C’est ce dimanche à Uccle Sport qu’a eu lieu un hommage à Guy Miserque qui fut un des plus grands joueurs de hockey que la Belgique a connu dans son histoire.
Décédé il y a plus d’un an, une cérémonie devait avoir lieu plus tôt mais elle avait d’être remise suite à la crise Covid. L’enterrement avait eu lieu en très petit comité (quelques personnes). Marc Legros aura été l’unique membre extérieur à la famille à pouvoir accompagner Guy ce jour-là. Matou nous livre son mot d’adieu qu’il a prononcé ce jour-là ainsi qu’un hommage de son frère Luc.
Ces hommages nous renseignent sur la polyvalence de Guy Miserque, qui fut deuxième du championnat de Belgique de décathlon, derrière Luc Legros, qui fut élu meilleur joueur du monde lors des JO de Montréal. La tradition du repas mensuel auquel Guy était très attaché continuera, avec son épouse pour perpétuer la présence de Guy.
Des dates
Présent à l’âge de 8 ans lors de la création de la section de hockey, en 1953 du Parc de Woluwé.
Assiste à 15 ans comme spectateur aux J.O. de Rome en 1960 ! Il participe en tant que joueur aux quatre J.O. suivants : Il aurait, sans nul doute, été sélectionné pour les J.O. de Moscou, si ceux-ci n’avaient été boycottés!
Remporte plusieurs trophées sous les couleurs du Parc : Stick d’Or (67), coupe de Belgique (64), et participé à deux J.O.: Tokyo (64) et Mexico (68).
Part ensuite à Uccle Sport et jouera en première jusqu’à ses 39 ans; paricipe aux JO de Muncih (72) et Montréal (76); désigné meilleur joueur du monde par la presse sportive internationale !
Le mot de Matou Legros
Guy,
Je me trouve dans une situation complétement surréaliste. L’hommage que j’aurais voulu te rendre aurait dû l’être devant des dizaines si pas centaines de personnes. En effet, si la talentueuse et glorieuse génération actuelle de hockeyeurs t’a un peu oublié, ce n’est certainement pas le cas de tous ceux qui ont connu et vécu ta fabuleuse carrière (probablement inégalable à jamais).
Mais, ne t’inquiète pas, ce n’est que partie remise : les deux clubs auxquels tu as apporté la gloire qui fut la leur, ont prévu d’organiser, lorsque la situation le leur permettra, un hommage digne de ce nom, et que tu auras mérité 100 fois ! Nous espérons que ça puisse se faire en septembre.
Mais, en petit comité, face à ta famille proche qui me connait à peine (excepté Christiane), ce n’est pas de ta carrière dont je vais parler, mais bien de l’amitié qui nous a liés durant tant d’années. En effet, après avoir partagé toute notre enfance, puis notre adolescence, nous étions encore côte à côte comme jeunes adultes lors de nos débuts en équipe nationale.
Puis, nous nous sommes peu à peu perdus de vue, du fait que ton énorme talent t’a permis de prolonger une fulgurante carrière dans le club auquel tu as apporté tant de titres.
J’ai eu le privilège de faire ta connaissance grâce à la nomination de tes parents comme gestionnaire du centre sportif du parc de Woluwé. Nous avions à l’époque 7 et 8 ans. La section de hockey voyait le jour, sous l’impulsion de mon père, qui après avoir réussi à former une équipe dames, était à la recherche de jeunes cadets.
Tu tombais bien évidemment à pic ! Grâce à tes multiples talents sportifs, ta gentillesse, bref, ta personnalité, tu t’es immédiatement intégré à notre groupe. Et nous ne faisions pas que du hockey, dans ce qui était devenu ton jardin. Du tennis, du foot, du Basket, du volley, de l’athlétisme, du patin à roulette, du tennis de table, de grandes randonnées à vélo…et chaque fois, (ça en devenait même agaçant), tu étais le meilleur ! Comme tu étais aussi le meilleur en trampoline lors de nos nombreux stages de sport (INEPS à l’époque) à Huizingen… Même au scrabble, tu étais difficile à battre ! Et puis, aussi bien plus tard, au golf, parait-il, mais ça, je n’ai pas connu !
Leurs activités professionnelles ne permettaient malheureusement pas à tes parents de partir en vacances. C’est pourquoi mes parents t’ont proposé de nous accompagner à la mer du nord. Tu avais 9 ans, et c’était la première fois que tu voyais la mer !
C’est ensuite devenu une habitude : les vacances au Ski, en Espagne, en France…et enfin tu as remplacé à Rome en 1960 mon père qui est décédé quelque mois avant l’ouverture des Jeux Olympiques.
Tu avais 15 ans….et n’imaginais probablement pas que ce serait comme participant que tu assisterais aux 4 et presque 5 J.O. suivants.
Non contents de partager toutes ces activités sportives et ces vacances, nous fréquentions la même école ! Pas dans la même année (nous avions un an d’écart), mais nous nous rejoignons fréquemment à la cour de récréation !
Enfin, nous nous sommes retrouvés et revus plus régulièrement, 50 ans après, grâce à la mise sur pied d’un groupe d’amis de l’époque. Tu n’aurais pour rien au monde raté un de ces rendez-vous, qui nous permettait de nous rappeler toutes ces belles années vécues ensemble, et bien entendu aussi de refaire le monde ! Tu étais encore parmi nous il y a un peu plus d’un mois !
Au revoir Guy, Je n’arriverai probablement jamais à combler le trou que tu laisses dans mon cœur !
Marc,
Le mot de Luc Legros
Il est certain que le souvenir de Guy, mon ami d’enfance sans doute le plus ancien, restera gravé dans ma mémoire tant que j’ en aurai une…
Cela va des sports pratiqués ensemble au Parc Woluwe (hockey, basket, athlétisme et… Orange ball !!) dans les années 50 avec papa, jusqu’au golf des anciens de l’institut d’éducation physique de l’ULB dans les années 2000 (Guy avait un hcp 5 et moi 33…),en passant par les bancs de l’A.R. d’Auderghem, les vacances aux J. O. de Rome avec mamy, puis les études d’éducation physique dans les années 60 (il me talonnait de quelques points en décathlon alors que j’étais un spécialiste), les J. O. de Montréal en 1976, où je coachais les athlètes francophones (et où Guy fut désigné meilleur joueur du monde par la presse sportive internationale ! ).
Et enfin, les journées pédagogiques que j’ai animées comme inspecteur dans les années 90, à la demande de la Ville de Bruxelles, Pouvoir Organisateur de l’athénée Robert Catteaux, où Guy a passé toute sa carrière de professeur d’éducation physique.
Ses qualités pédagogiques étaient telles que ses Chefs d’établissement successifs rajoutaient une heure de sport obligatoire par semaine avec Guy à tous les élèves qui lui étaient confiés !
Tout ce que Guy entreprenait, c’était à fond et… au sommet ! Il constitue, sans aucun doute, un exemple pour tous les jeunes du Parc, d’Uccle Sport et d’ailleurs !!
Luc