Sport Vlaanderen a commandé une étude à la KUL sur la bonne manière de diriger un club ou une fédération sportive.
L’objectif de l’autorité flamande est de rendre ses fédérations sportives plus fortes et efficaces, en affectant leurs moyens financiers de la meilleure manière qui soit.
Sport Vlaanderen (qui a remplacé le BLOSO) a demandé à la faculté des sciences sociales de la KUL une étude visant à proposer de codes et indicateurs pour une bonne gouvernance des fédérations sportives. Le rapport signé par Arnout Geeraert et Edith Drieskens est sorti le 15 juin passé. La VHL en a pris connaissance et compte bien l’appliquer.
Jacques Lechat, administrateur de la Ligue flamande de hockey, était tout d’abord inquiet du projet : » C’est le genre de chose qui ressemble un peu à une usine à gaz. Lorsque l’ARBH a dû se scinder en Ligues, c’était une des plus grosses craintes que de voir un contrôle et une administration lourde se mettre en place : nous avions vu ça chez les autres fédérations sportives qui croulaient sous la paperasse. Et c’est un peu ce qui se passe actuellement où une partie des forces vives est occupées à remplir des papiers pour justifier les subsidiations. C’est bien sûr nécessaire, mais c’est également significatif. Le splitsing s’est bien passé, sans doute parce que nous avions pu tenir compte des leçons tirées par les autres fédés avant nous. »
Le résultat est que le hockey est bien vu dans le monde sportif ; il est même pris en modèle : » C’est le bonus dû au fait que nous avons longtemps été une fédération privée. On doit faire attention de ne pas perdre notre identité hockey où le bénévolat et la famille sont des valeurs essentielles. »
L’étude de la KUL, lourde de 255 pages, propose 43 principes, 131 critères et 25 ‘ tips ‘. Tout une série de codes de conduite qui débouchent sur des indicateurs qui permettront de mesurer la qualité et le niveau de bonne gouvernance; au total 29 indicateurs durs (avec influence sur le budget) et 14 légers (sans influence budgétaire directs).
L’étude présente une série de dimensions dans lesquels sont rangés des principes qui sont en fait les mesures pratiques à prendre pour une bonne gouvernance. Les dimensions sont la transparence, la démocratie, le contrôle interne, les indicateurs de bonne direction. Des fiches d’aide à la gouvernance sont composées qui peuvent aider les fédérations.
Jacques Lechat : » Si on regarde cette étude et les demandes qui en découlent, on se rend compte que le hockey a déjà fait des grands pas dans la bonne direction. Beaucoup auront peut-être du mal à appliquer cela, pas nous. Il y aura du travail par exemple avec la publication des mandats des administrateurs et la gestion des conflits d’intérêt, mais contrairement à d’autres fédérations où les administrateurs sont payés, ce n’est pas le cas chez nous. Ce que je remarque à la VHL, c’est que nous sommes une fédération jeune pour ce qui est la moyenne d’âge des administrateurs dans les clubs qui est de 3 1/2 ans pour l’ensemble des clubs. »
Sport Vlaanderen va demander aux fédérations d’appliquer ces critères dans un délai de trois ans. Avec bien sûr la subsidiation qui l’accompagne…
Parmi les critères, la transparence et la communication seront de mise. Ainsi, les compte-rendus des conseil d’administration devront se trouver sur les sites internet de la Ligue et des clubs. Les statuts devront être publiés. Egalement les compositions des comités, les profils des administrateurs, des dirigeants, etc. La limitation des mandats est fixée à 12 ans.
» Ainsi, les postes d’employés à la la VHL doivent faire l’objet de job description. A la fédé, il y a deux gros jobs essentiels : celui de Secrétaire Général qui gère somme toute une bonne PME et celui de High Performance Manager qui gère lui toute la partie des équipes nationale : c’est tout de même un budget proche de 4 millions d’euros. Mais la bonne gouvernance ne se limite pas qu’à cela. Au hockey, nous avons également une dimension éthique importante et un développement qui pose question. »
Jacques Lechat est à la base de l’idée de la création du championnat Open. » Dans 10 ans, avec la progression des chiffres, on aura 10.000 seniors de plus : il va falloir les caser ! Ce championnat Open le permettra. » Mais ce n’est pas le seul sujet qui le préoccupe.
» En ce qui concerne l’éthique, il y a des sujets préoccupants : l’alcool en est un ; il mérite qu’on s’y attarde. Le débauchage des jeunes est un autre sujet. Nous avons déjà émis une charte que 75% des clubs ont signé : ils acceptent d’éviter le scouting des jeunes. A titre d’information, sachez qu’en Espagne, le club paie 5.000 euros pour le transfert d’un jeune. L’argent est devenu un moteur important et je pense qu’il est important de bien réfléchir à son impact. Quand on voit que les parents du KHCL (Leuven) ont investi 900.000 euros dans son club, on mesure leur investissement. Une bonne gouvernance est un must, » rajoute celui qui fut pendant 23 ans le président de Louvain.