Vous aurez pu lire les détails du projet de Gabriel Tusher au Burkina Faso.
Gab avait fait appel au club du Wellington pour l’aider à parrainer des clubs de Ouagadougou et environs. Son aventure avait commencé il y a une quinzaine d’années lorsqu’il avait constaté la pauvreté des clubs de hockey. Il avait donné des initiations et des formations il y a un an et cette année, il repartait avec une dizaine de membres du Wellington pour les aider à se développer.
L’aventure ne fut pas de tout repos. Gabriel Tusher : « Rocci Broccoli est partie avec nous mais son médecin n’avait pas jugé utile de la faire vacciner contre le typhus. Elle a attrapé la fièvre et a dû être rapatriée. Si elle avait été vaccinée, elle aurait eu une bonne fièvre pendant deux jours et puis cela aurait été. Il faut être prudent ici. Un matin, je me suis réveillé avec un scorpion à 10 centimètres de la main : il s’était glissé sous la moustiquaire. Heureusement, j’avais mis du produit. »
La bande à Gap a visité 5 des 7 clubs de Ouagadougou et 4 des environs, 3 à Koudougou et 1 à Bobo-dioulasso. Ces clubs disposent de terrains en gravier stabilisé ou en terre, ou de terrain asphalté. «On est loin des terrains synthétiques de chez nous. Certes, ils disposent de synthétiques de football mais c’est limité. Il est impensable d’arroser les terrains comme dans certains pays côtiers. On pourrait imaginer envoyer des tapis usagés comme celui du Wellington qui vient d’être démonté : deux containers et l’affaire est faite. La fédération africaine ne veut pas de tapis de seconde main mais le Burkina pourrait accepter. »
Reste que le pays est pauvre, l’un des plus pauvre au monde. Et l’effort de développement du hockey est un beau projet. Le hockey reste un hockey de rue. Pourtant les clubs se structurent et l’apport de l’équipe du Well cet été aura été intéressant. Douglas Reinhardt témoigne : «Il y a une vingtaine d’enfants par club entre 10 et 18 ans. A l’annonce de notre arrivée, plein de jeunes sont venus s’initier. Nous avons donné des entraînements mais aussi formé les entraîneurs. C’est là que se situe le manque. Ils nous ont impressionnés par leur niveau et leur adresse. Sur leur terrain, ils sont incroyables. On a terminé chaque fois par des matches et ils nous ont battus 5 fois sur 8. Ils ont un toucher de balle… ! Ils jouent tout le temps. La langue est le français appris à l’école mais tous n’y vont pas. C’est un problème là-bas : ils sont parfois 90 à 100 par classes. Ils apprennent vite. Au niveau équipement, c’est triste ; ils n’ont rien. Ils jouent en claquettes mais après deux minutes, elles se déchirent et finalement, ils jouent pieds nus. Pour nous, cela a été une expérience inoubliable.»
La délégation belge a apporté du matériel. Quand on sait que chaque club dispose seulement d’une dizaine de balles, on sent le besoin. « On leur a apporté des sticks, des balles, 35 équipements de gardien reconstitués à partir de vieux équipements. Egalement 120 shorts et 90 jupes inutilisés par la fédé. Il y a eu des récoltes faites entre autre par Emilie Sinia. Il y a des besoins en stick, notamment pour les petits. Ils vont bientôt recevoir un budget pour le pays, de quoi acheter 900 balles et 400 sticks. Cela bouge donc. »
L’entraîneur national et du club que nous parrainons (Gounghin HC) Anasse Koanda – qui veut créer une équipe nationale – et le président de la fédération burkinabé Idrissa Kaboré viennent dans le courant du mois d’août pour voir comment le hockey se gère et s’organise en Belgique. « Ils viendront voir des stages, des clubs et peut-être même le championnat d’Europe. Ils préparent la participation du Burkina au tournoi international d’Akra (Ghana). C’est du hockey à 5 avec la Ghana, le Togo, le Nigéria et sans doute la Côte d’Ivoire et le Cameroun. Je leur ai également conseillé de développer le hockey en salle car ils ont les installations. Sans nous, ce sera difficile car ce qu’il leur manque le plus, ce sont les formateurs. »
Gabriel Tuscher est parti pour faire parrainer d’autres clubs et d’autres pays. Si des clubs veulent s’engager vers cette coopération, ils peuvent envoyer un mail à okey.be qui fera suivre.