Les observateurs attentifs de la liste récapitulative des transferts n’auront pas manqué de relever les arrivées de joueuses canadiennes dans le championnat DH.
Lorsque Giles Bonnet a repris les destinées de l’équipe canadienne en février passé, il a fait plusieurs constatations.
- Cela fait plus de 20 ans que le Canada végète entre la 16e et la 23e place au ranking mondial.
- Cela fait très longtemps que le Canada n’est plus qualifié pour des tournois majeurs; sa dernière apparition aux JO date de 1992.
- Il n’y a pas de championnat national au Canada.
- Les Canadiennes sont des sportives de haut niveau : elles pratiquent toutes plusieurs sports, dont le football, le hockey sur glace.
Les premières sont venues au Victory : Stairs et Sourisseau, cette dernière étant à Hurley aux Pays-Bas. Et avant cela Baker à l’Antwerp.
Le championnat belge est connu de Giles Bonnet, lui qui fut T1 des Red Lions de 2002 à 2007. Il a donc choisi de faire venir toutes ses internationales en Europe, la majorité ayant débarqué en Belgique. « Le championnat dames est devenu suffisamment fort que pour que mes joueuses puissent venir bénéficier de la qualité du championnat belge. Mon équipe s’entraîne donc au Victory les lundi, mardi et mercredi. C’est un plus indéniable alors qu’au Canada, elles n’ont pas grand chose et d’ailleurs la majeure partie des joueuses partent plutôt dans les universités aux USA. C’est aussi facile de disputer des rencontres internationales contre la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne, la Hollande; ce n’est pas le cas au Canada. »
Les Canadiennes sont des sportives accomplies. Elles ont un niveau physique équivalent à celui des Néerlandaises. « Ce sont des athlètes au vrai sens du terme. Elles n’ont pas de club dans leur pays et ne connaissent pas la troisième mi-temps : elles ne boivent donc pas. En plus, elles sont en général d’un haut niveau intellectuel, la plupart ayant fait ou faisant des études universitaires. Je me trouve devant des filles motivées, mais qui n’ont pas beaucoup de technique, n’étant arrivé au hockey que vers l’âge de 12 ans. Je dispose d’un groupe très « clever ». Quand on voit aux Pays-Bas ou en Belgique, les dames ont toutes un verre en main après le match. Chez elles, pas : c’est une culture différente. »
Bonnet dispose de 21 filles dont une bonne quinzaine évoluant en Belgique, le reste en Hollande. Elles disposent d’un visa pour un an : « C’est un avantage que la Belgique devrait pouvoir faciliter au niveau administratif pour les sportif de haut niveau. Il est très pénible de voir des joueuses venir avec des visas de touriste de 3 mois, comme les Sud-africaines. » Les joueuses continuent d’étudier, même par correspondance.
Bonnet a deux ans pour amener ses joueuses vers les JO de Tokyo : mission devenue pas impossible.