En empruntant le virage final vers le club du Waterloo Ducks, on tombe nez-à-nez avec des plaques de métal qui montent vers le nouveau terrain 3.
L’entrée qui borde la route en béton a déjà vu passer son lot de bulldozers, de poids lourds et d’engins de chantier. Il ne lui reste plus longtemps à endurer le passage des machines des entreprises chargées de finaliser l’installation du nouveau mouillé du Wat’ et de l’aménagement du terrain du milieu. Tout devrait être terminé d’ici un mois, si le temps ne se met pas à la neige.
Sur le terrain 2 (du milieu) – qui deviendra le principal -, les ouvriers sont occupés à installer de gros tire-fonds enfonces dans 25 centimètres de béton fibré. Ces grosses vis doivent être placées au millimètre près, pour ensuite accueillir tout la structure métallique de la nouvelle tribune couverte. Un vrai jeu de mécano.« Elle contiendra 750 places assises et sera recouverte d’une toiture insonorisée. Les accès se feront par dessous la tribune qui sera traversée par un tunnel accédant au terrain 3. On pourrait comparer la contenance de cette tribune à celle du Racing. » Jean-Pierre Joly explique avec fierté le projet du club. « En face, nous avons les dug-outs pour les équipes et un supplémentaire au milieu : tout cela a été installée sur une nouvelle chape en béton et en respectant l’environnement. Pour ce qui est de l’arrosage, nous récupérons l’eau de la tribune dans une citerne de 10.000 litres, avec un filtre spécial car il faut tenir compte des feuilles des arbres. Nous avons ici un environnement superbe et boisé et bien sûr cela engendre des conséquences au niveau de la propreté du terrain. Nous avons un employé qui passe son temps à enlever les feuilles. Mais cela ne suffit pas et les mousses envahissent vite le tapis. Nous utilisons un produit d’origine biologique contre les mousses. »
Le terrain 3
Après avoir posé les couches de roches (l’empierrement), l’entrepreneur en est arrivé au stade de l’asphaltage (il sera posé le 8 octobre). Viendra alors la pose de l’e-layer, un composé en polymère qui devra être parfaitement plat avant de déposer le tapis qui sera lui clipsé sur les côtés. Le tapis est un Domo Global Plus de dernière génération qui gardera un peu plus l’eau que les autres. « Les terrains du Watducks sont situés sur une décharge des terres du métro et de la maison communale de Waterloo ; on n’y a rien trouvé de spécial, juste une porte et un vélo. Ces terres sont stables et datent déjà d’une trentaine d’années. On a du niveler et cela n’a pas posé de problème. On a installé trois citernes et une petite pour 70.000 litres. Une partie est récupérée par le toit de la tribune, une partie par les drains (entre 5 et 18% de ce qui coule sur le terrain et le reste vient de la nappe phréatique qui passe en dessous de chez nous. A noter qu’on voit que ces derniers temps, on met plus de temps à remplir la citerne, la nappe étant bien moins remplie qu’auparavant.Cette nappe vient du lac de Genval, des étangs de La Hulpe et s’enfonce dans le sous-sol; elle n’est pas utilisée pour l’eau de consommation ailleurs que chez nous. »
On peut faire mieux
Jean-Pierre Joly connaît bien la problématique des terrains. Il parcourt les clubs belges depuis des années en tant que conseiller et comme contrôleur au profit de la fédé de hockey, mais aussi pour certains clubs de foot. « Je vois les résultats dans des sports comme le foot, le hockey, l’athlétisme, le judo, la gymnastique.Je trouve dommageable que les pouvoirs publics ne fasse pas d’efforts plus coordonnés pour les infrastructures. On a trois système : en Wallonie, Infrasports, en Flandre, les communes, la Région, etc. et à Bruxelles c’est aussi diversifié. Ce sont des politiques qui vont dans tous les sens. On n’arrive à rien : voir le stade national de foot, de hockey. Les salles, ça va mieux, mais l’extérieur, c’est triste. Un terrain outdoor, c’est 6.000m² où on peut faire jouer jusqu’à 600 jeunes. Un terrain synthétique, c’est plus économique. On peut faire des économies d’échelle. Les pouvoirs publics devraient comprendre qu’au niveau social, on développe un environnement favorable pour notre pays. Le sport, c’est bon pour la santé, pour l’encadrement de notre jeunesse. Et on a des résultats : on est champions du Monde, d’Europe. C’est un investissement qui rapporte. »