La numéro 9 du Waterloo Ducks a trouvé à Argenteuil du très bon hockey. Elle revient sur Rio et sur ses saisons passées en Belgique.
A 29 ans, Gloria Comerma compte déjà quatre saisons passées en Belgique. Après deux années à Louvain, elle retournait en Espagne avant de revenir au Waterloo Ducks où elle entame sa deuxième saison.
» Je suis revenue avec Alex (de Paeuw) parce qu’il devait jouer en équipe nationale belge. Nous étions tous les deux à Egara, mon club d’origine où j’ai toujours joué. Il y a avait Carlota Petchame, Monica Ballbe et Gigi Oliva. » Cette dernière est un des grands talents espagnols qui joue actuellement à Kampong.
Le championnat belge attire les étrangères, en grande partie par les performances des Messieurs qui retombe indirectement sur celui des Dames.
« Quand je suis arrivée en Belgique, le niveau belge était comparable à l’Espagnol. Aujourd’hui, il est plus physique. Le niveau de Louvain n’était pas comparable à celui que j’ai trouvé au Watducks. Toutes les filles ici était d’un bon niveau, et puis il y avait Shane. Cette année, ce sera chaud : il y a 6-7 équipes qui peuvent jouer le top. Cette année, c’est vraiment fort. »
Le Waterloo Ducks s’est doté d’un nouveau T1, Arnaud Massaert, secondé par Emily Calderon. » Oui, Arnaud est nouveau dans le job; il va apprendre. Je trouve que les deux se complètent bien. Les deux prennent chacun leur part dans les entraînements : c’est une belle équipe. Emily m’a dit deux trois trucs et c’était très clairvoyant. »
Comerma parle le français couramment. Lorsqu’elle est arrivée à Louvain, la langue usuelle était l’anglais. Ce n’est que lors de son arrivée à Waterloo qu’elle s’est mise au français. Elle conserve toutefois un délicieux accent espagnol…
La saison passée, le Watducks a connu une année compliquée. Lors de la nomination de Mac Leod à la tête des Red Lions, il a fallu que le club se sépare de son entraîneur Messieurs – ce fut alors Xavier De Greve – mais ce ne fut pas facile de trouver un remplaçant pour les Dames. Mac Leod a continue pendant trois mois puis ce fut au duo Jacob-De Saedeleer de prendre la relève. » Dans l’esprit de l’équipe, nous avions Shane-Shane-Shane. Nous n’avons pas facilement retiré Shane de notre esprit. Sans Shane, cela ne pouvait pas marcher. Au lieu de prendre sur nous, nous prenions cette excuse du départ de Shane. La première partie de la saison fut excellente avec Shane. Nous étions fatiguées des efforts de la saisons passée. Il nous a aussi fallut se passer d’Anne-Sophie: c’était le leader sur le terrain. Nous sommes arrivées aux play-offs et ce fut tout juste au niveau demi-finale. En finale, je n’ai pas la sensation que nous aurions pu battre le Brax. »
Aujourd’hui, c’est Louise Cavenaile qui a repris le rôle de leader sur le terrain. » Sa place à l’arrière est importante, elle donne une bonne assise et elle parle beaucoup. Emilie Sinia est importante aussi mais pour le moment, elle est blessée (une entorse avec l’équipe nationale); il faudra un peu attendre pour qu’elle prenne son rôle. Et il y a aussi Johanne Peeters qui est vraiment complète : elle a un bon pc. Cette année, on a réussit plus de pc en quatre journées que pour toute la saison passée. On a une bonne équipe, les filles sont de bon niveau et il y en a qui suivront d’ici un ou deux ans : elles participent déjà à nos entraînements une fois par semaine. »
Rio : Comerma en est à ses seconds jeux olympiques. Elle a connu Pékin. L’Espagne a manqué Londres. Pékin fut bien organisé. Londres fut superbe. Rio fut nettement mois bien au niveau organisation. » Oui, c’est bizarre, Pékin c’était il y a huit ans et aujourd’hui, l’organisation fait moins bien. »
L’Espagne a terminé huitième des JO; une belle prestation en regard du niveau mondial (14e) de ce pays. » Quand j’ai commencé l’équipe nationale, on était 5e mondial. Oui, ce n’est pas facile de réunir l’équipe pour les entraînements. Ici en Belgique, tu prends la voiture et en une heure tu as toute l’équipe. En Espagne, il faut prendre les tickets d’avions, les hôtels, etc. Une semaine de stage coûte facilement 5.000 euros ! La fédé espagnole n’avait pas d’argent. Après Londres, on n’a rien fait. Puis le nouvel entraîneur a repris l’équipe et a dit : bon, pas d’argent, ce n’est pas une excuse. On va faire les entraînements tout seul : physique, salle, etc. Et puis il y a maintenant pas mal d’espagnoles à l’étranger : 4 en Belgique plus des U21, deux A en Hollande, deux A en Allemagne. Le niveau de la compétition en Espagne n’est plus ce qu’il était il y a 8 ans lorsqu’on avait des Argentines, des Hollandaises. L’Espagne, c’est chouette pour le climat, mais pour le reste… »
A Rio, le quart de finale s’est joué contre la Grande Bretagne. » Elles ont commencé à fond et on a pris 3-0. Puis on s’est dit, bon maintenant, on n’a rien à perdre et on y est allé. On est revenu à 3-1 puis plein de pc. Le coach anglais a dit que s’il prenait une deuxième but, ce serait très dur. Notre force, c’est notre engagement : la furia. »
Une Gloria Comerma qui est bien ici en Belgique…