Que nous réserve le futur immédiat de l’entente entre la fédé et les clubs ?
2017 sera une année charnière pour le hockey belge. Les défis internationaux seront grands face à ceux des clubs.
Le boom des inscriptions et l’affluence dans les clubs après le succès de l’été passé constitue un des grands défis auquel les clubs ne sont pas préparés. Le succès de l’équipe Messieurs est tel que le monde du hockey belge est devenu bien trop petit.
Mais au-delà de cet état des choses, c’est la pression internationale qui constitue plus que jamais le danger le plus pressant pour nos championnats et la vie de nos clubs.
Robert Lycke, ex-président de l’ARBH, observe cela avec intérêt.
» La majorité des pays qui pratiquent le hockey n’ont pas de championnat nationaux. Seul un bon noyau européen connait une structure identique que la nôtre. Pays-Bas, Allemagne et Belgique font partie de ces pays. Au-delà, ce sont plutôt des tournois courts, des compétitions en entreprise ou en associations. Les pays comme la Corée ou l’Inde poussent pour plus de compétitions internationales car ils n’ont pas chez eux de clubs pour soutenir le hockey. Et donc poussent la FIH dans son actuelle tendance à créer plus de hockey international. »
L’Europe n’a donc pas avantage à voir ses clubs dépossédés de ses joueurs A pour des compétitions extérieures. Elle a d’ailleurs ses tournois comme le championnat d’Europe mais en plus l’EHL. » Attention, l’Euro Hockey League, que la FIH n’aimait pas au départ, est surtout considérée comme un laboratoire pour tester de nouvelles règles. Les Pays-Bas ont lâché l’EHL qui a été rachetée par l’Espagne. Quand on voit ce qui était promis au départ de l’EHL et la situation actuelle, on est loin des belles promesses ; au départ, tout était payé par l’organisateur, aujourd’hui les clubs doivent payer eux-mêmes leur déplacement et leur logement. On verra ce que ça va donner dans le futur mais le manque de finance est préoccupant. »
L’arrivée d’un président indien à la tête de la FIH, l’organisation de l’Indian League avec des salaires de l’ordre de 20.000 euros pour moins de deux mois de compétition, la mise sur pied de la Global League, sont autant d’éléments qui mettent en danger les compétitions nationale et la vie des clubs. Les clubs belges ont mis sur pied une organisation de défense de leurs intérêts.
» J’ai déjà connu cela il y a des années. Les clubs les plus importants voulaient se détacher de la fédé. Ils voulaient créer des compétitions hors de celles que l’ARBH organisaient. C’était impossible pour une question d’occupation des terrains, de décision dans les organisations. Que faire avec les joueurs des équipes nationales qui, en fait, appartiennent aux clubs ? Il y a nécessairement conflit entre les défraiements des uns et des autres. « complète Robert Lycke.
Les interruptions des championnats pour libérer les internationaux ne sont pas bonnes pour les clubs : » Avoir trois mois sans hockey extérieur n’est pas productif pour le hockey. L’intérêt des médias retombe. Certes, il y a le hockey en salle, mais il n’est pas assez visible. La salle, c’est très bien pour apprendre ; les jeunes ne peuvent que s’en trouver mieux. Par contre, pour les seniors, les équipes sont tellement hétéroclites avec les joueurs qui changent de club, qu’on ne s’y retrouve plus. »
Le HHDC s’est créé pour défendre les intérêts des clubs. (Nous en avions déjà parlé précédemment).
» Il faut voir ce que veut dire défendre les clubs. Je rappelle que l’Association est l’émanation des clubs. Et donc elle travaille pour les clubs… Ou alors, elle ne le fait pas ; et alors il faut se poser des questions. Oui, elle a mis énormément de moyens vers les équipes nationales. Peut-on lui donner tort quand on voit sa réussite ? Oui, ceux qui paient leur cotisation ont droit à pouvoir bénéficier de bonnes conditions de pratique de leur sport et dans une bonne atmosphère. Le HHDC, c’est une autre manière de faire un comité de consultation. Il faut qu’il vienne avec des idées nouvelles pour apporter sa pierre à l’édifice. Mais je le répète, l’équipe nationale a apporté tant de bons points qu’il sera difficile de lui prendre quelque chose. «
Que sera le hockey dans deux ans, alors que la Global Home and Away League aura démarré ? Les clubs vont-ils se laisser manger par le calendrier international ? Que pourront-ils faire face à un match Belgique-Argentine qui rassemble 9.200 spectateurs et un match de championnat de Belgique qui en compte 9.000 de moins ? Qui va ramener la FIH à la raison ? Nous attendons des réponses qui devraient venir cette année qui est celle des décisions.
Commentaire
Le hockey reste un petit sport au niveau mondial et même si la fédération internationale fait du bon travail pour mettre notre sport au devant de la scène, il n’en reste pas moins qu’elle ne pourra pas continuer à promouvoir une coquille vide. Seuls, les pays européens se basent sur un sport bien ancré dans leur société, alors que les autres pays du monde n’ont que quelques élites qui travaillent dur au seul profit d’un petit groupe représentant leur équipe nationale. Promouvoir un sport avec seulement quelques milliers de membres n’est pas crédible !