La Pro League est une superbe promotion du hockey au niveau mondial. C’est une des vitrines de notre sport. Mais elle est lourde sur plusieurs points. Vous êtes nombreux à nous avoir communiqué vos commentaires à ce sujet alors que les débuts de cette Pro League auront été parfois agités.
Du côté néerlandais, les critiques sont encore plus vives et rencontrent celles que nos lecteurs ont avancées. Le coach adjoint de Max Caldas, Alexander Cox, s’est exprimé la semaine dernière en espérant « qu’on en serait vite quitte » : il parlait de la Pro League.
D’autres coaches ont nuancé en déclarant que les directions des clubs et de la fédé néerlandaises avaient accepté cette Pro League, mais que bien sûr, tout le monde était ennuyé par cette compétition qui rend la vie des sportifs de haut niveau beaucoup trop lourde et qu’elle handicape sérieusement les clubs. Leur idée est qu’on devrait repenser la chose.
En Belgique, quelques constatations abordent 4 plans : les voyages, le public, l’arbitrage et les infrastructures.
Les voyages
Un des débats est le grand nombre de voyages que les équipes doivent faire : la facture carbone du hockey va être carabinée. Pour les sportifs eux-mêmes, il s’agit d’un effort inhabituel qui risque de peser lourd au décompte final. C’est aussi un gros problème supplémentaire pour l’organisation.
Que peut-on penser de ce match qui en peut se dérouler à cause de la pluie et qui n’est pas rejoué par faute de temps; avec un résultat 0-0 anti-sportif. Les Allemands se sont tapé l’Argentine pour des prunes !
Le public
Les matches allaient-ils rassembler du monde ? Au niveau des spectateurs, le succès n’est pas partout. Les stades des pays à faible audience ne se remplissent pas. A Rotterdam, les organisateurs ont intelligemment rempli d’abord la tribune face caméra avant de donner accès à la tribune d’en face. Qu’en sera-t-il en Belgique ? Les prix des places n’est pas extravagant, mais pas donné non plus et il en coûtera près de 200 euros pour ceux qui veulent assister à tous les matchs (plus le parking). Et il faudra également débourser plus de 300 euros pour assister à l’Euro. Il faudra évaluer au début septembre la faisabilité d’un calendrier aussi chargé.
Les arbitres
Le commentaire de ce passionné de hockey, teinté humour, cache une certaine déception. Il appuie ses observations sur l’arbitrage.
La FIH mégote sur tout pour les arbitres. Elle a refusé un ticket un peu plus cher pour une arbitre qui voulait partir un jour plus tôt afin de mieux avaler le décalage horaire.
La FIH travaille avec trois arbitres pour deux rencontres qui se suivent. Le troisième arbitre d’un match est un de ceux qui sifflera le match suivant en vidéo ; ce qui veut dire qu’une femme pourrait devoir arbitrer un match hommes ou inversement. Faire l’arbitre vidéo en finissant 1h40′ avant son match n’est pas forcément non plus la meilleure préparation. Et pas le temps de se changer. Donc, la Pro League c’est un peu comme le Canada Dry, cela a l’aspect et le goût mais cela n’en est pas. . .
On notera que nos deux arbitres féminines Laurine Delforge et Céline Martin-Schmets auront arbitré à l’autre bout du monde : ces voyages et leur disponibilité ont également un coût dont on peut se demander s’il est raisonnable.
Les infrastructures
Un lecteur nous signale que le cahier des charges n’est pas toujours respecté. A Auckland, le match messieurs Nouvelle Zélande vs Argentine s’est déroulé sans aucuns poteaux de corner. À Cordoba quand les Belges ont joué, ils se sont changés derrière les vestiaires qui étaient occupés par les équipes dames du match précédent. Et les installations sont parfois minimalistes comme ce stade sans tribune.
Il n’est pas le seul à nous avoir envoyé leurs réflexions sur les conditions un peu au-dessus des moyens du hockey mondial de l’organisation de la Pro League.
La Pro League coûte cher. La Belgique le sait puisqu’elle a dû monter deux stades, l’un à Uccle pour 4 matches, l’autre à Wilrijk pour les 12 autres. Entretemps, le Pakistan a déclaré forfait et voilà deux rencontres qui tombent à l’eau. Une défection qui coûte cher à Uccle car monter un stade pour 3 rencontres au lieu de 4 fait une bonne différence au niveau ticketing et revenus annexes. Pour compenser (?), Uccle organisera un Fan Day qui pourrait un tout petit peu arranger l’affaire.
La Pro League est-elle un » trompe l’oeil « , terminait un de nos intervenants ? Le débat continue.
sans parler de l’incidence climat, tout ces déplacements pour 1 voire 2 matches, un vrai scandale!