L’un des plus grands joueurs belge de tous les temps s’est éteint à l’âge de 74 ans. Guy Miserque aura marqué le hockey belge pendant plus de 20 ans dans les années 60 à 80.
Guy Miserque a découvert le hockey lorsque ses parents étaient désignés pour reprendre le club house du Ministère des Travaux Publics dans le parc de Woluwé. C’est là que le père de Marc Legros créait, avec d’autres, le ParK Hockey Club; c’était en 1953. Le petit Guy était très doué pour tous les sports et il prend son premier stick en main à l’âge de 8 ans. Matou Legros : « Comme certaines photos le prouvent : Athlétisme, Foot, Volley, Tennis, etc .. Il a d’ailleurs réussi brillamment des études de Prof de Gym et a fait toute sa carrière à l’athénée Robert Catteau à Bruxelles. Il était un frère pour moi. On a été ensemble aux JO de Rome en 1960.Il a joué en équipe première du Parc jusqu’en 1969. Tout jeune, il était déjà extraordinaire. » Le Parc possédait alors une équipe très douée et il remportait la coupe de Belgique en 1964.
Guy Miserque fut sélectionné en équipe nationale alors qu’il était encore au Park. Il reçut le Stick d’Or en 1966 ; il avait reçu le premier accessit l’année précédente. De ce temps-là, on ne pouvait recevoir cette récompense qu’une seule fois. « Les gens l’oublie souvent, Guy a été reconnu comme un grand talent alors qu’il était au Park. »
Quatre fois Olympien
Repris en équipe nationale en 1963, il dut sa sélection pour les Jeux de Tokyo qu’à l’interdiction du papa d’Armand Solie de libérer son fils pour ces JO ! Il participa aux Jeux de Mexico en 68, de Munich en 72 et de Montréal en 76. Il aurait pu jouer des 5e JO si la plupart des pays européens n’avaient pas boycotté la Russie : Moscou 80 aurait été à son palmarès. La Belgique était loin d’être dans les grandes équipes d’alors. Elle terminait 11e à Tokyo, 9e à Mexico, 10e à Munich et 9e à Montréal. La sélection mondiale de Miserque souligne la valeur du joueur face aux géants indiens, pakistanais, allemands. Jean-Claude Moraux : « C’est un coach allemand qui l’a repris en sélection européenne pour disputer la rencontre Europe-Asie dans le cadre d’un anniversaire de la fédération internationale. Guy était dans les 16. Il fut encore repris deux fois dans la sélection européenne et j’ai eu le plaisir d’être également repris avec lui. »
Mon compagnon de chambrée
Jean-Claude Moraux était un proche de Guy Miserque. C’est très ému qu’il parle de son copain de chambrée, de 5 ans son aîné. « Je l’ai encore eu au téléphone vendredi. Quand il a été repris en équipe nationale, j’étais encore Cadet. Comme jeune, on s’identifiait à lui. Quand j’ai été repris en A, ce fut une grande fierté de jouer à côté d’Armand et de Guy. Je jouais dans l’entre-jeu à gauche, avec lui au milieu. Il était un distributeur hors-pair, un peu le John John Dohmen d’alors. Il faisait jouer ses équipiers. Guy était un homme discret. Il avait de la personnalité et quand il élevait la voix (ce qui était rare), on l’écoutait. Il était excessivement fair-play. Maintenant, après les matchs, il aimait bien s’amuser et il savait mettre de l’ambiance. »
Moraux et Miserque se sont côtoyé en équipe nationale jusqu’en 1984. Armand Solie était alors leur coach. « Puis il y a eu changement de T1 : c’est Andy Lubbe Bakker qui a repris la fonction et nos n’avons plus été rappelés. » Les deux compères ont connu les deux périodes de jeu. Ils ont débuté sur gazon naturel, une surface qui exigeait une attention bien plus grand que sur synthétique de par les bonds inattendus que pouvait faire la balle, puis le synthétique. « Nous avons joué 10 ans sur astro. Les JO de Montréal étaient les premiers sur cette surface. Nous avons dû anticiper et aller jouer à Villeneuve d’Ascq pour nous entraîner sur cette nouvelle surface. »
La grande période uccloise
Guy Miserque quittait le Parc en 1969. Il rejoignait une équipe du top belge avec Mondelé, son entraîneur et Denis Houssein; le Parc connaissait une période difficile et Miserque devait se trouver une équipe de haut niveau pour conforter sa place en équipe nationale. Il sera suivi deux ans plus tard par Matou Legros qui allait jouer deux ans avec les Ucclois. Jean-Louis Maroye débutait sa carrière en équipe première lors de l’arrivée de Miserque. « Guy était un combatif. Il se battait pour gagner, il ne lâchait jamais Il me revient ce souvenir d’une coupe d’Europe des clubs en Angleterre. Nous jouions notre première rencontre face à une équipe yougoslave. On dominait cette équipe mais ils avaient un pakistanais en défense et un indien en attaque; ce dernier nous a tué. Ils menaient 4-1 à la mi-temps et ils marquaient même juste après la reprise. A 10 minutes de la fin, Guy allait marquer le 5-2 : c’était reparti et à la fin, on gagne 6-5. Le lendemain, un journal anglais titrait : Miserque show the way ! » Miserque a contribué à la période en or d’Uccle Sport. Il fut un des artisans des 10 titres de champion de Belgique entre 75 et 85, seul le Léopold interrompait la série en 79. Uccle décrochait également 7 coupes de Belgique : en 72, 74, 80, 81, 84, 86 et 87.
Attaché au Parc
Guy Miserque a connu la période en or d’Uccle Sport. Mais il est resté très attaché à son club formateur. Matou Legros : « Depuis 10 ans maintenant, une douzaine d’anciens du Parc se réunissent tous les mois, et Guy n’aurait jamais voulu manquer l’une de nos réunions ! »
Sur cette photo d’il y a un mois, on reconnaît les frères Bingen, les frères Sapart, Michel Auriel, Jean Duriau? Daneil Houssein, Geroges Biart,… etc. ses coéquipiers d’il y a plus de 60 ans !
Guy laisse son épouse Jo, ses deux filles, ses petits enfants, ses très nombreux amis et toute la communauté hockey dans une tristesse infinie.
Merci à Matou Legros pour les photos
TRÈS TRÈS bel hommage pour un Grand Monsieur ! Merci Matou et Philippe pour cette publication.
RIP Monsieur Miserque !!
C
Adieu L’ami cela me rappelle de bons souvenirs des années 50 ainsi que de mes coéquipiers les frères LEGROS Luc et Marc et de Guy MISERQUE; .
Paul CAPELLE