Archive du 25 septembre 2013
Une rencontre avec le regretté Roger Goossens, ancien international et figure de notre hockey belge.
Roger Goossens explique les particularités du hockey des années 1950 et de l’aura qu’avait le hockey belge en ces temps-là.
Le hockey des années 50, ce n’est pas encore le hockey des temps héroïques, mais c’était un autre hockey.
Roger Goossens regarde avec réalisme ces temps passés.
« Le hockey était affreux à voir. Il y avait des coups de sifflet tout le temps et si on devait décompter le temps d’arrêt pour toutes les fautes sifflées, on ne jouait en fait pas la moitié du temps. On avait des règles que nous ne connaissons plus aujourd’hui. Ainsi, quand une balle sortait à la ligne de fond, toute l’équipe devait revenir dans ses 25 yards avant qu’on ne dégage la balle. Pour la rentrée en touche, on faisait un rolling, c’est-à-dire qu’on rentrait la balle dans le jeu en la faisant rouler à la main. Une autre règle (je ne l’ai pas connue), c’était qu’on pouvait bloquer la balle du pied. » soulignait Roger Goossens.
Roger Goossens se souvient de ses Jeux Olympiques, notamment ceux de Londres en 1948 :« Effectivement, nous venons de perdre Harold Mechelinck. Il était intérieur droit et lorsque j’ai rejoint l’équipe pour aller à Londres, il comptait trois sélections en équipe nationale. Il est décédé il y a quelques jours. Des 18 joueurs qui étaient à Londres, nous sommes encore 5 en vie : Niemegeers et quatre joueurs du Léopold, Jean Dubois, Jean-Marie Jadoul, Paul Toussaint et moi-même. »
Roger montre alors une photo de l’équipe belge de 1950. « C’était un tournoi à Barcelone. On a joué contre le Pays de Galles, qu’on avait battu 4-1. De ce temps-là, on payait ses déplacements et c’était toute une aventure. »
Debout : le sélectionneur Van Campenhout, Roger Goossens, Jean Dubois, le gardien Boule Verhaeren, Parmentier, Van Weideveld, Bibi Gillard,
Accroupis : Léo Roman, Marc Coudron père, José Delaval, André Carbonnelle, Jacques Kilbaey
Goossens : « Il y a quelques noms connus dans cette équipe. Bibi Gillard était le père de Patrick Gillard, ancien de la Rasante des années 80. Marc Coudron était le père de notre actuel président. »
Roger Goossens, qui tient une comptabilité très détaillée de tous ses matches, revient sur la qualité de l’équipe belge de ces années ’50.
« Pour revenir à notre tournoi de 1954, il faut souligner que ce tournoi était un officieux championnat d’Europe et notre deuxième place montre notre niveau.
Notre tournoi fut remarquable. Nous avions battu la Pologne 3-1, l’Espagne 4-1 et l’Angleterre 1-0 avec ce but de Pierrot Dupont. Notre défaite de justesse 0-1 face à l’Allemagne avec la blessure de Boule. J’ai marqué quatre buts dans ma carrière internationale et deux dans ce tournoi. Ces buts ont été marqué en penalty-bully, une phase qui sanctionnait les fautes volontaires dans le cercle : on est en opposition avec un autre joueur à 3 mètres du but et on fait un bully qui consiste à toucher le stick de l’adversaire trois fois avant de pouvoir jouer la balle. Cette phase a été remplacée plus tard par le stroke. C’était quelque chose de très particulier. »
Les journaux ont parlé en long et en large des performances des hockeyeurs belges et ont sorti quelques portraits détaillés des joueurs les plus en vue. Le tournoi du cinquantenaire occupait une page entière chaque jour dans le journal.
Roger et André tiennent encore à féliciter les protagonistes de l’Euro 2013 : « Encore Bravo aux équipes nationales, surtout aux Messieurs. Ce qu’ils ont réalisé est fantastique ! »