Pas facile d’organiser la mise en forme des joueurs de l’équipe nationale quand on connaît l’enjeu de ces JO. Les 19 joueurs et le staff doivent remplir des conditions strictes pour pouvoir entrer au Japon.
La Covid
Tous ont été vaccinés deux fois, certains après l’Euro. C’est grâce au Team Belgium du COIB que les Red Lions ont pu être vaccinés un peu en avance sur les autres jeunes de cet âge. Aucun joueur n’a senti de conséquences suite à ces vaccins, ce qui n’a pas toujours été le cas chez des athlètes qui ont senti de la fatigue après la deuxième dose. Ce problème-là réglé, le staff a préparé le groupe en fonction de la date du début de la compétition. C’est Julien Rysman qui nous explique cette préparation.
Deux pics
Les Red Lions avaient deux gros tournois prévus cette année. L’Euro et les JO. Pas possible d’être au top pour les deux ? « L’objectif de l’Euro était de préparer les jeux et de créer des pics aux bons moments. Oui, effectivement, Max Caldas vise les deux tournois : nous pas, c’est un autre pari; d’ailleurs, si nos shoot-out avaient tourné différemment; on aurait parlé autrement. Au niveau scientifique, le pic de forme qu’on prépare est celui à atteindre pour les 15 jours du tournoi et c’est calculé scientifiquement. On redescend dans le temps pour préparer les diverses phases et construire un schéma d’entraînement. Avec des phases de fatigue et de récupération. On fait des interval training, avec des grosses et petites semaines; cela en fonction de notre sport qui est un sport intermittent et pas d’endurance. » Selon Julien Rysman, le championnat a été effectivement un obstacle supplémentaire à prendre en compte : « Les gars ont trois calendrier à avaler -Pro League, championnat de Belgique ou des Pays-Bas, Euro et JO-, c’est la rançons du succès; mais ils sont préparés à cela et ce n’est donc pas inattendu. Avec en plus la Covid, ce qui fait qu’on a dû organiser la prépa en petits groupes. »
La chaleur
Pour Pékin en 2008, les Belges avaient préparé leur JO sous une tente chauffée et mise sous humidité maximale, question de se mettre en situation d’un pays chaud et humide. Pas cette année. « Non, l’équipe est préparée chaque année à cette situation grâce au stage de janvier. Nous allons soit en Australie, soit en Nouvelle-Zélande. Et puis, les choses sont différentes d’il y a 13 ans, avec une meilleure préparation et la multiplication des rencontres sous la chaleur, comme en Inde. Ensuite, on a fait des tests ans les laboratoires sportifs Bakala de Leuven et on a pu détecter quels étaient les joueurs qui souffraient plus de la chaleur et à qui on devait prévoir un apport supplémentaire de sel. On a des athlètes qui transpirent plus que d’autres; quand on est allé en Australie (NDLR: ce fameux déplacement qui avait été critiqué alors qu’il y avait d’énormes incendies là-bas), on a pu vérifier et adapter le programme de ces joueurs précis. La chaleur joue sur la longueur : le stress environnemental joue sur la qualité des prestations. L’importance du séjour préalable à Hiroshima est très important. » Le décalage horaire est également compliqué à gérer : « cela fait 3 ans que nous allons dans l’hémisphère sud pour s’habituer à ce genre de climat. »
Les blessés
Cette saison n’a pas été simple pour les hockeyeurs qui ont vécu un championnat disputé en petits morceaux très intenses. « Avec une vingtaine d’athlètes, il y a toujours un ou deux bobos.Il y a aussi plus de blessés en DH à cause des arrêts inopinés dus à la pandémie. Cela change le rythme et cela dérègle un peu les organismes. On attend la sortie des études à ce sujet. Cela a très fort joué dans les noyaux de DH; pour nous, on a un encadrement qui peut réagir au jour le jour. On a aussi des réactions possibles et étudiées si des scénarios catastrophes arrivaient. » La saison a été difficile, l’intensité de l’Euro a été très élevé. « On n’a pas été surpris de voir toutes ces blessures avec ce calendrier morcelé. »
Le moral
Tous les joueurs vont réaliser leur rêve, aller aux JO : « Leur mental est au beau fixe et cette excitation d’y aller va fait qu’ils vont se sublimer. C’est un moment de carrière magique. »