C’est le témoignage d’Alfonso Moreno qui, après avoir joué une dizaine d’année en Belgique (Leuven), se trouve à Tilburg, éloigné de son Espagne natale. Comment vit-il la crise actuelle.
« Tout s’est très vite passé… Nous avons eu entraînement mardi soir. Après l’entrainement, on nous a annoncé que les trois matchs des équipes de Brabant (à savoir Oranje Rood, Den Bosch et TIlburg) étaient annulés autant vendredi que dimanche. Mais le reste des matchs continuait. Jeudi soir, la fédération hollandaise a annulé tous les autres matchs. Nous comptions continuer nos entrainements mais vendredi, il a été conseillé au club de fermer ses portes à toutes les équipes.
Samedi, j’ai suivi le discours de Pedro Sanchez, le président espagnol, qui décrétait le confinement total. Pas mal de panique et d’affolement. Ma mère fait partie de la population à risque de par son âge et ses problèmes respiratoires. Ma belle-soeur va bientôt accoucher et les hôpitaux en Espagne ne sont pas une partie de plaisir… »
Fons décidait de rester aux Pays Bas pour le confinement, de limiter ses mouvements au strict minimum : « Rentrer en Espagne ne me semblait ne pas suivre les règles, même si je t’avoue que faire le shutdown en famille aurait été plus simple. Aux Pays Bas, le premier Rutter annonçait cette semaine la stratégie à suivre, nettement plus soft et permissive qu’en Espagne, Italie ou France… Je ne suis pas un expert, donc je laisse les experts juger mais j’espère que ce ne soit pas une approche trop laxiste.
En ce qui concerne, la situation économique. En Espagne, les mesures en place comportent plusieurs formules : invitation aux travailleurs de partir en vacances, télé travail. En cas d’arrêt temporaire de travail, l’État assume 75% des prestations des travailleurs. Mais il y a surtout beaucoup de business qui ferment. Mon cousin a perdu son travail de pilote. Ma cousine est aux bords de la banqueroute avec sa boite.En ce qui concerne mes stages, nous avons tout mis en stand-by et on suivra la suite des événements pour décider : la célébration, la remise, l’annulation. »
La situation aux Pays-Bas
Ce week-end les directeurs des clubs de Hoofdklasse se réunissent pour décider de l’éventuelle annulation du championnat. « Cela fait plaisir de ne pas être en position de play-down en ce moment, on ne sait jamais (sourire). Mais franchement, le hockey perd tellement d’importance quand on regarde les jours qui viennent sous un angle plus large…cela oblige à relativiser l’importance des choses. »
Fons profite de l’occasion pour remercier le HC Tilburg, ses dirigeants et membres pour leur professionnalisme, leur efficacité et leur efficience durant cette crise. « En quelques jours, ils ont mis en place une stratégie de crise. Ils ont, depuis le début, chaque jour, communiqué avec nous joueurs étrangers (nous sommes 6) en prenant le temps de nous expliquer individuellement la situation et les possibilités. Ils nous ont permis de rentrer chez nous pour ceux qui voulaient. Nous avons réalisé des conférence vidéos en groupe et certains membres m’ont proposé de passer la quarantaine chez eux. De même, ils vont continuer à assumer nos contrats jusqu’au bout quoi qu’il arrive… Un vrai exemple ! J’ai déposé les Australiens à l’aéroport ; moi j’ai décidé de rester à la maison. »
Et de terminer : « Courage à tous les hockeyeurs belges et RDV à la après-corona party, espérons le plus tôt possible ! »