Le retour de Valence s’est fait dans une excellente ambiance. Les retrouvailles des grands anciens et des grandes anciennes ont relancé une dynamique que l’on voit surgir un peu partout, mettant en avant le sport pour une catégorie de sportifs jusqu’ici oubliée. Les Old Panthers se sont défendues fièrement, comme l’explique la RTBF, et un courant nouveau, mettant en valeur nos aînées, traverse le paysage médiatique.
Dur, dur
Par contre les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Les Old Panthers 55+ ont terminé dernières sans trouver le chemin de filets. Les 60+ ont fini par une victoire sur l’Espagne et terminent 7e. Quant aux Old Lions, ils finissent 9e avec une seule victoire justement pour cette place face aux Irlandais. Pour les 55+ et les Lions, il s’agissait d’une découverte et cela explique leur difficile apprentissage.
Le contexte belge
Pour comprendre ces parcours difficiles, il faut tenir compte du contexte dans lequel les « Olds » évoluent. Les Old Lions existent depuis de nombreuses années et rassemblent plusieurs catégories d’âge parmi lesquelles les 60+ viennent de s’intégrer et de présenter une équipe. Pour une première apparition, on pouvait s’attendre à des difficultés et effectivement, le manque d’automatismes a joué dans une compétition où les autres équipes avaient déjà plusieurs compétitions derrière elles.
Pour les Old Panthers 55+, ce premier contact avec une compétition internationale a été douloureuse. Ce qui n’a pas été le cas avec les 60+ dont la fondation date d’il y a 3 ans et dont on voit que le travail commence à payer.
Avec le Mondial dans le stick
Brigitte Motte, l’ancienne internationale, ne cache pas sa satisfaction de voir les progrès de son équipe. « A part le 0-7 pris contre le gagnant de cet Euro, l’Ecosse au sein de laquelle il y avait 4 joueuses qui ont participé aux JO de Barcelone, il y a eu match. A partir du 3e match, on a senti la cohésion et on a bien trouvé notre jeu. On perd deux fois 0-1 avec même la possibilité contre l’Irlande de prétendre à mieux. Ce que nous avons appris à Cape Town lors du Mondial est ressorti, avec un collectif bien groupé et agressif. » Brigitte Motte souligne que les équipes britanniques sont composées de joueuses qui n’ont jamais arrêté de jouer alors que l’équipe belge s’est fondée en regroupant des joueuses qui avaient pratiquement toutes arrêté. Et également de relever que cette 60+, censées être composée de joueuses âgées entre 60 et 65 ans, comportait plusieurs filles de plus de 65 ans, ce qui en faisait l’équipe la plus âgée du tournoi : à cet âge-là, cela compte.
Il faut travailler
La capitaine souligne que le travail réalisé par son équipe a démontré son efficacité. « Nous avons Dominique (Havelange) qui nous fait travailler, nous a inculqué l’esprit de compétition et les résultats sont là : nous n’avons eu aucune blessée et nous avons physiquement bien tenu le coup. Cela s’est vu contre l’Espagne, entre autre. Notre coach nous a fait suivre un régime d’athlète, pas d’alcool dans le mois précédent la compétition, par exemple. » Et de remarquer que la Belgique souffre du nombre peu élevé de joueuses âgées en Belgique : « On compte moins de 1.000 joueuses adultes dans nos championnats Dames; il faut aller faire un choix parmi celles qui veulent revenir. Ce qu’on a fait, c’est extraordinaire en voyant d’où on vient. Les autres équipes nous en ont fait la remarque : on devient un adversaire respectable. »
Les 55+ comme nous
Le tableau est plutôt douloureux pour les 55+. « On était 30 au départ de la création de l’équipe. Finalement, on s’est retrouvées à 17. Martin Dubois a fait le maximum. Mais il n’y avait rien à faire, les adversaires étaient plus forts. Cette équipe est au stade où nous étions il y a 3 ans. Avec le travail, avec un encadrement, elles vont certainement y arriver, car il y a du talent parmi elles. C’était en tout cas une expérience de vie extra. »
Donald Heering a accompagné les Belges à Valence et a rempli son job d’arbitre à raison de deux rencontres par jour. « Il a fait ça impeccablement. Tout cela est bénévole et on manque aussi d’arbitres à ce niveau. »
Des objectifs prestigieux
Les Old Panthers ont désormais un nouvel objectif : la coupe du Monde en novembre 2024. Pour les 50+, elle aura lieu à Cape Town. Pour les 55+ et 60+, c’est en Nouvelle-Zélande qu’il faudra se rendre. « Ce sera un déplacement de 3 semaines; ce sera compliqué pour celles qui travaillent encore et on verra qui on pourra envoyer. Ce sera en tout cas un fameux objectif. »
En attendant, les Old Panthers vont tirer les leçons de Valence et faire un plan pour la saison à venir. Un fameux boulot en perspective.