L’image est surprenante, mais elle est la conséquence d’une énorme décision de la Fédé : le centre d’excellence d’Anvers est en ce moment occupé à déménager.
Reprenant à son compte les conclusions et recommandations de la commission parlementaire, les 3 entités de la Fédé ont décidé de re-fusionner. La LFH et la VHL disparaissent ainsi que toutes les sous-entités et les administrations qui lui appartenaient.
L’ARBH avait du se scinder en deux Ligues et une coupole en juin 2012. Pour le président de l’époque, « c’était un jour historique ». La scission avait obtenu 83% des voix (391 pour, 83 contre). Un vote expliqué en majeure partie par le fait que le COIB n’allait plus pouvoir soutenir les équipes nationales au niveau qui était alors le sien, et par le fait que tous les subsides passaient par les Régions : le hockey était alors largement gagnant, voyant le soutien aux clubs et aux Ligues substantiellement relevés. Et depuis, cela s’est effectivement révélé fructueux puisque le Bureau de la Fédé, toutes administrations confondues, est passé d’une demi-douzaine de membres du personnel à près de 25 employés.
Un brol pas possible
Mais cette dernière année, les clubs ont vécu, au travers de la crise Covid, ce qu’on peut appeler un enfer. C’est ainsi que les clubs ont vécu les différentes phases de la pandémie de la Covid-19. Suivant les différentes recommandations et instructions des entités fédérales, régionales, communales, les Ligues et la Fédé ont dû sortir à leur tour les règles de déroulement des diverses activités du monde du hockey. Alors que Brugge ne pouvait pas sortir de chez lui, que le Léopold jouait à 4 sur une demi-terrain, que le match Hoegaarden-Old Club ne pouvait avoir lieu (car inter-régional) que de l’autre côté de l’autoroute E40, que le Jaguar devait se déplacer en bus alors que le Baudouin devait prendre des voitures individuelles, que Louvain (la Neuve) devait utiliser du gel hydroalcoolique de la marque A alors que Leuven devait se désinfecteur avec la marque B, les voix s’élevaient dans le même sens qu’elles se manifestaient dans le « civil ». Ce président, qui préfère garder une certaine discrétion, parlait cette situation comme « un brol pas possible ». Le hockey était devenu ingouvernable. « Nous avons 6 ou 7 ministres des sports, on ne sait pas qui décide quoi et finalement, nous sommes au bord de la faillite », réplique cet autre président. « Et au sein du hockey, il y a aussi trop de ministres. » Un autre dirigeant paraphrasait la déclaration politique « je ne comprends pas pourquoi on gère la commande des seringues au Fédéral et celle des injections au Régional »; il déplorait que l’on aille bientôt vers une situation rocambolesque : « On allait bientôt gérer le calendrier via l’ARBH, les résultats via la LFH et les classements via la VHL. »
Via Zoom
La décision de fusion a eu lieu tard dans la nuit par Zoom. « Nous avons pris la décision à quelques-uns, car les connexions par Zoom était difficile. Nous prenons contact avec les autres clubs qui se rallieront certainement à nous. »
La Redbox d’Anvers
Au niveau des équipes nationales, on a appris que les centres d’excellence allaient être concentrés à Bruxelles. La déjà célèbre Redbox, le bâtiment en cours de construction à la Wilrijkseplein, est en cours de déménagement sur le parking C du Heysel en attendant son intégration au sein du nouveau stade ; les ingénieurs avaient vu juste en construisant ce centre en bois, facilement transposable via un camion-plateau. Le centre de Wavre ne va pas être construit et transféré sur ce même parking C, Bruxelles appuyant la construction. On aura donc bien un stade national, non pas à Uccle, mais au Heysel.
Marc Coudron, clap 5e ?
La fusion entraîne une révision de tous les statuts et l’article de règlement qui empêchait le président de se représenter plus de deux fois est donc caduque. Ce qui arrange pas mal de personnes qui étaient visées pour prendre la succession de l’actuel président. Lequel Marc Coudron devait théoriquement rendre son tablier il y a 8 ans, qui a été prié de se représenter alors et qui a également gardé son pied dans la porte il y a 4 ans. Même s’il a posé sa candidature à la présidence de la FIH, rien ne l’empêche donc de briguer un 5e mandat en juin prochain. Comme il le déclarait récemment dans la presse, « il n’y a pas actuellement qu’un seul candidat, c’est trop peu. » N’empêche qu’un 5e mandat arrangerait beaucoup de monde qui voit en lui le gage d’une continuité de bon aloi. Et gérer les deux présidences ne serait pas un problème, l’actuel président de la FIH Batra étant également en même temps président du comité olympique indien.
Du côté des Unionistes
Ceux qui avaient vu la scission de la Fédé il y a 10 ans d’un mauvais oeil poussent un ouf de soulagement et sont heureux de revoir la bonne association de hockey redevenir fidèles à ses traditions. « Je l’avais dit, bordel », criait F. Albert, un ancien Eburon …
Une initiative est déjà prise de mettre sur pied la THL-TV, qui a déjà ses fondements à la Gantoise et qui devrait fournir ses images à la RTBF et à la VRT.
Ne serait-on pas le 1er avril ? 🐟🐠🐡