Le classement mondial de la fédération international comporte beaucoup de renseignements. Notamment la répartition entre continents des pays qui possèdent une fédération. Mais aussi, et c’est l’essence même d’un classement, l’importance que ce sport occupe dans sa région.
Le dernier classement indoor révèle que la salle n’est bien pratiquée qu’en Europe. Et l’intrusion de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique n’est due qu’à l’attribution de points aux champions continentaux. Ces pays n’arrivent pas à briller, à l’exception de l’Iran chez les Messieurs.
Rencontré à Berlin,Yan Huckendubler nous éclaire sur l’implantation du hockey en « Panamérique ». Le sympathique Canadien est un bénévole qui parcourt le monde au profit de la fédération panaméricaine et en ramène photos et articles. « Je donne mes photos pour les fédérations qui ont bien besoin de documents pour promouvoir leur sport. Quand il y a des compétitions de la World League en Amérique du Nord ou du Sud, la FIH n’envoie pas de correspondants en-dessous des demi-finales et nous pallions cette absence. » Effectivement, les pays américains ne sont pas très élevés au niveau mondial et à part l’Argentine et les USA, ils ne parviennent pas à grandir et à monter dans la hiérarchie.
En salle, le phénomène est encore plus criant. « La Panam organise un one-shot tous les 4 ans pour participer à la coupe du Monde en salle. Cette année, en filles, ce sont les USA qui ont envoyé une équipe. Le champion est très changeant : une fois le Canada, une autre fois le Mexique. Les Etats-Unis étaient composée de jeunes filles d’une moyenne d’âge de 20 ans, sans expérience. En Messieurs, c’est d’habitude le Canada qui est champion, mais cette année, c’est Trinidad et Tobago qui a décroché le titre. Ils ont raté de peu les quarts, mais bon rien de mirobolant. Une fois qualifiées, ces équipes doivent trouver de l’argent pour rejoindre le tournoi, font quelques entraînements et en avant ! »
Le même phénomène existe en Afrique où l’Afrique du Sud monopolise les déplacements internationaux. A l’exception de cette année où ce fut la Namibie, pays voisin de l’Afrique du Sud, qui décrochait le titre africain. En Asie, le hockey en salle n’est pratiqué que dans certains pays. L’Iran en Messieurs est une exception particulière : perdu à la 69e place en outdoor, il culmine à la 4e place mondiale et a décroché le bronze à Berlin. Le Kazakhstan est 13e mondiale et se retrouve à la 34e place en outdoor.
C’est finalement assez étrange comme situation. Car, contrairement au hockey en plein air qui se trouve devant la difficulté de mettre en place des terrains, tous les pays disposent de salle et pourraient facilement jouer en salle. Plus de problème de conditions de jeu (en Afrique, poser un terrain comporte beaucoup de problème suite aux chaleurs; dans les pays froids, c’est le problème du gel et de la neige qui se posent). La pauvreté du développement du hockey hors Europe devrait trouver là une solution évidente.
La supériorité européenne dans les chiffres
Pour l’outdoor, sont pris les 40 premiers classés, pour l’indoor les 20 premiers)
Nombre d’équipes figurant dans le classement mondial parmi les 40 ou les 20 premières classées
outdoor messieurs | outdoor dames | indoor mess | indoor dames | |||
Europe | 18 | 19 | 12 | 13 | 62 | 51,67% |
Asie | 10 | 8 | 3 | 1 | 22 | 18,33% |
Afrique | 3 | 3 | 2 | 2 | 10 | 8,33% |
Panam | 7 | 8 | 2 | 3 | 20 | 16,67% |
Océanie | 2 | 2 | 1 | 1 | 6 | 5,00% |
total | 40 | 40 | 20 | 20 | 120 |