Ils s’appellent Jan et Nicolas. Ce sont des parents comme il en existe cinquante mille dans la Belgique du hockey.
Comme d’autres, ils ont eu peur. Peur de laisser leur quatre enfant chacun dans un monde non sécurisé, celui des clubs de hockey. « Nous avons joué, nous avons ce qu’est l’ambiance familiale de nos clubs. Avec d’autres, nous avons entendu la crainte de certains parents -nouvellement arrivés dans notre hockey- de laisser leurs enfants très jeunes ou moins jeunes au club. Ils avaient une autre perception que celle que nous avions, avec la tentation de considérer le club comme une crèche. Et le risque de les laisser seuls, au contact d’autres, parfois plus grands, et de voir ces derniers boire. »
Les deux initiateurs du projet WELLness ont beaucoup écouté des sociétés, associations, où de nombreuses études et tentatives ont été entreprises pour canaliser l’abus de boisson. « On sait que la consommation d’alcool est générée dans les clubs de sport.Toutes les tentatives de gestion se sont soldées jusqu’ici par des échecs. C’est vers les U16 et U19 que se tournent les yeux, avec l’effet d’entraînement des groupes. Et les plus jeunes voient cela et sont entraînés également. On constate que les enfants boivent de l’alcool de plus en plus tôt. » Les deux membres du Wellington (encouragés par le club) ont mis sur pied un plan de sécurisation du club : « Il s’agit de créer une environnement pour amener à une consommation raisonnable. On ne veut pas interdire la consommation, mais l’impacter. »
Un club sécurisé
La première étape de leur plan est de créer un site sécurisé, avec un entrée unique, des clôtures partout, une plaine de jeu où les enfants peuvent s’amuser, d’encourager les membres à venir à vélo, créer un kiss and ride pour les parents qui déposent leur enfant et créer une ambiance de bonne tenue autour des terrains, notamment en interdisant de fumer, en plaçant des poubelles, etc. « On ne veut plus voir des parents stressés de voir les enfants dans un club sans cadre correct, et également les voir venir plus nombreux pour accompagner les enfants. S’ils restent, leur présence va créer une ambiance différentes et noyer les traditionnelles 4 équipes qui boivent et font un bruit infernal en faisant peur aux autres. » C’est là l’originalité du projet, c’est de placer ces fameuses équipes qui débordent parfois dans un environnement qui les amèneraient insensiblement vers plus de tenue et de retenue. « Cette mixité sera bénéfique. Quel entraîneur oserait encore mal se tenir alors qu’il rencontre à quelques mètres de lui les parents ou le jeune qu’il entraine le mercredi.
Accord avec le gestionnaire du bar
On le sait, les tenanciers du bar sont là pour faire du chiffre. Et donc là pour faire consommer. Peu importe qui boit et combien il boit. « Nous avons discuté avec le responsable du bar qui est de plus un joueur de première. S’il parvient à réaliser un chiffre d’affaire correct, il est prêt à mieux contrôler la consommation des jeunes à problème. en lui assurant d’avoir une meilleur fréquentation tout au long de la semaine et plus seulement sur les deux journées et demi de grosse activité du club, il pourra arriver au break-even. Il est indispensable que le bar ne soit pas en perte. C’est la clé du problème. » Reste le problème de savoir quand arrêter de servir à boire. Les barmen sont habitués à déceler les consommateurs qui sont arrivés à un niveau dangereux. « Ce n’est pas simple, mais nous voulons créer une éducation par la base, notamment via les plus jeunes. Ce sera un long processus. On aura un quick-win avec les aménagements du site, le changement de comportement prendra du temps. »
Sans alcool
Une bière danoise a lancé avec le club une action pour promouvoir sa 0,0% : la bière sans alcool. « Il faut arriver à ce que les jeunes se dirigent vers cette bière qui a, certes, un goût légèrement différent mais est excellente. On pourrait imaginer que le premier mètre soit gratuit. La société Carlsberg fait une grosse promotion vers sa 0,0% qui, de plus, est low calories, ce qui devrait plaire aux femmes. Des Red Lions et Red Panthers participent à cette promotion. »
Crowdfunding
Pour réaliser leur projet, les deux initiateurs ont besoin de 54.000 euros qu’ils vont récolter via une plateforme de collecte de fond. Ils ont déjà atteint plus de 10% de l’objectif et vont déjà pouvoir entreprendre les premiers travaux. « Le club nous soutient, mais ce n’est pas une initiative du club : c’est un mouvement citoyen de parents et de membres. Le crowfunding nous permet de gérer entrées et sorties d’argent qui facilite l’avancement du projet et apporte un plus au club. »