C’est un Vaso quelque peu désabusé, si pas désespéré, qui nous interpelle à propos de la vie des clubs et plus particulièrement des bars. Gérant depuis des lustres (il avait pris la succession il y a 30 ans de son papa, le célèbre Konic) de la cafétéria du Parc d’Auderghem, il est confronté comme bien d’autres gérants de club aux difficultés de l’Horeca suite à la crise du Covid-19. Mais pas que…
« Pour cette crise du virus, j’ai été aidé par le droit passerelle et également par le centre sportif de la Forêt de Soignes qui m’a supprimé des loyers. Reste que ce sont des gros mois qui sont tombés et que c’est dur à encaisser. Et le pire est peut-être à venir car dès la mi-décembre, c’est à nouveau l’interruption : il faudra faire en deux mois et demi des réserves pour la suite. »
5000 euros par mois
Les clubs de hockey laissent à des gérants le soin d’organiser la vie du bar et du restaurant moyennant un loyer qui s’élève en général à 5.000 euros par mois. Au gérant de se débrouiller pour rentrer dans ses frais. Précédemment, les périodes creuses s’étalaient en janvier-février et juin-juillet. « On est passé depuis quelques années à une vie de hockey de 8 mois à 5 mois. On doit faire son chiffre d’affaire sur même pas une demi-année. On vit de ça, c’est notre métier. La réorganisation des compétitions avec l’arrivée des équipes nationales et de la salle nous prive de rentrées qui sont vitales. On ne compte plus les gérants qui ont abandonné ou qui sont tombés en faillite. J’ai essayé de m’adresser à l’ARBH mais il n’y a personne qui s’occupe de cela. » Et de donner des exemples de tournantes de gérants de plus en plus rapides.
Une question d’organisation
Vaso nous montre une série d’exemples qui font que son clubhouse est délaissé par une mauvaise organisation des compétitions. « On a des poules en Mineures à 9 : cela fait 8 matchs à domicile. Pourquoi pas des poules de 14 ? Ca fait une grosse différence. Quand on voit ces gars qui payent 500 euros pour finalement ne jouer que 5 mois sur l’année. J’ai un jeune qui a également une poule de 9 : il joue jusqu’en février et puis plus rien, même pas un second tour. La Fédé vit pour ses équipes nationales, pour les médaille et la gloire. Non, il y a les autres, ceux qui payent leur cotisation pour s’amuser toute l’année; on les oublie. Les Mineures, elles s’en foutent des équipes nationales. Quand on leur demande de donner trois noms de joueurs des Red Lions, ils ne parviennent même pas à en citer ; oui, Tom Boon, et puis c’est tout ! »
Et Vaso d’affirmer que l’ARBH prive de leur sport les gens qui font le hockey, les Mineures, tout le hockey loisirs. « ll faut organiser le plaisir des gens. La salle ne nous rapporte rien, si on a une salle éphémère sur le site, le rapport est marginal. Je pense que la Fédé doit mieux organiser les championnats pour fournir une vie de club plus longue. Ils ont le personnel et surtout le logiciel pour faire des calendriers plus consistants. La Fédé doit se rendre compte que des professionnels comme nous doivent faire leur année sur 5 mois et tenter de survivre les 7 autres mois. On fait partie de la vie des clubs, on est la base du hockey. Et ce n’est pas facile car quand on organise des fêtes, il faut aussi compter sur le voisinage; le gros désavantage des clubs en Belgique, c’est qu’ils sont intégrés au tissu urbain. En Hollande, les clubs sont à l’écart des villes, dans des sites où ils ne gênent pas les voisins. »
Penser aux bars
Vaso se dit soulagé d’avoir pu exprimer sa détresse. « Je ne sais pas à qui m’adresser pour être écouté. Ce n’est pas un combat contre la Fédé, mais bien un discours pour faire reconnaître notre droit à l’existence. Il n’y a personne qui tient compte de cela. La fédé regarde le haut niveau, pas le reste. Nous voulons vivre. » Un droit effectivement qu’il convient de prendre en compte. Et ce ne sont pas les prochaines journées de championnat programmées en soirée qui vont arranger les affaires : celle des bars, celle de la visibilité du championnat, celle des spectateurs, celle des…
Comme tu as raison Vaso, peut-être un peu sévère sur l’équipe Nationale qui nous a apporté tant de satisfactions ces dernières années. Mais effectivement les équipes mineures sont en général une grande partie de la vie des clubs, avec les mouflets que les parents accompagnent et tout cela est réduit à la portion congrue en raison des « désirs » de la FIH…
Excellent de vérité ce que dit Vaso, j’avais dit il y a quelques mois qu’il y a une grosse mégalomanie à la direction de la fédé à faire passer avant tout l’équipe nationale messieurs et en beaucoup (mais logiquement) moindre mesure dames. Et après, on va dire que nous sommes champions du monde! Nous? Non, les joueurs et le staff! Nous, on est juste de la même nationalité !
Hello Vaso. Content de t’avoir lu. Tu as bien raison de le souligner encore une fois, sans la vie de club, de vrais gérants de bar & resto motivés… pas de hockey. Il est temps de se ressaisir !