Pour les clubs, l’arrêt des championnats jusque fin décembre, de même que celui des mois de mars à juin, est très lourd de conséquence au niveau financier.
On sait que les clubs n’ont en général pas de marge et ne font pas de bénéfices au bout de leur saison ou année. Ce n’est d’ailleurs pas le but et leur statut d’asbl reprend bien ce principe.
Voyons avec quelques clubs ce que représentent ces interruptions.
Salle, pas la cata
Au niveau des championnats en salle, la santé financière est plutôt saine et les clubs qui installent une salle éphémère s’en tirent plutôt bien, à l’exception bien sûr de l’investissement de base qu’ils ont dû réaliser. L’arrêt de la compétition salle ne devrait donc pas créer de trou dans les caisses; par contre, c’est une perte dramatique au niveau du sport lui-même et dans l’occupation de ces mois d’hiver.
Les bars, le drame
C’est au niveau du club house et des bars que la situation est la plus délicate. Chaque club a sa propre structure et son propre fonctionnement. Pour ceux qui ont tout donné à un seul gestionnaire, la perte de loyer est sèche et ne se récupérera pas. On compte une moyenne de 5.000 euros par mois, ce qui fait déjà pour les deux périodes un manque de revenu de plus de 25.000 euros. Pour les clubs qui ont une solution mixte, avec des extensions de bar au terrain par exemple, la perte est encore supérieure. Et pour les bars qui sont gérés par les clubs eux-mêmes, la perte est énorme tout comme celle enregistrée par les gérants dont c’est l’unique revenu. « Ca fait mal car les frais continuent à courir, même si tout est fermé. Il faut continuer à payer les frais fixes, le nettoyage et l’entretien. Sur le long terme, ce n’est pas viable. Et en plus, jouer à huis clos n’est pas une bonne solution : on, perd tout au niveau ambiance, rentrées, esprit de club. » L’actuelle période de confinement est une réelle perte sèche pour beaucoup de club. « Pour nous qui sommes un gros club, on peut estimer la perte sur les deux mois à 20.000 euros. »
Les salaires
Si dans certains clubs, les salaires ont été diminués ou suspendus, dans d’autres clubs, il n’aura pas été question de toucher aux revenus de l’encadrement. « J’ai refusé de diminuer ces salaires, du moins pour ceux qui sont restés au club. Il faut bien sûr étudier chaque cas. C’est une question de solidarité. Pour ceux qui donnaient entraînement, il n’y a pas eu de rémunération si pas de prestation, mais on sait déjà que la compensation viendra en janvier et février puisque l’outdoor est prévu à ces périodes. »
Les stages et tournois
Les grosses activités du club, notamment en mai-juin, sont les tournois de club. « Cela signifie une grosse période d’animation pour le club et les jeunes en raffolent. C’est aussi une source de revenu non négligeable et là c’est une grosse perte. Pour ce qui est des stages, ce sont des petites rentrées qui ne viendront pas car les bars sont fermés. Heureusement pour les jeunes que nous avons pu les maintenir; et pour les entraîneurs également. » Pour d’autres entités, la perte est sévère. Certains clubs ont dû faire une croix sur les Ligues d’été ou sur les tournois Mineures ou Vétérans. L’annulation de la Hockey Corporate a eu un gros impact. Des parents se sont insurgés sur les prix des stages : « Il y a eu deux jours de congé supplémentaires et les clubs en ont profité pour proposer à mes enfants deux jours de stage… payants ; j’aurais du débourser 40 euros par jour. Moi, je m’attendais à ce que ce soit gratuit ! »
Les cotisations
La grosse partie des revenus d’un club provient des cotisations des membres. « Je n’ai eu qu’une seule demande de renseignement : c’est tout; les membres ont été solidaires. » « 97% des cotis ont été réglées : on fait tout pour que le membre s’y retrouve. On se montre créatif pour compenser les arrêts. » « La saison va être très différentes pour tout le monde : on sera imaginatif pour offrir des nouveautés. » « On jouera une saison complète grâce à l’annulation de la saison salle : le membre recevra donc au total ce qu’il était en droit de recevoir, mais d’une manière différente. » Par contre, il y a des clubs où cela se passe moins bien. Ainsi ce club bruxellois où deux équipes complètes ont demandé des ristournes sensibles (environ 30%). « Nous payons très chers et nous n’avons pas eu ce pour quoi nous avons payé. Nous ne sommes pas dans les élites et nous n’avons que deux activités par semaine : l’entraînement et le match. Lors de la première partie, nous avons perdu une demi-saison; ici cela fait un tiers de saison. » Autre son de cloche : « Je paie 700 euros et j’ai joué 4 matchs suite à des remises covid : c’est cher payé le match ! » Et de demander que la reprogrammation ne se fasse pas en semaine le soir.
Entrée payante
Certains clubs ont fait payer des entrées lors des rencontres de DH. « Il y a des frais supplémentaires suite à cette pandémie. Nous avons du acheter des produits, installer de la signalisation, désigner un Covid-manager : tout cela pas rien que pour le match DH mais aussi pour toute la semaine. Faire payer les entrées, oui, cela pourrait rester mais je ne pense pas que cela enrichirait le club. »
Les partenaires
Les sponsors de club sont en général restés très fidèles aux clubs et ont prolongé leur soutien. « Ils respectent leur contrat et se montrent solidaires. C’est vrai que ce sera peut-être moins facile pour eux l’année prochaine. Certains sponsors locaux ont connu des difficultés et devront couper dans leurs budgets. Il y a des secteurs qui sont durement touchés mais nous allons nous aussi faire preuve de solidarité et prolonger leur contrat sans les faire payer. Cela peut aussi aller dans l’autre sens. »
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