La Tophockey League se réunit ce soir pour mettre au point les derniers ajustements à son projet d’organisation de ce qu’on peut qualifier de Ligue Professionnelle de Hockey.
La THL s’en ira après présenter son projet et le confronter avec le cadre des activités de l’ARBH, des équipes nationales et de son imposant calendrier.
Fabrice Rogge est le patron de la THL qu’il dirige avec 4 autres administrateurs. « Nous allons voir avec l’ARBH comment trouver la meilleure formule possible qui satisfera tout le monde. Nous travaillerons ensemble de manière très étroite. »
Dans une interview à notre confrère Laurent Toussaint, le président de la fédération se disait très surpris de l’arrivée de la THL comme représentant des clubs alors qu’il lui semblait que la fédé était elle-même l’émanation des clubs. « Je peux comprendre sa surprise ; il connaissait les besoins des clubs, il y a eu des démarches entreprises par le passé mais les enjeux sont devenus de plus en plus importants. Prenons les retransmissions télévisées : Telenet nous a clairement dit qu’il voulait discuter avec un partenaire unique représentant les clubs. Il fallait nous organiser, nous ne pouvions pas rester des amateurs dans ce domaine. Aujourd’hui, nous pouvons facilement discuter avec Telenet et adapter le programme. »
La HHDC, devenue THL récemment, a donc pleinement sa justification. Précédemment encore, les clubs étaient relayés au sein du Conseil Général de l’ARBH par les 4 représentants de division (un par niveau), mais ils ont été supprimés, donnant plus de pouvoirs à l’équipe dirigeante. « La THL a été créée pour établir un partenariat avec la fédé. Il faut maintenir le lien. La THL est un groupe avec tous les présidents des divisions Honneur : ce sont des gens de qualité qui veulent aller dans le sens de l’efficacité. Oui, il y a une grande attention qui est portée vers l’équipe nationale. Avec l’arrivée de la Pro League, il fallait trouver des réponses rapides qui trouvent un accord de tous. »
Imaginons que la HHDC n’eut pas été créée, on serait arrivé à une DH de 8 clubs et 16 dimanches de championnat ? « Il est difficile de répondre à cela. Il y avait un certain risque et nous n’avons pas voulu prendre ce risque. On pouvait arriver à deux fois deux mois de compétitions et cela on ne le voulait pas ; les clubs sont l’essence de la fédération et il faut qu’ils puissent vivre, également au niveau de l’horeca ; tout cela est un équilibre et un club vit avec ses cotisations, ses sponsors et ses rentrées de bar. Quand on choisit d’offrir du hockey de haut niveau dans toutes ses composantes, un tel équilibre est vital. C’est ainsi que nous avons souhaité regrouper les Messieurs et Dames le dimanche pour mettre sur pied les Super Sundays. »
Faut-il passer à 14 équipes en division Honneur ? « Quand on regarde la Premier League, ils sont nombreux et c’est la League la plus forte au monde. Nous voulons que toutes les régions de Belgique soient représentées en DH ; Gand , Namur, Liège… Les choses changent, nous le démontrons à Gand, Namur aussi monte ne puissance. Vous dites que les clubs qui font l’ascenseur sont des cas pénibles : oui, c’est vrai ; il faut tenir compte de ces équipes qui montent de division et les aider, même financièrement. On pourrait déjà modifier les choses avec un seul descendant et un barrage pour le 11e de DH et le 2e de Nat 1. Il faut bien sûr éviter qu’un club termine avec 1 point. Quand on voit les clubs qui montent et qui investissent, il ne faut pas que cet argent soit perdu. En tout cas pour la DH, la tendance serait plutôt d’aller vers un plus grand nombre d’équipes que vers un plus petit nombre. »
La nouvelle formule de championnat sera plus attractive. « Il faut tenir compte du calendrier international. On a trouvé des solutions avec une compétition où au milieu de la saison, la compétition n’est pas finie. On aura du suspense jusqu’au bout, avec entre autre les play-downs. » C’est cette formule que la THL finalisera ce soir.
THL versus BNT
Sans le calendrier international, il est certain que le championnat durerait bien plus que 4 mois. Il y a 40 ans, alors que les Belges étaient aux JO, le championnat se déroulait de début septembre à fin mai sans interruption. Les clubs ne se plaignaient pas mais les conditions étaient tout à fait différentes. Avant la fondation de HHDC, les clubs devaient fournir tout l’effort, l’équipe nationale recevait tout ce qu’elle demandait. « Aujourd’hui, les pressions sont énormes. Nous avons eu des réunions constructives avec Commens, Mac Leod et Thijssen. Nous leur avons demandé d’avoir une vue jusque Tokyo de l’engagement des joueurs. Nous saurons quand nous disposerons des joueurs. Il faut un équilibre. »
Pourrait-on imaginer les équipes de club jouer sans les internationaux comme chez les Britanniques ? « C’est tout à fait impensable ; nous sommes contre car cela dévalorisera le championnat, les clubs belges. Les joueurs vont quitter notre championnat et cela va miner les équipes nationales. »
La Pro League va faire que certains internationaux ne seront plus aussi libres qu’actuellement. « Nous irons vers une disponibilité en équilibre pour tout le monde. Ce sera comme au foot où les joueurs se connaissent, n’ont plus besoin de jouer pendant trois semaines pour préparer un match. Pour la Pro League, les BNT disposeront de leurs joueurs trois-quatre jours avant le match et cela devrait suffire : les joueurs se connaissent bien. Il faut rester les pieds sur terre. Nous devons éviter ce qui s’est passé en préparation du championnat où des équipes se retrouvaient au complet à seulement une semaine du championnat. Pour le futur, les joueurs (et ils le désirent aussi) se retrouveront plus souvent dans les clubs pendant le championnat ; mais pour une préparation pour un tournoi (coupe du Monde par exemple), on libèrera les joueurs pour l’équipe nationale pour la période nécessaire. On pensera aussi à ménager des périodes de repos et cela doit être étudié avec la fédé. Aujourd’hui, les noyaux sont encore trop étroits que pour faire tourner les joueurs comme au foot. »
On attend avec impatience la fin des travaux entre la THL et l’ARBH.
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