Jean Willems est un homme de terrain. L’ancien international belge aux 302 sélections entre 1987 et 2003 est l’actuel coach du Waterloo Ducks, mais il est aussi représentant de la firme Domo qui installe des terrains et des tapis de hockey.
A Geel d’abord
Il est donc au centre des discussions et des recherches qui concernent les fameux tapis secs que veut instaurer la fédération internationale de hockey. Il a lu avec attention notre article sur le premier tapis hybride de l’Indiana qui vient d’être inauguré à De Pinte. « Ce n’est pas le premier terrain de ce type installé en Belgique. Nous en avons mis un au club de Geel en 2022. Seulement, le club n’en a pas fait de pub et n’a pas voulu le certifier. C’est un terrain ‘sec’ et il n’y a pas d’arrosage. C’est un tapis de la catégorie innovation comme ceux que Lano, Polytan, Greenfields et nous -DOMO- fabriquons et installons. »
Le terrain de l’Indiana est donc le second mais le premier officiellement certifié.
Remplacer l’eau
Le terrain non arrosé est l’objectif annoncé de la FIH qui veut rendre son sport le plus écologique possible et faire en sorte que des pays où l’eau est rare puissent jouer sans cet apport pratiquement impossible à trouver, comme en Afrique. Jusqu’ici, les efforts des constructeurs n’ont pas été couronnés de succès. La dernière génération de tapis installée en Oman pour la coupe du Monde de hockey à 5 a reçu des avis mitigés et a même forcé la FIH à repousser son implantation d’abord après la coupe du Monde de Wavre/Amstelveen, et ensuite après les JO de Los Angeles. « On jouera en international sur mouillé au moins jusque 2030. L’eau est indispensable; et je vais dire même plus, même sur gazon naturel, on a besoin d’eau. Il faut faire en sorte que le joueur ne s’érafle pas et ne se brûle pas la peau: en foot, on arrose le terrain avant le match. »
Un autre jeu
L’idée recherchée est donc de trouver une fibre suffisamment douce que pour ne pas devoir l’arroser : « Elle existe, mais alors le jeu change complètement car la balle ne va plus aussi vite et le jeu va être considérablement ralenti. Ce sera un autre hockey. Est-ce cela que la FIH et le monde du hockey veut ? Je ne crois pas. »
En attendant, les manufacturiers du tapis travaillent tous dans le même sens. « Cela fait déjà 10 ans qu’on a installé un tapis sur le terrain 2 du Dragons : il demande 70% d’arrosage en moins. Pour ce qui est des internationaux, je ne crois pas qu’ils accepteront de jouer sur le nouveau tapis de la catégorie innovation, ce fameux sec que vous appelez hybride. » Et il est vrai que comme l’arrosage en Belgique vient plutôt du ciel que des tuyaux, la problématique est pour le moins compliquée…
Très intéressante explication de Jean Willems aussi bon sur
le terrain qu’en dehors !! 🏑👍🇧🇪Boule Muschs
Très bonne explication de ce problème qui nous tient en haleine depuis des années. On s’en fout un petit peu sur quel terrain on va évoluer du moment que ça roule bien et que ce soit confortable maintenant c’est vrai que ça a un impact indirect sur nos cotisations et qu’il serait quand même bon que la fédé nous tiennent au courant de ces évolutions et nous permettent d’avoir une bonne idée si on va devoir payer des grosses cotisations rien que pour faire plaisir à une élite qui veut jouer sur un terrain hyper mouillé ou hyper sec.