Emilie Sinia a reçu en même temps que Jill Boon son bon de sortie de l’équipe nationale après 17 années de bons et loyaux services. L’attaquante de poche aux 251 capes fut assez déçue de recevoir cet avis de la part de Niels Thijssen au terme d’une discussion où lui fut exposée la nouvelle direction que prenaient les Red Panthers.
« Après la terrible élimination en Chine, il y a eu une période de flou et on se doutait bien que la Fédé devait prendre des mesures. J’imagine que cela n’a pas été facile. J’ai rencontré Adam Commens auquel j’ai pu donner mon avis sur ce qu’il s’était passé et sur mes idées. Mais je n’ai pas pu discuter de la suite de ma carrière : j’attendais de connaître le nouveau projet afin de prendre une décision pour la suite. »
La suite, c’était, ainsi que le précisait le communiqué de l’ARBH, de démarrer une préparation pour les JO de Paris en excluant Boon et Sinia sur base de leur âge. A Paris, les deux joueuses auraient respectivement 37 et 39 ans. « Je ne pense pas que ce soit un critère qui soit forcément éliminatoire. Je ne peux pas me projeter sur 4 ans, mais avec mon niveau physique actuel, je me pose la question si mon âge est une barrière. Mes tests physiques n’ont jamais été aussi bons tant en endurance qu’en explosivité et ce, même avant la naissance de mon fils. Mentalement, je suis bien aussi. Je ne peux évidemment pas assurer au coach ma présence aux prochains Jeux, mais il y a des étapes intermédiaires longues. Il y a en tout cas des exemples de sportifs âgés qui ont pu donner le meilleur de leur carrière à mon âge. Quoi qu’il en soit, l’intérêt de l’équipe prime sur l’individu, c’est leur choix et je me dois de le respecter.»
Et la concurrence
On parle depuis longtemps de l’étroitesse du noyau des Red Panthers. En un an, Thijssen a perdu Cavenaile, Raes, Boon et Sinia : 1.064 capes au total. « Je n’aurais pas voulu qu’on me garde pour ‘juste épauler les jeunes’ mais pour faire partie du processus de sélection. Il y a de très bonnes jeunes qui arrivent et qui auraient gagné leur place au détriment de plus âgées par le jeu de la concurrence saine. C’est ça le sport de haut niveau et c’est ce dont a besoin ce noyau pour se transcender. Il faut un groupe qui puisse se remettre en question à chaque moment et vivre la pression de la sélection. C’est ce problème de pression un peu trop absente qui est, selon moi, une des raisons de nos échecs lors des matches de haute importance. »
Emilie Sinia aurait aimé terminer sa carrière sur un meilleur souvenir que cette terrible défaite de Changzhou et autrement que sur une décision sur son âge.
Bravo Emilie et Jill.