c’est trop. D’autant qu’en août, il y a le traditionnel championnat d’Europe qui, lui, donne droit à un titre et un ticket olympique. Nombreux sont ceux qui ont décidé de ne dépenser ces sommes appréciables que pour assister à l’Euro. Pourtant, la Belgique ne s’est pas trop mal défendue en terme d’assistance en arrivant à une moyenne de 2.000 spectateurs par session. En tout cas, nettement moins qu’espéré. Les Pays-Bas ont fait mieux et l’Angleterre n’a également pas à rougir de son assistance. Ailleurs par contre, c’est le désert. Le pire fut en Allemagne un mercredi soir devant des tribunes désertes, alors que l’Allemagne est un grand du monde du hockey. La Chine a joué devant des stades vides, le Japon également (voir photo).
L’explication est simple : le hockey est suivi par ses pratiquants ou ex-pratiquants et n’a pas de public hors de ceux-ci. La base des suiveurs vient des clubs. Dans les pays où il y a beaucoup de clubs, il y a beaucoup de public. Là où il n’y a pas de vie hockey au travers de structures sociales, il n’y a pas de demande pour voir le hockey.
Si on veut augmenter la venue de spectateurs à des rencontres, il faut aussi passer par les médias. Notamment par les journaux, mais aussi par la télévision. Et là malheureusement, c’est un chemin peu efficace. Car les rencontres sont diffusées sur des télés payantes ; or si on veut faire croître le hockey, il faut le diffuser pour le grand public et sur les grandes chaines. Le commun des fans de hockey a d’ailleurs allègrement déjoué le blocage géographique imposé par ces chaînes (malheureusement pour ces dernières).
Trop peu de hockey tue aussi le hockey
Revenons à la base du hockey : le club. Les championnats nationaux sont devenus squelettiques, se limitant à des compétitions cette saison du 2 septembre au 1 novembre et du 17 février au 31 mars, plus les play-offs disputés sur 3 week-end entrecoupés de relâche. Soit 4 mois et demi où les spectateurs doivent se mettre en marche à deux reprises pour rejoindre les stades. Et c’est à ce moment-là que se créent la base des suiveurs de notre beau sport. Trop peu pour créer un « Tribe » ; certains clubs réussissent ce challenge, la majorité pas.
C’est entre ces deux extrêmes (trop de Pro League, trop peu de championnat) que navigue un public qui est basé sur le même socle de personnes : les familles et les ami(e) s des joueurs/ses sur le terrain. Alors quand on sait que le hosting de la Pro League à Uccle et à Wilrijk aura coûté plus d’un demi-million d’euros, on peut se demander s’il n’aurait pas été plus productif de consacrer cet argent à continuer à développer les clubs. Et pour les pays où le hockey est absent, sauf via ses équipes nationales, ne serait-il pas temps à la FIH de mettre en place un modèle copié sur celui des pays européens, et de mettre les moyens dans des championnats nationaux. Avec les JO, la Coupe du Monde, les championnats continentaux, on a assez de hockey international !
Tout à fait d’accord avec ce point de vue. Il faut reprivilégier le championnat et surtout ne pas tuer nos internationaux pour une multitude de rencontres et de longs déplacement (merci aussi pour la planète quand on envoie deux équipes en Chine ou en Australie pour une seule rencontre !!). L’objectif de la pro league semblait financier mais sportivement il n’a pas réussi son pari. A revoir d’urgence et vivement les championnats du monde, d’Europe et bien sûr les JO.