Il y a de nombreux mois, l’ARBH avait conclu un contrat de sponsoring avec une grande firme de production de bière. Avec en prime une action annoncée pour faire en sorte que sa boisson soit bue avec modération. On n’a rien vu venir.
Cette fois-ci, c’est du côté de la LFH qu’est venue l’idée de lancer un projet « la coupe est pleine« . Les clubs avaient jusqu’à la mi-octobre pour rentrer un projet et les trois meilleurs seraient sélectionnés par la Ligue francophone pour être mis en avant et recevoir un budget pour le réaliser.
Dominique Coulon, le patron de la LFH, commente : « Il s’agit de responsabiliser, conscientiser et sensibiliser à la problématique de l’alcool. » Les trois clubs ont ou vont lancer leur campagne. Le Waterloo Ducks a choisi le mois de février pour organiser un mois sans alcool dans son propre bar : boire et jouer, repenser les 3e mi-temps (cfr lalibre.be) Le Rix a également démarré sa campagne en servant la bière sans alcool gratuitement ce mois-ci. « Ensuite, nous offrirons la bière sans alcool à 1 euro. Nous pensons aussi à reconduire nos membres via une association de voiturage », explique son ex-président Marc Laffut. Le White Star concrétisera son action en fin de saison lors de son tournoi annuel.
Dominique Coulon : « Nous allons promouvoir la bière sans alcool en la rendant plus accessible que l’alcoolisée. Nous voulons une consommation mieux maîtrisée de l’alcool. On en veut pas interdire la 3e mi-temps, elle fait partie du caractère festif du hockey : cela doit être raisonnable et raisonné. Conscientiser pour permettre à chacun de mieux responsabiliser sa consommation. »
L’impact financier n’a pas été estimé mais les clubs pensent à stimuler les gérants de bar à être créatifs. « La Ligue veut sensibiliser les clubs; cela reste leur responsabilité. Lors des événements de fin d’année, ou lors de la finale des jeunes en salle, nous proposons aussi de la bière sans alcool en la mettant en avant. Ce n’est pas une interdiction, mais bien une sensibilisation. Nous ne voulons pas qu’il y ait un mort sur la route parce qu’il a trop bu au club; une fois, c’est une fois de trop et les clubs doivent comprendre leur responsabilité à cet égard. »
L’alcool est un phénomène de société. Le hockey n’échappe pas à des consommations excessives. « Un des publics cibles sont les jeunes de 15-17 ans. Il y a les baptêmes, les concours: nous ne voulons pas interdire, mais trouver autre chose que la boisson excessive. Nous avons eu des échos de parents inquiets sur ce plan. Nous n’allons pas changer les habitudes des irréductibles de 30-40 ans. Pour nos jeunes, il faut éviter de commencer à rentrer dans cet engrenage. »
Ce n’est pas gagné. Le dernier sondage sur lalibre.be montre seulement 25% des sondés favorables à l’interdiction de l’alcool. On a relevé des incidents lorsque le bar d’un club a refusé de servir de l’alcool. Limiter la bière pour éviter la bière : le message est clair pourtant.