Revenons un peu à la base du sport.
Le sport
Le premier est celui qui gagne. C’est celui qui franchit en premier la ligne d’arrivée. Pour une course à étape, c’est celui qui aligne les meilleurs temps, ou les points, ou les places, tout au long de la compétition. Pour les sports d’équipe qui jouent un championnat, c’est celle qui est la plus régulière.
Le marketing
Cela, c’était au début. Avec les temps modernes, on a affiné les règles, on a fait appel à des préparations de plus en plus poussées. Pour créer un entourage, il a fallu à un moment donné payer des spécialistes. Pour cela, il a fallu des mécènes, des partenaires, des sponsors. Ces derniers ont demandé un retour (pas au début, hein : c’était alors pour la beauté du geste…). Sont venus alors ceux qui organisaient les événements et qui ont créé des rassemblements qui allaient être vus, d’abord avec beaucoup de spectateurs, puis via les médias et finalement la télévision. Qui a alors demandé des adaptations; d’horaire, puis de formule pour amener plus de spectacle. Et on a changé les modes de compétitions, en négligeant l’aspect sportif. Ce qui a donné naissance aux play-offs.
La majorité
Et le sportif dans tout ça ? Une fois mis en place le schéma de compétition qui convenait au marketing et à certains médias, on a alors demandé l’avis des sportifs. Qui sont tous revenus aux bases en demandant un championnat en ligne; ça c’est pour le hockey. Mais on ne leur a pas demandé leur avis sur le système final qui faisait place au spectacle. Ah si, on a demandé s’il fallait supprimer le play-off; et la majorité a dit non. Bien évidemment. Car les deux premiers du championnat ne sont pas la majorité : ceux qui auraient raté ces deux premières places obtenaient ainsi une seconde chance… et ils sont la majorité : ce sont tous les autres…
Des solutions
La solution sportive, éthique, équitable, elle existe, mais elle demande du temps. Car pour faire de beaux play-offs (revenons à sa définition : mettre les meilleurs ensemble pour se disputer un titre dans un mini-championnat), il faut disposer de plusieurs week-ends pour ne pas tout jouer sur un coup de dés. Actuellement, et on en revient toujours au même problème – la place des exigences démesurées du calendrier international et de la préparation des équipes – , le Monsieur Calendrier de la Fédé ne reçoit qu’un ou deux week-ends pour caser ces ennuyeux play-offs. Jouer une montée comme cela se fait en nationale 1 (« finalement, le titre, on s’en fout ») en deux matchs alors qu’on a patienté pendant 6 mois (avec 3 mois d’interruption au milieu de la compétition) pour arriver dans les 4 premiers, cela démotive le sportif. Jouer le titre suprême en un week-end avec tous les aléas de la forme du moment, des blessures, des indisponibilités, cela relève presque d’une loterie.
Retour aux bases ?
Les anciennes structure avaient créé le championnat ET la coupe, avec chacun son charme, sa légitimité : on avait le temps de tout jouer à son aise, sans double week-end et avec autant de monde qui assistait à ces deux compétitions. Aujourd’hui, on n’a plus le temps de faire tout cela… Et si on revenait aux bases ?
Bien ok avec toi Philippe !
Votre éditorial est assez intéressant car il résume bien tous les tenants et aboutissants de nos compétitions modernes. Ilpasse en revue le développement de notre sport et les dérives auxquelles nous voulions justement échapper: si le hockey a voulu rester le bon vieux hockey de papa c’est peut-être justement à cause de ces dérives. On se souvient que le hockey voulait rester unitaire et ne voulait pas s’ouvrir au grand public. Il voulait rester amateur et beaucoup de clubs pensaient qu’il valait mieux rester dans l’état où il se trouvait. Les dérives d’aujourd’hui sont en fait un manque de vision globale des conséquences du développement des équipes nationales. Les clubs n’étaient pas prêt et la fédération a oublié de prendre les clus en compte dans ce développement.