Observateur et cheville ouvrière du hockey en salle, Olivier Nonnon était associé au Léopold en tant que T2 de Christophe Moraux. Il a tout vécu au niveau international salle et a fait partie de l’épopée du Racing dans les années 2010 alors que le club ucclois a conquis deux médailles d’argent en 2013 et 2018 et une de Bronze en 2014.
Impensable
« Jamais je n’aurais cru qu’on avait une chance de décrocher l’Or à Wettingen; c’était impensable. En plus, on a été privé de plusieurs joueurs dont des U19 alors que les finales jeunes avaient lieu en même temps en Belgique. Et en plus, Tanguy Zimmer se blesse en début de demi-finale ! Mais j’ai admiré ces joueurs qui sont montés en puissance en cours de tournoi. » Olivier Nonnon ne cache pas son émerveillement. « Ce titre du Léo me fait penser à celui des Suédois de Partille en 2019 qui ont saisi leur chance alors qu’on avait Hambourg, Minsk, Ekateringburg, Arminen et Amsterdam en face et où nous avions terminé 6e avec le Racing. Ca me fait penser au titre du Watducks en EHL en 2019. »
Des joueurs au top
Le championnat de Belgique a-t-il préparé le Léo à ce titre : la question méritait d’être posée. « Non, à part la finale qui n’a pas été facile face au White Star et où les gars ont du se battre, le reste du championnat était un ton en dessous. Le Léo a fait pas mal tourner car beaucoup de joueurs étaient fatigués du championnat outdoor et il n’y a pas eu de temps de repos entre les deux compétitions. On a eu 4 joueurs qui ont été en coupe du Monde et cela a compté pour notre effectif. Pour présenter une équipe à haut niveau, il faut un très bon, gardien et un voleur de but. Pour les buts, on a Philippe Simar, et au goal on a Romain Henet qui effectue une saison de rêve. En plus, on a des gars terriblement efficaces, très bon en défense basse et en contre-attaque. »
A 9, OK sauf si un gars se blesse
Nonnon revient sur le sauvetage du Léo l’an passé alors que l’équipe a terminé à 6, avec Christophe Moraux dans le jeu : « Cela a aussi été fou ! Il faut dire qu’on a un problème structurel en Belgique et que c’est difficile de faire jouer les jeunes durant cette période d’examens. Ce qui fait que le Léo s’est présenté à 9 joueurs à Wettingen et que l’habitude aidant, cela ne les a pas réellement handicapé. Les joueurs-clés jouent 32 minutes, cela rend les automatismes plus faciles. Le championnat belge outdoor offre un meilleur physique à nos joueurs et ils peuvent profiter de cette préparation. Au niveau physique, le Léo était bon, du premier au dernier jour. Mais si un gars se blesse, là il y a un problème. » Indéniablement, les habitudes restent mais tout le monde ne joue pas de la même manière. Ainsi les Allemands jouent dans leur championnat deux fois 30 minutes et là, la composition à deux équipes de 6 se justifie. Les Autrichiens jouent et changent par ligne; les meilleurs joueurs jouent 3/4 de la durée du match.
Moins de cartes et de pc
Cette année, moins de cartes ont été distribuées. « Nous n’en avons eu que 8 (une jaune et 7 vertes) et cela compte. Quand tu prends une carte, ça signifie souvent prendre un but surtout pour la jaune. Cette année, il y a eu moins de pc que d’habitude. Si je me rappelle, on a eu que 11 pc contre sur les 4 matchs de poule. Il faut dire que les arbitres laissent plus jouer que chez nous. La latitude des balles qui montent en stopping est bien plus grande en international, une balle peut monter de 20 cm et s’il n’y a personne autour, on joue. Le forcing est aussi moins sifflé. »
Inspiration et intuition
Le hockey salle belge est connu pour être moins rigoureux que l’Allemand par exemple, et surtout plus créatif. « On marque plus et on défend moins bien. Le Léo a beaucoup travaillé en agilité et en inspiration. Cela s’est vu en poule et en demi. En finale, contre les Allemands, on est dominé mais là on a défendu plus bas. Attention, on a plus de tirs cadré qu’eux (9 contre 8). Les Allemands marquent beaucoup en interception et ne vont pas au duel : on avait remarqué cela et on a adapté le jeu. »
Pas un tire bon marché
« J’ai entendu que certains disaient que c’était un championnat de moindre niveau. Là je peux dire que c’est faux. Les Pays-Bas et l’Espagne avaient un excellent gardien; l’Allemagne s’alignait avec Hasbach qui est un tout grand. L’attaquant autrichien Unterkircher et un des meilleurs attaquants au monde. Seule l’équipe turque était d’un niveau un peu moindre car elle était sans ses Iraniens et ses Argentins. »
Selon Olivier Nonnon, Il y a pas mal de leçons à tirer de ce tournoi. Nous y reviendrons demain.

Paroles du « TRES SAGE » Olivier Nonnon comme toujours en Salle.
R.D