C’est une affaire qui s’est passée en salle au cours du dernier championnat de jeunes, plus précisément entre deux équipes U16.
Le coach de l’équipe A, le fameux Riri, avait déjà été client du comité de contrôle à 5 reprises depuis 2015. Il avait été condamné pour des comportements non appropriés mais comme les jugements dataient de plus de 2 ans, une nouvelle comparution ne pouvait pas entrer en terme légal dans le domaine de la récidive.
Les faits
Lors de la rencontre arbitrée par une dame du club de l’équipe B, Riri a « fait montre d’une grande nervosité et d’une incapacité à gérer ses émotions, qui l’ont amené notamment à contester verbalement de nombreuses décisions arbitrales prises par V. D. G., de manière ostensible et bruyante. » Le délégué de salle a d’ailleurs dû intervenir à plusieurs reprises. Au coup de sifflet de fin du match, Riri est monté sur le terrain et a agressé l’arbitre « en lui hurlant dessus que c’est minable d’influencer le jeu de cette manière, que c’est clairement de la triche et que s’est une honte… » Un parent intervenu a été repoussé et a chuté; la fin de la discussion s’est terminée dans un joli tumulte. (en bleu, les extraits du jugement officiel)
Le jugement
Le comité de Contrôle a été saisi suite au refus de transaction avec le club (le Procureur avait proposé une sanction de 6 mois de suspension de toute fonction officielle et comme joueur, ce qui aurait clôturé l’affaire, mais le club a refusé).
Le CC a été fort gêné par l’introduction de la défense de Riri qui écrit que » quand on a un arbitrage parental on en revient à souvent celui qui triche le mieux gagne « . Il a tenu compte du fait que Riri » s’est remis en question et suit un remédiation dans l’apprentissage de la gestion de ses émotions… » et que le club le soutient dans ses démarches.
Le CC a suivi l’échelle des punitions qui est décrite dans les règlements et a condamné Riri à deux ans de suspension comme joueur et de toute fonction officielle, sauf celle d’arbitre qu’il peut continuer à exercer. Il bénéficie d’un sursis pour ce qui excède les 3 premiers mois de suspension à condition de ne plus se faire « prendre ».
Commentaire
Voilà une affaire exemplative de ce qui se passe encore trop fréquemment et des sanctions qui sont effectivement prises au niveau de l’ARBH. Cela permettra à chacun de se faire une religion quant à ce qui se passe sur le terrain (pas qu’avec certains clubs). Nous avons tous l’un ou l’autre Riri dans nos clubs. Cela peut suggérer aussi aux clubs de prendre l’exemple de Riri et de son club de faire appel à un psychologue et d’inscrire ses éléments trop turbulents à des sessions de gestion de l’émotion. Une idée au gestionnaire de la Fédé qui doit traiter le fameux point 4 du Master Plan de l’arbitrage qui traite de l’ambiance autour des terrains et sur les bancs…
Sans essayer d’excuser nullement RIri, je crois qu’il est intéressant de voir l’envers du décor. L’arbitrage en salle, surtout à ce niveau, ne peut souffrir de la médiocrité de certains car cela devient dangereux pour nos enfants. Quand pendant tout un match, vos enfants se font massacrer la main et ne peuvent plus écrire pendant une semaine parce que l’arbitre est médiocre et ne comprend pas le sens du mot forcing, il est difficile de rester zen. Il serait temps que l’ARBH prenne ses responsabilités pour faire passer des examens pratiques et non pas juste théoriques aux arbitres « du dimanche ». Il en va aussi de la responsabilité des clubs qui sont encore plus criminelles que Riri de laisser arbitrer ces personnes. Un arbitrage correct permettra probablement d’apaiser encore plus les tensions au bord des terrains et sur le banc. Mais il est néanmoins évident que des comportements de ce type sont à bannir de notre sport…