Qualifiées pour les JO en tant que pays hôte, les équipes de hockey françaises Messieurs et Dames n’ont pas vraiment réussi des résultats mirobolants.
Dans un article du journal l’Equipe, le hockey français est démonté comme jamais. L’article très fouillé analyse d’ores-et-déjà les causes de cet échec. Une telle prose très acide que l’on retrouve souvent aux Pays-Bas lorsque ses équipes se plantent (mais cela n’arrive pas souvent…), mais que l’on ne retrouve pas dans les médias belges. Que faut-il en retenir ?
Déception belge
Sous le titre : des Jeux décevants, le CEO de l’ARBH avait tiré un bilan plutôt négatif des résultats : « Je suis d’abord déçu pour les joueurs et les joueuses. Les filles ont réalisé un superbe tournoi, mais il manquait la cerise sur le gâteau. Les hommes ont raté leur quart de finale. » On attendra la mi-septembre pour connaître les conclusions de ces Jeux pour les Red’s. De cet article, on retirera quelques intéressantes pré-conclusions et des paroles plutôt cash de Serge Pilet.
Les résultats
Pour ce qui est de la Fance, les Messieurs, 9e mondiaux (retombant à la 10e à la fin des JO), ont terminé 6e de la poule A en décrochant un seul nul contre l’Espagne et 4 défaites, encaissant 22 buts pour 8 inscrits. Ils ont échoué de justesse 1-2 face à la Grande Bretagne, mais ont surtout connu une défaite anormale face à l’Afrique du Sud, 13e mondiale au début des Jeux. Les Dames, 20e mondiales (retombant à la 22e à la fin des JO), ont également décroché la 6e place de poule avec 0 point, 24 buts encaissés et 4 marqués. Elles ont subi une courte défaite 0-1 contre le Japon, les autres rencontres étant plus déséquilibrées.
L’analyse de l’Equipe
L’Equipe analyse les possibles causes de l’échec : 1. une approche mentale trop légère 2. le manque de cohésion de l’équipe entre anciens et nouveaux 3. le système de jeu en question et l’échec des pc 4. une gouvernance trop axée sur les Dames. C’est bien sûr un avis vu de l’extérieur mais qui semble bien détaillé. On attendra les conclusions du DTN français pour y voir plus clair.
L’historique
Avec une équipe U21 vice-championne du Monde, la France a créé une base qui lui a permis d’enchainer avec une équipe A brillante qui est passée de la 25e place au top 12 mondial, avec même une montée à la 9e place. Le passage des meilleurs joueurs français par les clubs belges a contribué à leur éclosion internationale. La précédente direction de la FFH avait alors acquis les services de Jeroen Delmee qui s’est adjoint Xavier De Greve comme T2 : ce staff a réussi des miracles et a construit à long terme. Le départ de Delmee pour reprendre la direction des Messieurs des Pays-Bas aurait pu être un tournant, mais le duo avait prévu une continuité avec le maintien de De Greve comme élément de stabilité de la politique. Entretemps, la FFH a changé son DTN (directeur technique national) avec l’arrivée de Benoît Gallet, un spécialiste omnisport (issu du club de hockey de Béthune, puis ayant travaillé pour la Ligue des Hauts de France, et qui depuis a passé une dizaine d’années comme cadre – il fut en fonction à la UFOLEP, une fédération multisport). La FFH allait chercher Fred Soyez comme T1, l’ex-coach des Messieurs espagnols. En vue de préparer les JO, le hockey recevait un budget suffisant pour créer une équipe Messieurs capable d’aller chercher de bons résultats, alors que les Dames étaient poussées vers le haut sous la direction de Gaël Foulard. Pour les Messieurs, tout n’allait pas se dérouler comme prévu et Xavier De Greve était remercié pendant que les joueurs montraient une certain mécontentement, avec 3 lettres successives de « réclamation » qui devaient aller à la FFH, mais qui n’atteignaient pas leur destinataire. On en est aujourd’hui avec une France du hockey bouleversée par l’échec parisien. Avec en plus la présidente de la FFH qui ne se représentera pas lors des prochaines élections.
Pourquoi nous y intéresser ?
La France est un partenaire proche avec qui nous avons des relations constantes. Pratiquement toute l’équipe de France est passée par la Belgique et les liens, avec plusieurs coachs belges qui ont été (ou sont) à la direction d’équipes de clubs français. Pour la Belgique, se trouver un partenaire de jeu près de chez soi est intéressant, ne fut-ce qu’au niveau logistique.
Le futur
Les Français sont occupés à rentrer au pays, abandonnant leurs places dans nos clubs belges. Pourtant, leur formation en Belgique a été bénéfique pour le hockey français. Sont-ils suffisamment à niveau pour rentrer dans un championnat français plutôt pauvret ? Toujours est-il que ce retour au pays devrait être bénéfique pour le championnat français qui va sans doute retrouver un peu de lustre.
Assiste-t-on à la fin d’une époque pour ces joueurs qui ont une moyenne d’âge proche de la retraite. Verra-t-on une nouvelle direction et un nouveau staff reprendre les rênes de l’équipe ? Les langues commencent à se délier et les rumeurs vont bon train. Mais il faudra sans doute attendre les élections de la prochaine présidence de la FFH. Pourtant le calendrier indique qu’il y a urgence avec l’arrivée de l’Euro à l’été prochain.
Pour les Dames, le journal l’Equipe est plus positif pour le futur et estime qu’elles ont réussi un tournoi plutôt positif, même si les résultats bruts sont mauvais. Il y a eu match à plusieurs reprises et les Françaises n’ont pas à pâlir de la manière dont elles ont presté. Mais le trou est encore énorme avec le top 12. Elles seront dès ce vendredi au boulot à Douai pour tenter de remonter en division A européenne. Elles devront écarter l’Italie pour gagner la seule place donnant accès à l’Euro de Monchengladbach en 2025. Un sacré défi.
On se moque de l’équipe de France et du hockey français.
Aucun intérêt