Suite à l’article de la semaine passée, Daniel Curtis, petit-fils de Marcel Campion qui fut à la base de la création de la Rasante, s’est insurgé contre la présentation on ne peut plus ‘réductrice’ de la cession des parts de la branche Curtis-Campion au Président de la Rasante, Max Kahn.
Les inter-titres et les phrases ‘non en italique’ sont de la rédaction pour expliquer le développement de Daniel Curtis.
Des propos irresponsables
C’est le commentaire suivant dans l’article en question qui l’a fait réagir : « … Toujours est-il que ce fut la stupeur lorsque la famille Curtis (descendant de la famille Campion) lui revendit ses parts, lesquelles équivalaient à 40% du total de la coopérative : elles lui furent rachetées à une valeur de 1.500 francs belges. »
Et Yves Enderlé, petit-fils de l’autre co-fondateur du club, Paul Enderlé, d’ajouter que « nous avons été très surpris de voir la promesse, le pacte, entre mon grand-père et Marcel Campion trahi ».
Daniel Curtis réagit : « Ces propos sont complètement hors du contexte de l’époque et irresponsables de la part de votre informateur qui n’a suivi les choses que de très loin.»
D Curtis précise donc, afin de « remettre l’église au milieu du village » et d’en finir avec des ragots « nuisibles dont il a à pâtir, car propagés depuis lors dans le petit du monde du hockey belge :
– Que la Famille CAMPION-CURTIS a renfloué la trésorerie de La Rasante pendant des décennies …sans nourrir le moindre espoir de revoir un franc.
– Que les augmentations de capital, à part dans le chef des siens et de lui-même, n’ont jamais rencontré le moindre écho chez les autres Coopérateurs de La Rasante, restés les bras croisés et peu enclins à apporter une quelconque contribution.
– que Max Kahn, dans son projet de faire main basse sur le club, a patiemment raflé toutes les parts de Coopérateurs disparus dans la nature puis, a acculé les Curtis à le suivre dans plusieurs augmentations de capital …fort du soutien inconditionnel d’une institution financière anversoise, la Banque Fisher ( dont les activités frauduleuses ont débouché sur une faillite assortie d’une condamnation au début des années 2000…) … jusqu’à ce que la famille Curtis dise ‘stop’ à ce combat inégal, vu que personne d’autre hormis elle et elle seule, n’était disposé à injecter le moindre franc afin de lutter contre le « prédateur » M.Kahn.
Le combat des Curtis
Daniel Curtis et sa maman, fille de Marcel Campion, ont mené jusqu’au bout le combat pour garder la Rasante comme le souhaitaient ses fondateurs. « J’ai enrôlé feu Maître Michel Van Lierde, avocat d’affaires renommé, afin de maintenir le principe des familles fondatrices : que NUL n’ait JAMAIS la majorité car La Rasante n’était pas une entreprise au sens commercial du terme mais un lieu exclusivement sportif & à vocation sociale. Mais sans aide annexe, nous ne pouvions rien faire… Si les autres membres-Coopérateurs avaient consenti ce petit effort pour nous accompagner dans la lutte pour arrêter la montée au capital de Max Kahn, cette Rasante que nous aimions tant serait – qui sait – toujours là ! L’union aurait fait la force… Hélas, il y eut beaucoup de promesses d’apports …mais aucune ne fut tenue. »
Il continue : « Ma Mère et moi-même avons dû prendre la cruciale décision de céder nos parts à Max Kahn – sauf à nous ruiner pour, de toutes manières, retarder l’échéance… Si j’en crois votre article en ligne, Yves Enderlé a une bien meilleure mémoire du prix obtenu que moi-même… ! Je le répète : ce montant, de toutes manières, ne couvrait pas, et de loin, tout ce que ma Famille, et ma Mère en particulier ( très irrespectueusement qualifiée de « maman Curtis-Campion » dans l’article de la LLB ), a injecté dans le club. Il me semble regrettable qu’un ex-Coopérateur parti jouer au hockey sous d’autres cieux au moment de cette saga, s’arroge le droit de salir tant la mémoire de ma Famille que celle de la sienne.
Ce qu’il est ensuite advenu, était prévisible mais plus de notre ressort : Max Kahn en a fait une opération spéculative… Hélas, à contrer l’impossible, nul n’est tenu ».
Philippe Enderlé, petit-fils de Paul Enderlé, rajoute son avis à cette mise au point après ces différentes péripéties qui ont conduit à la fin de la société coopérative de la Rasante.
« Il serait tellement plus simple de regarder les choses telles qu’elles sont aujourd’hui, et d’intelligemment les comprendre : la transformation de la campagne woluwéenne en banlieue très densément peuplée rendait impossible l’existence d’un club de hockey en pleine zone résidentielle. L’Orée avait été contraint de s’organiser en conséquence pour les mêmes raisons, depuis longtemps. Donc, le hockey devait émigrer en milieu ‘subsidié’ (en l’occurrence communal), ce que réalisèrent les ‘relanceurs’ de la nouvelle Rasante au Stade Fallon (1.300 membres, on salue leur succès); de l’autre côté, l’investissement colossal de Aspria à la rue Sombre a permis de reconditionner les activités hiver-été pour une clientèle moderne, aux moyens et aux aspirations d’aujourd’hui. Et donc en finale, le bilan est très positif. Et il s’est inscrit dans la durée, depuis 40 ans ! C’est une très happy end.«