Il y avait une Belge en final du tournoi olympique : Laurine Delforge a bien failli ne pas pouvoir arbitrer la finale Dames : si les Red Panthers avaient remporté leur rencontre face à la Chine, elle aurait été barrée de cette rencontre.
3e finale consécutive
C’est sans doute une première dans l’histoire olympique : une même arbitre aura sifflé 3 finales lors de 3 Jeux consécutifs.
Arrivée une semaine avant le début des Jeux, les arbitres olympiques ont subi de longs meeting pour revoir les règles, s’aligner au niveau de l’interprétation et prendre connaissance des moyens mis à leur disposition. « Au niveau de l’arbitrage vidéo, nous avons obtenu déjà il y a plusieurs mois la possibilité de demander la vidéo de notre propre initiative lors de fautes commises par les joueuses. Au niveau des interventions, le crowding est toujours interdit et cela a coûté quelques cartes aux équipes. » Le crowding, c’est l’attitude des joueurs qui se ruent sur l’arbitre pour rouspéter; seule une personne peut s’adresser à l’arbitre pour demander une intervention ou une explication. Le respect des arbitres a été maintenu et aucune impolitesse n’est acceptée, à l’image de cette joueuse qui a reçu une verte avec ce commentaire : « Vous ne me parlez pas comme ça !« .
Sévérité
L’impression générale d’une sévérité accrue des arbitres n’est pas confirmée par Laurine Delforge. « Nous n’avons pas eu d’instructions à ce sujet et l’approche n’a pas changé. Lors de la finale, aucune carte n’a été distribuée. Les deux équipes ont joué et donné du spectacle. Je suis plutôt ouverte et les cartes n’étaient pas nécessaires. » Cette sévérité que nous n’avons pas l’habitude voir en Belgique viendra-t-elle dans notre championnat de Belgique comme une des leçons de ces JO ? « Je verrai avec Peps (Pierre-Philippe Van Besien, l’Umpire Manager belge) ce que nous pouvons tirer comme enseignements pour nous. Mais la Belgique est déjà un des pays les plus alignés avec la FIH au niveau des règles. La sévérité est déjà bien intégrée en Belgique. Mais c’est vrai que c’est à chacun de s’adapter à cette sévérité. »
7 matchs !
Laurine Delforge aura arbitré 7 rencontres dans ce tournoi et été présente à la vidéo à 4 reprises (2 Dames, 2 Messieurs). « Mon premier match était un match Messieurs Grande Bretagne-Afrique du Sud qui fut compliqué à gérer; j’étais en équipe avec Marcin Grochal. Il n’y a que 4 arbitres femmes qui ont sifflé des matchs Messieurs; c’était dans le cadre d’un mixt gender de l’arbitrage. Ce match fut dur. Ensuite, j’ai eu un tournoi plus facile. Les désignations ne sont pas prédéfinies et ce n’est pas parce qu’on a arbitré des finales qu’on est d’office repris dans la phase finale. Mon collègue Marcin qui a déjà sifflé au top, n’a finalement sifflé que 4 matchs à Paris. Il faut confirmer ce que l’on sait de vous. Bien sûr, je pars avec un avantage parce que les joueuses me connaissent et ont déjà confiance. Quand une nouvelle arrive, on essaye toujours de la challenger. » De là à ce que Delforge siffle sa 3e finale de rang était loin d’être acquis. « On ne connait pas la stratégie des Umpire Manager. En garçons, ils ont essayé de mettre plusieurs nouveaux arbitres; en Dames, ils ont fait confiance aux mêmes arbitres que les JO passés. Je ne suis pas arrivée ici à Paris avec l’objectif de siffler la finale. Je me concentre match par match. »
199
Delforge a sifflé ce vendredi son 199e match international. Elle est la plus capée des arbitres en fonction, devant Raghu Prasad 198 (M), Martin Madden 190 (M), Kelly Hudson 173 (F) et Sarah Wilson 171 (F). « Oui, je ne me concentre pas sur ce chiffre (rires). »
Nettement mieux
Par rapport à Tokyo, la technologie a bien aidé les arbitres. La nouvelle application Hawk Eyes (qui a d’abord été utilisée au rugby), a permis un meilleur travail des arbitres vidéo. « On a été gâtés, on obtient tout de suite l’image qu’on veut, avec des hyper-ralentis et une analyse plus pointue. Ce système est indépendant des écrans OBS Panasonic du stade, même si ce sont les mêmes caméras qui sont utilisées. » Sur l’écran du stade, on n’a pas toujours vu ces fameuses images d’analyse de la phase de jeu et les explications des arbitres et de l’arbitre vidéo. « Après deux jours, je pense que cela a changé : on nous a dit d’appuyer sur un seul bouton plutôt que sur 2… mais je ne sais pas pourquoi (rires). »
Super Panthers
Laurine Delforge est rentrée de Paris avec des étoiles dans les yeux. Il y avait un peu de Panthers dans ces étoiles. « Elles ont été super. Ce qu’elles ont réalisé est fantastique : des prestations exceptionnelles. Chapeau à elles ! »
Chapeau Laurine !